ottobre 16, 2012

La questione sionista ed il Vicino Oriente. – Documentazione tratta da “La Croix”: 1) Cronache dell’anno 1880.

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L’archivio dal quale attingiamo è tratto dalla Biblioteca Digitale Gallica, che del quotidiano cattolico “La Croix” contiene una collezione che va dagli anni 1880 al 1944. L’anno di inizio spoglio è il 1897, ossia questo post da dove inizia l’esplorazione dell’archivio, che verrà utilizzato anche per attingere notizie ed articoli che potranno trovare più opportuna collocazione nelle ricerche collegate intorno alla «Questione giudaica» e alla «Questione ebraica». Anche per questa serie sarà seguito il criterio della doppia redazione, detta “a papiro” ossia disposta per singolo anno in un solo post che potrà assumere ampia dimensione, e “a libro” ossia disposta in singoli post per ogni articolo, che potrà essere tradotto in italiano e corredato di commento ed ogni utile apparato, inclusa la indicizzazione analitica dei nomi e cronologica. L’archivio ha pure una doppia numerazione: una generale di tutta la serie ed una specifica per l’anno corrente. Il Lettore sarà di volta in volta guidato nell’uso dell’ipertesto. I commenti introduttivo variano con il procedere della ricerca e formano come una discussione permanente della metodologia seguita e suscettibile di evoluzione.

Questo prima annata della Croix, a periodicità mensile, e poi dal 1883 solo quotidiana, contiene un lungo ed interessante saggio che ci costringe a spostare di un paio di anni indietro la nostra periodizzazione, fissata convenzionalmente al 1882 come inizio della immigrazione coloniale sionista. Resta sempre valida, sul piano concreto questa data, ma il dibattito sulla Questione – si vede – inizia ancora prima ed in fondo Herzl ed il suo congresso non nascono dal nulla, ma raccolgono una tradizione alla quale imprimono poi il loro sigillo e ne condizionano largamente gli sviluppi.
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LA QUESTIONE SIONISTA
E IL VICINO ORIENTE
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tratta dal quotidiano “La Croix”


1880
||  ↔   1881 1944

La Croix: 1880 - 1881 -1882 - 1883 - 1884 - 1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889 - 1890 - 1891 - 1892 - 1993 - 1894 - 1895 - 1896 - 1897 - 1898 - 1899 - 1900 - 1901 - 1902 - 1903 - 1904 - 1905 - 1906 - 1907 - 1908 - 1909 - 1910 - 1911 - 1912 - 1913 - 1914 - 1915 - 1916 -1917 - 1918 - 1919 - 1920 - 1921 - 1922 - 1923 - 1924 - 1925 - 1926 - 1927 - 1928 - 1929 - 1930 - 1931 - 1932 - 1933 - 1934 - 1935 - 1936 - 1937 - 1938 - 1939 - 1940 - 1941 - 1942 - 1943 - 1944.


Anno inizio spoglio: 1897

 Sommario: 1880: 1) ottobre: Costantinopoli e Gerusalemme: La Questione d’Oriente che finisce e quella che comincia: i) Speranze degli ebrei. Il Messia che aspettano. - ii) Pellegrinaggi ebraici. Nuova Questione Orientale che comincia ad inquietare la politica inglese. - iii) L’ebreo e il principio delle nazionalità. L’ebreo e la stampa. L’ebreo e il denaro. - iv) L’ebreo e la giudaicizzazione dei popoli moderni. Soluzione delle difficoltà politiche. -   – 2)






Cap. 1

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Constantinople et Jérusalem.
La question d’Orient qui finit et celle qui commence

(Premier article.)

La possibilité et la grande probabilité du retour des Juifs en Judée
dans un temps très rapproché.

La Croix,
Recueil Mensuel, 7e Livraison
d Octobre 1880, p. 445-456

Indice: I. Espérance des Juifs. Le Messie qu’ils attendent. – II. Pèlerinages juifs. Nouvelle question orientale qui commence a inquiéter la politique anglaise. – III. Le Juif et le principe des nationalités. Le juif et la presse. Le juif et l’argent. – IV. Le juif et la judaïsation des peuples modernes. Solution des difficultés politiques.

I.
 ESPERANCES DES JUIFS.  – LE MESSIE QU’ILS ATTENDENT.


Réunir en son antique patrie ses membres dispersés, fouler de nouveau cette poussière sacrée où dorment ses pères, rentrer en possession de cette terre des prodiges et s’y reconstituer en corps de nation, fut toujours pour le peuple d’Israël une inclination aussi forte et aussi indestructible que sa race, son aspiration suprême, son espérance invincible et le but constant de ses efforts.

Les Juifs célèbrent, le 20 avril, le jour anniversaire de la sortie d’Egypte des Israélites leurs pères. Or, ce peuple qui rêve un autre exode et s’y prépare, quoique dissémine sur toute la terre depuis bientôt deux mille ans, «le soir de ce même jour, à la même heure, soudain se lève comme un seul homme. Il
saisit la coupe de bénédiction placée devant lui, et, d’une voix fortement accentuée, il redit par trois fois le magnifique toast que voici: L’année prochaine dans Jérusalem (Archives isr. 1864.)

«Jérusalem, dit le grand rabbin Isidor, est pour toutes les nations la ville des souvenirs, elle est pour nous à la fois la ville du passé et de l’avenir. Notre rituel ordinaire et extraordinaire toujours nous parle de la Mère Patrie;  en nous levant, en nous couchant, en nous mettant à table, nous invoquons notre Dieu pour qu’il hâte notre retoure à Jérusalem, sans retard et de nos jour!» (Arch. isr. 1864.)

Bien entendu qu’à cette espérance de retour se trouvent indissolublement liées la foi et l’attente du Messie, comme à l’effet l’idée de la cause. Car, d’après l’enseignement talmudique, c’est le Messie lui-même, celui qu’ils attendent toujours, qui aura mission de délivrer Israël dispersé; de l’affranchir de la captivité dans laquelle le forcent de gémir les nations, et de le ramener « dans la Terre sainte après avoir défait Gog et Magog»,  c’est-à-dire, comme il est écrit en toutes lettres dans le commentaire des sages et des maîtres de la synagogue «Après avoir exterminée les Chrétiens et les Gentils.»

Alors le peuple élu réédifiera Jérusalem et son temple, et son messie rétablira et consolidera «un règne temporel dont la durée sera celle du monde».

.........Toutes les nations seront assujetties aux Juifs et les Juifs disposeront à leur gré des individus qui les composent et qu’ils auront laissés vivre, et naturellement de tous leurs biens.

C’est toute la rédemption qu’attend Israël de son messie; car le Juif, où se perpétue l’infidélité pharisaïque et sa haine du Christ-Dieu, croit que le Messie sera un simple mortel issu du sang de David, qui entre autres rares vertus sera doué d’un odorat si fin qu’à l’aide de ce sens il discernera toutes choses... Cependant  il n’atteindra pas à la perfection de Moïse. Voilà pour son nez; quant à ses
moeurs: il épousera plusiers femmes, etc.

Chose remarquable, l’idée que les Juifs se forment de leur futur messie est tout à fait, sous beaucoup de rapports celle, que l’Écriture nous donne de l’Antéchrist aussi sommes-nous avertis (Év. S. Jean, chap. V., 13) que le grand nombre d’entre eux admettront l’Antéchrist pour le Christ véritable.

Telles sont encore aujourd’hui, aussi vivaces qu’au premier siècle de sa dispersion la foi, et l’attente de ce qui forme le noyau indestructible de la nation et son immense majorité. Ce troupeau reste aveuglement fidèle à ses traditions messianiques et à ses rabbins qui, fort prudemment, avec le docte Arbane à leur tête, ont décrété l’anathème contre quiconque aurait la présomption de fixer désormais une date à l’arrivée du Messie. Qu’il leur suffise de voir apparaître en son temps ce triomphateur futur, cet illustre-restaurateur d’Israël (Voir Harmonie de l’Eglise et de la Synagogue et la deuxième lettre du rabbin converti Drach.)

Cependant un grand nombre des moins aveugles et des moins obstinés, surtout en notre siècle, considérant que ce personnage «a laisse passer sans se montrer toutes les époques que les rabbins ont trouvées au bout de leurs nombreuses supputations, se sont decourages,» leur foi sans cesse déçue s’est fatiguée. Alors les uns sont allés sous le souffle de la grâce demander la plénitude de la vérité au catholicisme, et le repos de l’âme au vrai Messie adoré par les chrétiens, dans lequel ils trouvaient fidèlement accomplies toutes les circonstances de temps et de choses prédites par leurs prophètes. Les autres ont adopté une sorte de protestantisme tout philosophique, qui, en les délivrant de toute croyance positive, ne leur demandait pas plus de morale. D’autres enfin ont préféré se noyer dans une indifférence absolue, pensant y trouver un meilleur rafraîchissement; mais ceux-ci et ceux-là, je veux dire les philosopho-protestantiseurs,  ne forment qu’une minorité infime et sans consistance, flottant à la surface de la nation.

Toutefois que l’on ne se méprenne point sur les sentiments du Juif qui boude dans le protestantisme ou l’indifférentisme il ne faudrait pas gratter bien avant pour y retrouver le vrai Juif prêt à se lever et à accourir à la voix de quelque puissant ambitieux qui lui offrirait l’espoir de s’affranchir, et à l’acclamer comme son messie.


II.
PÈLERINAGES JUIFS. 
NOUVELLE QUESTION ORIENTALE 
QUI COMMENCE A INQUIÉTER LA POLITIQUE ANGLAISE

Le but constant poursuivi par Israël est donc de réaliser ces espérances et de s’ouvrir à travers les flots des peuples une nouvelle voie pour regagner la Terre promise.

Or, un des moyens les plus puissants, selon les Juifs, pour préparer leur retour à Jérusalem,  est l’organisation de pèlerinages de plus en plus nombreux et fréquents dans la ville sainte. C’est même à ce moyen que leur rituel a rattaché l’espor de la restauration d’Israël, ainsi qu’il est dit dans la prière de Moussaph pour les trois fêtes, dont tant de milliers de bouches se font les échos en ces solennités.

Aussi cet enseignement de leur rituel, qui est pour eux comme un précepte sacré, est-il mis en pratique sur une large échelle. Il paraît qu’en nos jours ces pèlerinages (qui déguisent le véritable retour d’un grand nombre de Juifs dans la Judée) devenant de plus en plus nombreux et fréquents, jettent leurs pèlerins par masses si considérables à Jérusalem, que la politique d’une puissance particulièrement intéressée à tout ce qui se fait en Orient, a commencé à s’en émouvoir.


Nous lisons en effet dans une correspondance anglaise du journal l’Union, datée du 16 avril 1879, ces paroles dignes d’attention, avec les réflexions qui les suivent

« II est un fait considérable qui passe inaperçu sur le continent, mais duquel on commence à se préoccuper beaucoup en Angleterre dans certaines régions: c’est le retour en masses considérables de Juifs à Jérusalem. Mais ce n’est pas tout. Un plan fort important est en ce moment sur le tapis et préoccupe l’attention des hommes d’Etat. En présence des embarras pécuniaires dans lesquels la Turquie est plongée, des financiers israélites auraient proposé à la Porte le rachat de la Palestine. Toutefois la réalisation de ce plan rencontre des obstacles sérieux; les difficultés politiques sont moins grandes encore que les difficultes religieuses. La moindre de celles-ci n’est pas la répugnance qu’auraient les Turcs à renoncer à la mosquée d’Omar (bâtie sur l’emplacement du temple de Salomon) le plus vénéré de leurs temples après la Kasbah de la Mecque.»

«C’est toujours la question orientale, mais qui tend à renaître sous une autre forme bien autrement redoutable que toutes celles qu’elle a pu revêtir jusqu’ici. Car du jour ou les Juifs pourraient faire aboutir leur dessein et, rappelant leurs innombrables phalanges dispersées dans le monde entier, se réunir de nouveau en corps de nation dans la Palestine, relever les ruines de leur capitale, rebâtir Jérusalem, l’équilibre politique des nations qui ne tient déjà plus à rien serait entièrement rompu; tout se précipiterait attiré par une force invincible vers ce nouveau centre du monde, d'où l’on verrait bientôt surgir l’empire universel des Juifs, c’est-à-dire l’empire antichréticn par excellence, réunissant dans la main d’un seul homme tout pouvoir politique et religieux et tenant sous ses pieds les peuples séduits ou écrasés.

Assurément, les hommes d’Etat d’Angleterre, malgré la haute perspicacité qui les distingue, ne se placent point dans cette question à un point de vue plus élevé que celui de l’intérêt national; ils ne sont mus, dans le fait qui les préoccupe, que par la crainte assez fondée d’un nouvel État possible, ou même en voie de formation, qui peut surgir des complications actuelles, et, dans un avenir peu éloigné, devenir un émule, bientôt un adversaire beaucoup plus redoutable que la Russie, de la puissance et de l’influence anglaise en Orient.

En effet, si l’on considère d’une part les immenses richesses du Juif, ses comptoirs sans nombre, son crédit illimité, sa vaste intelligence des affaires, son habileté politique, la ténacité de son caractère, son ambiti sans bornes et son fanatisme religieux de l’autre, la position géographique incomparable de la Judée, qui, en lui ouvrant l’Occident par un littoral très étendu et bien fortifié sur la Méditerranée, lui permettrait de prendre à Suez la clef des Indes et de l’extrême Orient, on ne saurait voir, il faut l’avouer, d’un œif indifférent, surtout dans un pays où règne un esprit politique si éminemment pratique, ce grand mouvement qui emporte déjà par masses considerérables le peuple juif à Jérusalem, pendant que ses banquiers, armés de leur terrible passe-partout, essayeraient de crocheter la Sublime Porte afin de rentrer par elle en la pleine possession de l'héritage de leurs pères et de reconstituer au milieu des peuples nouveaux leur antique nationalité.



III.
LE JUIF ET LE PRINCIPE DES NATIONALITÉS
LE JUIF ET LA PRESSE
LE JUIF ET L’ARGENT

Toutefois, la diplomatie anglaise voit à cette restauration des obstacles sérieux, mais les difficultés politiques  lui apparaissent moins grandes que les difficultés religieuses. Beaucoup moins grandes en effet, car il suffit de considérer l’état politico-social où est arrivé le peuple juif et la place qu’il a conquise au milieu des peuples chrétiens pour comprendre que des difficultés purement politiques ne sauraient opposer désormais un obstacle sérieux à ses desseins.

N’est-ce pas au contraire la politique actuellement en usage qui est bien plutôt faite pour les favoriser? N’a-t-elle pas admis dans son droit international et écrit déjà avec des flots de sang, sur les champs de bataille, son fameux principe des nationalités? Or, si en vertu de ce principe dont je n’ai pas à discuter ici fa valeur, on reconnait aux peuples de même langue ou de même origine le droit de
s’appartenir et de s’unir ensemble sous la même puissance, ou le droit pour le plus fort de les arracher à leurs souverains légitimes, sous prétexte de les rendre à leur nationalité, qui jamais de tous les peuples saurait avoir autant que la nation juive le droit de bénéficier de ce principe?

Elle surtout, qui en se retirant dans son petit coin de terre n’accroitrait pas une puissance au détriment d’une autre, et sans affaiblir sensiblement par la soustraction de ses membres les forces vives d’aucun Etat, apporterait par sa disparition du milieu des peuples où elle exerce sa sordide usure un grand allégement. Ceux-ci, loin de se plaindre de son départ, béniraient au contraire son nouvel exode comme un immense bienfait, dussent-ils être grevés de tous les frais de déménagement.

C’est pourquoi, de par les principes mêmes de la politique en vigueur, c’est le droit incontestable des Juifs d’être rétablis dans leurs foyers. S’ils se levaient pour revendiquer leurs droits devant l’aréopage des peuples, la politique moderne ne saurait le leur dénier sans se renier elle-même (ce qui l’embarrasse peu il est vrai) et s’armer contre eux du droit du plus fort, assez du reste à son usage quand elle trouve l’un ou l’autre contraire à ses intérêts présents ou futurs.

Mais je le demande (et c’est maintenant quenous allons mesurer le chemin parcouru par le Juif pour atteindre le but de ses constants efforts) quel est le Pharaon moderne qui oserait se brouiller avec la portion de ses sujets composée des fils de Jacob, et s’opposer à leur sortie d'Egypte pour se rendre en leur terre promise, si un jour ils se levaient à l’appel de quelque faux prophète?

La machine gouvernementale de l’Eta n’est plus mise en mouvement que par deux leviers: l’opinion et l’iutérêt. Les principes du juste et de l’honnête en ont été écartés comme des rouages inutiles et gênants.


Or, le premier de ces deux leviers, l’opinion, n’est mû à son tour que par la presse, et la presse, qui l’ignore? à l’exception d’un petit nombre de feuilles catholiques ou indépendantes, est tout entière, ou du moins dans la plus grande somme de sa puissance, entre les mains des Juifs.

Le personnel de ces organes de l’opinion publique, n’est plus que le serf moderne attaché à la glèbe du chiffon, et passant avec la propriété du journal à quelque seigneur individuel ou collectif de la finance, lequel, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, est le Juif, en personne ou en écus.

It y a l’autre levier, d’un effet non moins considérable, l’intérêt, qui est encore entre les mains des Juifs. Sucée par l’usure, due à la fraude ou acquise légalement on ne peut nier que la meilleure paît des richesses du monde, son plus bel or, est dans la banque juive.

C’est à ce nouvel autel du Veau d'or que, à  l’exemple de ces nombreux fils de famille émancipes du contrôle paternel et de bien autre chose, les Sociétés et les Etats, toujours honteusement à court d’argent, vont se prosterner avec leurs livres de prières à la main, c’est-à-dire leur budget en déficit.

Et le Grand Prêtre de la finance agréant leurs vœux et exploitant avec une habileté consommée les besoins impérieux des uns et des autres, leurs nécessites présentes, leurs embarras ou même leurs desastres financiers, tire de son portefeuille une large bénédiction qui les sauve de la banqueroute en accroissant leur dette pour l’avenir, et les arrache du bourbier pour les y enfoncer plus avant. C’est pourquoi ces pieux fidèles sortent du temple de la Fortune de plus en plus engages par la reconnaissance sensible...  qu’ils ont laissée avec leur signature et leur liberté entre les mains de l’hiérophante.

Mais on ne saurait se flatter de connaîtres son Juif, ni l’étendue de la puissance politique qu’il exerce dans les Etats, de son influence morale sur les sociétés, si on s’arrête seulement à ne considérer en lui que le côté du journaliste ou du financier pour comprendre quelle est la place qu’il occupe aujourd’hui dans le monde et la part qui lui revient dans les événements qui en ont changé la face et qui menacent encore de le bouleverser de fond en comble, il faut le voir sous le profil qu’il cache avec soin dans l’ombre et où se révèlent ses véritables traits.


Nous allons l’éclairer en y projetant quelques jets de lumière tout à fait propres à le montrer sous son vrai jour; c’est-à-dire à faire connaître le Juif franc-maçon, le grand fauteur et meneur de la révolte des nations contre le Seigneur et contre son Christ.




IV.
 LE JUIF ET LA JUDAÏSATION DES PEUPLES MODERNES.
SOLUTION DES DIFFICULTÉS POLITIQUES

Après le concours d'une providence toute spéciale, l’unique secret de la conservation merveilleuse du peuple juif malgré son universelle dispersion depuis tant de siècles, est la foi inébranlable en son futur messie et en sa future destinée par ce messie, qui, à leur compte, comme nous l’avons dit plus haut, doit leur soumettre toutes les nations et faire d’elles un immense peuple d’esclaves uniquement employés à servir les Juifs et à les gorger de richesses et de plaisirs.

La pudeur empêche d’entrer dans le détail des félicités promises dans le Talmud aux Juifs de ces heureux âges. C’est bien là au fond le messie et la félicité que désiraient leurs pères, et c’est pour cela qu’ils méconnurent et rejetèrent le vrai Messie, venu pour réformer leur cœur et les conduire par le détachement des biens présents à l’amour et à l’acquisition des biens célestes.

Il est vrai que certains libres penseurs juifs de nos temps, ainsi que nous l’avons déjà noté, laissant la tradition de leurs pères et l’enseignement talmudique, ne croient plus à l’avènement dun messie personnel; cependant, généralement, ils ont conserve foi à un messie idéal ou collectif, c’est-à-dire à un messie-nation, soit au rôle dominateur que leur nation, selon eux, est appelée à prendre finalement sur la scène du monde. Mais comme les grands changements qui s’opèrent dans l’histoire des nations sont toujours rattaches aux destinées d’un homme extraordinaire suscité pour cela dans son temps, cette dernière catégorie de Juifs philosophes ne sera jamais éloignée de reconnaître et d’adopter pour son messie un personnage entoure de prestige et qui, flattant leur orgueil et leurs rêves, ferait briller à leurs yeux l’avènement de leur nation à l’empire universel, car ils n’ambitionne rien moins que de succéder dans le monde à l’empire romain, d’être, dans un sens encore bien plus étendu et plus parfait, le peuple-roi et même le peuple-pape des nations.

« II est nécessaire écrivait l’un d'eux (Arch.  isr. 1864, Levy Bimj) de voir bientôt le peuple juif constitué en tribunal suprême, juge en dernier ressort des démêlés entre nations et dont la parole fasse loi. Et cette parole, c’est la parole de Dieu prononcée par ses fils aînés les Hébreux, et devant laquelle doivent s’incliner avec respect tous les puînés, c’est-à-dire l’universalité des hommes, nos frères, nos amis, nos disciples» «Nos frères, nos amis», Dieu sait comme «Nos disciples», malheureusement disciples trop dociles de semblables maîtres comme nous allons le montrer.

Ainsi donc, Juifs philosophes et Juifs croyants, portés d’un même esprit, tendent au même but et travaillent à la même œuvre qui est de préparer l’avènement de leur nation.

Tant qu’a subsisté parmi les peuples de l’Europe la grande unité catholique, le Juif était comme réduit à l’impuissance et obligé de rester à la place que sa tache de sang lui avait assignée au milieu des nations chrétiennes.

Mais les temps ont bien changé. La grande révolte contre l’Eglise, inaugurée par Luther, a brisé cette unité et fait pulluler de ses ruines des milliers de sectes, d’où devaient naitre, par une conséquence aussi logique qu’inévitable, l’incrédulité et l’athéisme modernes. Ce fut alors que le Juif avec la perspicacité et la clairvoyance dont il est doué, jugea  qu’une ère nouvelle venait, de s’ouvrir pour lui, l’ère de ce qu’il appelle son émancipation, que l’heure du rote souverain qu’il rêve avait sonné pour sa nation. Sortant donc de son Talmud et se levant de ses comptoirs, il commence avec l’habileté perfide, l’astuce profonde et le prosélytisme ardent qui le caractérisent, à exploiter les divisions religieuses des peuples chrétiens et à inaugurer leur judaïsation.

Les judaïser, c’est-à-dire les déchristianiser politiquement, socialement, individuellement, abaisser par là toutes les barrières des lois chrétiennes qui l’éloignaient des charges, des emplois et des pouvoirs publics et après avoir corrompu, divisé, émietté les sociétés humaines, les dominer et les diriger secrètement à l’accomplissement de ses desseins, s’ouvrir enfin au milieu d’elles une voie sans obstacle pour ressaisir l’objet de ses éternelles espérances, de ses soupirs les plus ardents, et se préparer, dans les peuples matérialises et abêtis, les complices et les dupes de son triomphe.

Or, pour arriver plus complètement et plus efficacement à cette conquête judaïque, il fallait former des armées actives, bien dressées et fortement disciplinées.

La Franc-maçonnerie sera l’école et le champ de manœuvre où se prépareront, dans le mystère, les armées antichrétiennes. Le nom de cette école est tout moderne, mais ancienne est la chose. Elle a son origine dans la grande cabale juive, cette association ténébreuse où les Juifs reprenant l’oeuvre de leurs pères, commencée à l’ombre du Temple, contre la personne du Christ, n’ont cesse de conjurer contre l’Eglise et de poursuivre le Chef dans ses membres. C’est de cette officine, véritable vestibule de l’enfer, que sont sortis ces crimes et ces profanations sans nombre, qui ont épouvanté le monde comme les échos protongés et multipliés a travers les siècles des scènes du prétoire et du Golgotha.

Aus-i a-t-on vu cette grande association cabalistique apparaître tout à coup dans le monde au moment où, nous l’avons déjà dit, le protestantisme, cette insurrection des peuples chrétiens contre l’Eglise, vint briser l’unité religieuse des nations et préparer leur apostasie.

Cette société occulte et antichrétienne, la première Église de Satan, mère et maitresse de toutes les églises semblables, appela en son sein tous les ennemis de Dieu et de son Christ; elle se recruta des mécontents de tous les cultes, tendit les bras à toutes les révoltes, à toutes les haines antireligieuses et à toutes les ambitions malsaines.

Prenant toutes sortes de formes et de symboles, elle alla se multipliant partout, et par ses différentes loges, qui s’élèvent aujourd’hui au nombre de quinze mille au moins, elle enlace, comme dans les mailles d’un immense filet, les deux hémisphères.

Cette Eglise universelle d’un nouveau genre, que dans son dernier effort et son plus beau succès, le singe de Dieu a établie pour l’opposer à la véritable, compte, d’après un dernier recensement, plus de quinze millions d’adeptes, non compris ies franc-maçonnes, dont je ne puis connaitre le nombre. Celles-ci, entre autres emplois dignes de la secte, ont pour mission spéciale de voler la sainte Eucharistie par des communions feintes et sacrilèges, afin de livrer les saintes espèces aux mains des sectaires réunis ad hoc dans des conciliabules secrets où se commettent journellement, contre l’auguste sacrement du Corps de Jésus-Christ, les plus abominables profanations.

Et chose horrible à dire, il n’y a pas en France de ville au moins un peu importante où cette juiverie pure ne soit organisée et ne fonctionne (1).

Quand il n’y aurait que ce trait pour révéler la véritable origine de ta franc-maçonnerie, la ressemblance de la fille suffirait à en faire connaître le père.

Je ne veux pas dire que toutes les loges, ou même la plupart d’entre elles soient de sang juif, loin de là. Le plus grand nombre sont d’origine chrétienne, et longtemps encore elles ont tenu à conserver cette physionomie en excluant le Juif de leur sein; mais elles n’en étaient pas moins comme autant de
branches entées sur le figuier maudit de la synagogue et nourries de sa sève aussi arrivèrent-elles à perdre leur physionomie propre en admettant indistinctement le Juif et le non-Juif.

Aujourd’hui le Juif n’est exclu d’aucune loge mais il existe d’autres loges dans lesquelles les non-Juifs n’ont point d’accès.


«A Londres, où se trouve, comme on sait, le foyer de la Révolution, il existe deux loges juives qui ne virent jamais le chrétien passer leur seuil. C’est là que se concentrent et s’organisent tous les éléments révolutionnaires qui couvent et font éclosion dans les loges chrétiennes.

«Une loge semblable composée entièrement de Juifs, et où se réunissent tous les fils des trames révolutionnaires ourdies dans les loges chrétiennes, est aussi établie à Rome, où elle est le suprême tribunal de la Révolution. De là sont dirigées les autres loges comme par des chefs secrets, de sorte que, de l’aveu même des Juifs, la plupart des révolutionnaires chrétiens ne sont que des marionnettes mises en mouvement par les Juifs au moyen du mystere (V. le Monde, 5 nov. 1862).


 La cabale juive fut donc comme le levain qui, mêlé partout à la masse des nations en révolte contre l’Eglise, y jeta le ferment des sociétés secrètes et produisit la franc-maçonnerie moderne, cette  juiverie artificielle recrutée d’hommes étrangers à la race juive et surtout de chrétiens.

Comme personne ne l’ignore, les membres des associations franc-maçonniennes ne se composent pas seulement de gens du peuple, de la classe ouvrière, de prolétaires, mais d’une multitude d’hommes riches, d’une condition élevée, de la classe dirigeante, ceux-là mêmes qui sont placés au sommet de la hiérarchie sociale, de détenteurs du pouvoir, et de beaucoup de princes du sang, y compris même plus d’une tête couronnée.

La plupart de ses adeptes, dit-on, ne lui supposent peut-être qu’un but innocent, tout humanitaire, du moins à leur point de vue. Cependant ils ne peuvent guère ignorer que leur association ténébreuse est hostile a toute religion positive et révélée, et sous l’anathème de la religion catholique.


Au reste, chacun obéit à un esprit. N’est-ce pas en obéissant à un esprit secrètement ou ostensiblement hostile à la religion, à la morale chrétienne, que l’immense majorité de la secte s’en est allée, comme l’Écriture le dit de Judas: in locum suum, en sa place, est entré au conseil des impies et a quitté la chaire de la vérité pour se grouper autour de la chaire de la pestilence? Il est juste qu’ayant rejeté de leur conscience le joug de Jésus-Christ, qui est doux, et fait trouver aux âmes leur repos,  et foulé aux pieds les engagements les plus sacrés de leur baptême, ils soient tombés sous le joug satanique que font peser sur eux d’exécrables serments, en les tenant partout et toujours sous la pointe d’un poignard invisible, assujettis à une obéissance passive et aveugle quelque dure qu’elle soit, obéissance qui va pour un certain nombre jusqu’à la mort et au supplice, quand le sort les appelle à la perpétration d’un grand crime. Payer et obéir, voilà désormais leur part. Le secret et le commandement de la secte sont, réservés a quelques initiés, dont les autres reçoivent l’inspiration, l’ordre et le mouvement. 

J’ai dit «le secret»; toutefois ce secret, d’abord dissimulé par les habiles, mais, depuis «longtemps, franchement avoué par ceux que leur impatience rend moins prudents», peut se résumer facilement dans la parole prononcée par l’élu de Clairvaux, un maçon convaincu, logique, l’un de ceux qui ont le plus combattu et le plus souffert pour la cause et en ont le moins bénéficié. «Il faut, disait Blanqui, extirper de la France, entièrement, non seulement l’Eglise catholique, mais tout christianisme.» Le diable n’aurait pas mieux dit voilà bien le dernier mot de la franc-maçonnerie.
 
En effet, quel est le but final et l’aspiration suprême du peuple maçon ? C’est de devenir Bête et de façonner l’humanité entière à son image. Il est donc de l’essence de la Maçonnerie de haïr d’une haine parfaite l’Eglise catholique, qui a un esprit, un but, et des aspirations diamétralement opposés, et d’employer tous ses marteaux à la démolir.


Aussi, est-ce à cette œuvre qu’elle a toujours travaillé et qu’elle travaille surtout en ce moment, avec un courage et une persévérance que rien ne rebute, et avec des moyens de succès tellement nombreux et puissants, qu’elle peut concevoir en considérant son œuvre de démolition dans les masses, quelque légitime
espoir de voir arriver, dans un temps assex
rapproché, ce que l'Écriture appelle le ~'e~e
/ /~e, ce messie attendu des Juifs, et qui
est si bien dans les vœux des non-Juifs.
Soit donc, que l'on considère le Juif dans
les casernes de cette grande armée antichré-
tienne dont il est l'âme et le général en chef;
soit qu'on le regarde derrière son comptoir,
où il tient enchaînés, par les cordons de sa
bourse, comme les vaincus au char du vain-
queur, tant d'Etats, tant d'hommes. et de
choses où qu'on le voie au bureau de la
presse, devant le trône où il gouverne ce que
l'on appelle / M~y'p~p de ce M! /'ojo:
M?'OM, on ne peut s'empêcher de reconnaître
la redoutable omnipotence qu'il s'est conquise
au milieu des nations chrétiennes, et qu'à une
heure donnée, il peut faire servir à ses des-
seins, sans rencontrer de la part de ces der-
nières des difficultés politiques qui puissent
sérieusement retarder sa marche. Ce serait
plutôt à qui s'empresserait de reconnaître sa
Ma~'OHa'7e et de rechercher son alliance et
l'impiété moderne applaudirait à cet événe-
ment, dont elle espérerait « l'écrasement de
1 infâme

_____
note:


(1) Affirmation de Mgr Plantier d’illustre et sainte mémoire, dans un dernier mandement à l’occasion de deux profanations semblables commises successivament dans son diocèse.



V

LE JUIF ET LE TURC. SOLUTION DES
DIFFICULTÉS RELIGIEUSES HUMAINEMENT
PARLANT. –LES ESPÉRANCES D'UN PROCHAIN
RETOUR A JÉRUSALEM. UNE REMARQUE.
Toutefois, la réalisation du plan judaïque
rencontrerait, d'après la diplomatie, des obs-
tacles jt~MS ser:ft.r que les difficultés poli-
tiques, à savoir les ~CM~e; ?'e~M
dont / ~?0!'M ?!~JO la ~?:C!MCele TM~'c a ~'?MMC~' H M~M~e
0/M7~ etc.

H faut l'avouer, il y a dans ces difficultés

7

CUXSTANTtNOPLË ET JHHUSALM)

religieuses un obstacle qui semble se refuser
à toute combinaison politique pour le rachat
de la. Palestine,et en fermer lacées au peuple
juif; et cet obstacle n'est autre que le boule-
dogue, vrai Cerbère, que Dieu a prépose à la
garde des Lieux saints, je veux dire le Turc,
avec son respect de ce que le juif abhorre; le
Turc avec sa mosquée d'Omar bâtie sur l'em-
placement du temple de Salomon, fc'~o~Ma-
de la ~e.so/ aux yeux du Juif le Turc
encore et toujours avec son fanatisme intrai-
table, son mépris héréditaire et sa haine reli-
gieuse du Juif.

Du jour où ce dernier tenterait de rentrer
en possession de la Judée, le drapeau vert du
prophète ne serait-il pas déployé, la guerre
sainte préchée et tout l'Orient en feu?
Bien volontiers le pauvre sultan, réduit ~
p~'e~ifs, rendrait pour quelque bon milliard
à son ancien colon ce lambeau de terre autre-
fois si fertile et si riche entre leurs mains,
aujourd'hui frappée de stérilité et de mort
sous ta sandale du Turc; mais, comme en
toutes choses, il faut prévoir la fin, et qu'il la
prévoit tout autre que celle qu'il se propo-
sait d'atteindre, il résistera à l'ordre du Juif,
malgré l'extrême besoin qu'il en ait.

Et quel autre dessein aurait le perfide Juif
en ofU'ant son or au sultan, sinon de prépa-
rer la mine destinée a faire sauter l'obstacle
qui obstrue sa voie, de provoquer le soulève-
ment qui mettrait fin à l'empire Turc en lui
livrant une partie de ses dépouilles, et de
précipiter la crise qui, en emportant le vieux
moribond des siècles, lui laisserait la part de
succession qu'il convoite? 2

Croira-t-on, en eiï'et, que le Juif se berce de
1 espoir de rentrer paisible possesseur à Jéru-
salem et dans la Judée, et soit animé du désir
d'y vivre cote à côte avec le Turc, et de pra-
tiquer avec lui, dans une touchante fraternité,
la /i!e f~ coM~c~Mce p CM/~? Il ne
peut donc se proposer, en véritable héritier
du nom de ./cco&, que de SM/a~ son
frère Ksau de la Terre sainte, par une bonne
révolution et une conflagration européenne.
Car la tempête, c'est ce qu'il aime; il ouvre ses
fenêtres quand il tonne, et croit que son
Messie surgira d'une grande commotion poli-
tique.

le Turc ôté, tes difficultés religieuses
.~onL résolues. Il est vrai qu'il restera encore
là a protéger le monument sacré de notre
Rédemption, antique et chère possession des
peuples chrétiens, à y assurer le service reli-
gieux des différentes, communions, et à défen-
dre la liberté des pieux pèlerins qui ne ces-
seront d'y affluer de toutes parts mais ce
n'est là qu'une question de détail. La diplo-
matie moderne, cctic mouche du coche em-
bourbé, n'aura qu'à formuler, de, la pat't des
puissances c/ qui interviendront

dans cotte grande liquidation, des conditions,
des réserves, des ~fn' toutes choses que
le Juif s'empressera d'accepter, sauf a tes
?' plus tard il lui suffira, pour l'heure,
d'avoir la clef de ta maison et d'y être réin-
stalle, et de commencer à compter au milieu
des nations.

Alors on verra sortir triomphant du futur
congrès un nouveau Wadington, tout ncr
d avoir pris 1 initiative de « cette œuvre im-
mense de réparation et de restauration à
l'égard d'un peuple si digne de toutes les
sympathies si méritant par tant de grands
services rendus aux peuples et aux rois; ami
de la liberté et du progrès, etc. » sans comp-
ter le service qu'il sera appelé désormais à
rendre à la religion et aux sociétés chré-
tiennes

Le règne de la ~M~M sera inaugure, rè-
gne que la Franc-maçonnerie prépare et où
aboutit forcément la politique des Etats
qu'elle inspire et dirige. ·

Mais, me dira-t-on, la proposition finan-
cière n'a peut-être point été faite à ta Porte
en tout cas, elle n'aura pas été acceptée.
A cela je répondsq ue, quoi qu'il puisse être
ou ne pas être de cette proposition, elle n'est
qu'un incident bien secondaire dans la ques-
tion juive. Si le nouveau Moïse de la finance
ne peut, en étendant sa baguette d'or sur le
col de lamer Noire, en entr'ouvrir les flots pour
livrer passage à son peuple il ne se découra-
gera pas pour si peu, il attendra patiemment
que le souffle des tempêtes qui menacent de
surgir en Orient et en Occident fasse son
oeuvre.

Aussi jamais l'espérance d'un prochain re-
tour ne fut-efle aussi vive en Israe), jamais
ce peuple n'a roulé ses flots aussi presses de
ce côte.

Si on jette un regard sur les populations
juives qui inondent de plus en plus les con-
trées orientales de l'extrême Europe (i) qu'ils
appellent « leur (2) nouvelle Palestine », on
les voit se rattacher avec une ardeur et une
fermeté extraordinaires à l'espoir de uo~'
~'PM~ /' du ~f~.S?'

Que delà on se transporte jusqu'aux extré-
mités de l'Orient, on rencontrera )a mêm~ f~i
messianique et la même espérance che/. les
(t~ La Hongrie, )a Roumanie. ta Serhie, etc.
t2) « Leur eu effet, cm' par tous )es moyen;? usurai-
res, pratiqués sur une grande cche))e,i!s ont fait arri-
ver entre tours mains la meitteure partie de ta fortune
puhhque et privée, ce qui )Rur permet ti'e-sercer ~ur
tous les marches umuonopo!e ruineux. En Rouunmie,
ptn' exempte, le peup)e subit sous ce rapport une yc-
ritahte servitude; il ne manquait ptus pour la rend!
complète de faire droit aux phlintes hypocrites
des Juifs demandant à cor et à cris d'être m;s avec la
poputation qu'Us exploitent sur ]e pied d'c'f7/r' ci-
!'t'?. C'est ce qu'a obtenu, au Con~e:- de fierhn,
le représentant de la France, M. Waddiugton, Anglais
d'origine, il est vrai, et protestant.

8

CUNSTA~Tt~OPm HT JHRUSALHM

Israélites de l'Inde que dans les parties les
plus juives de Europe.

«Pendant mon séjour en Orient,"dit le
docteur Buchanam (dans un rapport fait par
lui à l'Eglise anglicane, en i8i0), j'ai partout
trouvé les Juifs animés de l'espoir de retour-
ner à Jérusalem et de voir le Messie. Us
croient que 1 époque de leur délivrance n'est
pas très éloignée, et regardent les révolutions
qui agitent l'univers comme des p/'CM'yps de
/~p/ (ils ont bien présage). Un signe cer-
tain de notre prochain affranchissement,
disent-ils, c'est que, dans presque tous les pays,
les persécutions suscitées contre nous se ra-
lentissent. »

1810 est maintenant de l'histoire ancienne;
quel pas de géant depuis cette époque Le
Juif est maintenant arrivé, par un effet de nos
abaissements, à ces sommets d'où il peut con-
templer la ~'yp~OHt!c, bientôt terre con-
quise, il l'espère, à la faveur des bouleverse-
ments qui remanieraient la carte d'Europe et
d'Asie, et qu'amènera prochainement et iné-
vitablement cette politique de casse-cou qui
préside aux États modernes et rend leur pro-
pre existence de plus en plus précaire.
Voilà où nous allons, et le lit creusé où les
événements se précipiteraient, si Dieu ne met-
tait au devant son 7!M de sable pour en
suspendre et modifier le cours. Car Dieu n'a
pas adopté le ~n'~c~oe de ~oM-y!
Nous allons exposer au contraire la manière
dont il intervient déjà depuis longtemps, sur-
tout en nos jours, pour préparer la solution
de la question orientale, et l'amener, bien
contrairement aux visées de la politique mo-
derne, à une heure dont les trois quarts ont
déjà sonné et qui tient l'Orient et l'Occident
dans l'attente de grands événements.
Mais avant de passer outre et de terminer
ce chapitre, je veux attirer l'attention du lec-
teur sur une remarque qui ne manque ni
d'intérêt, ni d'importance.

Tous les Juifs, comme nous venons de le
dire, ont le pressentiment, la conviction
même, que la manifestation de leur Messie
est proche.

Or, coïncidence bien extraordinaire et qu'on
ne saurait attribuer au hasard, c'est aussi le
pressentiment des esprits catholiques les plus
éminents, je dirai plus, leur conviction fondée
sur un ensemble de signes non équivoques,
autorisée par de nombreux et redoutables ora-
cles qu'on ne saurait mépriser sans faire
preuve au moins d'une grande légèreté d'es-
prit, à savoir: que le règne de l'homme anté-
christ ne saurait être éloigné, et que la so-
ciété moderne impie et révolutionnaire au su-
prême chef porterait dans ses flancs l'horrible
embryon que le Juif attend comme son Messie.
Et quelle société serait plus digne d'en
être la mère? 2

Qu'est-ce au reste que la Franc-maçonnerie,
l'Internationale, toutes ces sociétés secrètes
répandues dans l'univers entier et tendant au
même but, travaillant à la même fin, qui est
la destruction du christianisme? Qu'est-ce?
sinon l'antichristianisme, c'est-à-dire le corps
de la ~e doit /CM'e y!
~a~~ ?

Son corps est forme et arrivé, je crois, a
un développement qui ne lui laisse plus guère
à désirer; une tête ne peut manquer de lui
surgir, je veux dire une tète visible où rési-
dera l'esprit de Satan, son chef invisible et
l'àme qui anime le corps pour le conduire,
armé de toutes les forces de l'enfer et du
monde réunies, à un gigantesque combat COM-
le .S'e~ew et con~'e ~o~ CA?'~ vivant
et régnant sur la terre dans leur Eglise.
L'enseignement de dix-huit siècles ne nous
montre-t-il pas une erreur, une hérésie, une
révolte, préparée depuis longtemps déjà, s'in-
carner finalement dans un homme qui devient
la tête et la consommation de ce co~M de
~RPcAe?

Telle fut entre toutes les autres cette grande
révolte contre l'Église, qui, après avoir com-
mencé à tourmenter le X1V° siècle, agité
le XV, s'incarna au XVI" dans un Luther, et
unie à cette /e~ de ~.sN/iMKM placée sous
l'influence et la direction de 1 esprit plus
puissant qui habitait en elle, forma cette pre-
mière Fe~c monstrueuse destinée à préparer les
voies à la dernière, et qui s'appelait du nom
qui lui convenait le Protestantisme.
Or jamais erreur, hérésie et révolte furent-
elles aussi bien organisées, aussi mûries et
aussi universelles, armées d'autant de puis-
sance, répondant davantage aux dispositions
et aux aspirations des multitudes, en un mot
furent-elles mieux préparées à recevoir une
tête, que la dernière erreur du monde, l'anti-
christianisme moderne, la véritable apostasie
dont parle saint Paul, ne l'est à recevoir la
sienne, son effroyable tête de blasphèmes.
pour porter le nom que t'Écriture lui donne
en propre, pour s'appeler la ~~ ?
VI

LES JUIFS ET LE VÉRITABLE MESSIE, OU RE-
TOURS NOMBREUX DES JUIFS A LA FOI AU
VERITABLE MESSIE ET EBRANLEMENT D'UNE
PARTIE CONSIDÉRABLE DE CE PEUPLE.
Pendant qu'un courant emporte, comme
nous venons de le voir, la masse du peuple
juif vers le faux Messie, avec l'espérance de
le voir bientôt apparaitre et de recouvrer
Jérusalem comme la capitale de la domination
insensée qu'ils révent, nous voyons, dans une
autre portion de la nation, un travail ex)raor-

9

CONSTANTINOPLE HT JHRUSALEM

dinairc de la grâce qui, soM/~?aM~M?' /M osse-
?~~?~.s' a?'?' des fils ~7s~'crf7, en fait revi-
vre chaque jour un nombre de plus en plus
grand, et en dispose un nombre plus consi-
dérable, pour un prochain avenir, à embras-
ser le christianisme.

Plusieurs même d'entre eux, devenus prê-
tres et apôtres, se dévouent avec un zèle sans
bornes à la conversion de leur peuple, avec
l'espérance ferme de voir bientôt tomber le
bandeau de fer qui ferme ses yeux à la lu-
mière, et ils s'emploient de toutes manières
à préparer la nouvelle Jérusalem, la Jéru-
salem chrétienne.

Nous aDons esquisser à grands traits cette
consolante partie de l'histoire actuelle du
peuple juil.

Des 1844, le savant rabbin Drach (1), con-
verti à la foi catholique et entré dans les
Ordres, constatait que ce mouvement extraor-
dinaire de la nation juive avait commencé à
se manifester depuis une vingtaine d'années
dans tous les pays, mais surtout en France.
« Les enfants d'Israël, dit-il, retournent en
foule, sans exagération, à la foi catholique,
croyance de leurs ancêtres; une partie va se
perdre dans le protestantisme, » H cite ensuite
de nombreux et illustres exemples, surtout en
Pologne et en France. Tout le monde connait
la conversion miraculeuse du célèbre Al-
phonse-Marie de Ratisbonne, le Paul mo-
derne, terrassé sur le chemin de l'incrédulité
par l'Immaculée Mère de Jésus, et qui a fait
de Jérusalem le centre de son apostolat. Son
frère Théodore, prêtre aussi, l'avait précédé.
Ils furent suivis des quatre frères Libermann,
des abbés Gosch, Aronson, etc. et d'un
assei! grand nombre d'avocats, de médecins,
de savants, d'officiers de tout grade, et d'au-
tres Israélites recommandables. M. Drach ajou-
tait que le moment n'était pas venu encore de
publier une liste si intéressante, qui grossit
tous les jours. De nos jours, le Juif Hermann,
converti subitement et miraculeusement par
le Saint-Sacrement, et devenu religieux
Carme, meurt saintement après s'être fait un
nom dans la musique et dans la poésie sa-
crée, où il exhale, en chants pieux, 1 amour
qui le consumait pour Jésus-Christ.

Citons encore les deux frères Lémann qui,
faits prêtres catholiques, se sont dévoués corps
et Ame au satut de leur peuple, et travaillent
avec tant de zèle à préparer son retour, qu'ils
semblent en cette voie comme les précurseurs
des n~M.r ~M6~ jM'ojO~e~ réservés pour la
consommation de cette œuvre. Nous aurons a
paHrr d'eux tout a l'heure.

En Russie, dans la Prusse occidentale, en
Silésie, etc. les Juifs renoncent par centaines
(t) Eu sou livre de r~o'MOTtie de Église et de la Sy-
MQ~OS'MC.

a la synagogue pour se réunir à l'Kghse ro-
maine.

Si l'on va en Orient, on entend les Juifs de
Constantinople déclarer sotenneHement à leur
rabbin, assez embarrasse, que le messie qu'il
leur promet toujours fait ~'o/) ~'?' /'o-
?'p/ et que, s'il ne parait pas bientôt, ils y
renonceront décidément pour se taire chré-
tiens.

Plusieurs Juifs font baptiser leurs enfants,
tandis qu'eux-mêmes, bêlas retenus par des
considérations temporelles, n'ont pa's encore
le courage et la grâce qui font renoncer à
tout poursuivre Jésus-Christ.

D'un autre côte, selon le mémo auteur, les
persécutions dont les néophytes étaient l'ob-
jet, il y a quelques années, de la part de leurs
anciens coreligionnaires, se sont bien raienties
depuis. Les persécuteurs se fassent en voyant
leur besogne augmenter tous les jours outre
mesure à peine ont-its le temps de proférer
quelques malédictions en /aueMy de chacun
de )curs frères dont ils apprennent avec hor-
reur le passage au catholicisme.

En France, à Paris surtout, !es principales
familles des Israélites continuent à traiter
comme parents ceux de leurs membres qui
sont baptisés. Autrefois, dans les cas sembta-
bles, le père, la mère même, reniaient )eurs
propres enfants.

De plus, dans un grand nombre de syna-
gogues, Jésns-Christ est reconnu secrètement
aujourd'hui pour ie ~?'M /o?Ma~ p~
y~' /OM~ /oy'o/)/ co? le J/&s-
sie se sont acco~o/~A' a / ~v. Mais cette
vérité est retenue captive dans les cœurs et
enchaînée sur les lèvres de ceux qui le savent
parfaitement, par la défense formelle d'en
parler, et par toutes sortes de menaces et de
malédictions contre quiconque en trahirait le
secret, Eiie, seul, quand il sera venu, avant
droit et mission de. manifester le Messie. Le
révéler avant, quand même on le connaîtrait
sûrement, serait une usurpation sacrilège et
une profanation dignes de mort.

Cependant, plusieurs, dans l'occasion, tien-
nent assez peu compte des anathèmes de )a.
synagogue, et ne se gênent point pour dire à
l'oreille d'amis catholiques, dans une causerie
intime « Nous savons bien que vous avez la
réaiite et que nous n'avons gardé que l'om-
bre tout ceta est pour s'arranger plus tard. ))
Historique.

La synagogue, au milieu de tant de défec-
tions qui ne cessent de l'ébranler, a voulu
trouver ce moyen terme, afin d'essayer par
un dernier effort de retenir encore les âmes,
de jour en jour plus nombreuses, que tour-
mentent de plus en plus le besoin de la vé-
rité.

C'est, on peut le dire, la synagogue aux
abois.

10

CONSTANTINOPLE ET JERUSALEM

vu

LES J['!FS ET LE CONCILE DU VATICAN
Un incident survenu pendant la tenue du
saint Concile, mais passé comme inaperçu
aux yeux du monde et oublié depuis, doit ce-
pendant attirer particulièrement l'attention,
car il confirme ce que nous avons dit et il fait
espérer beaucoup plus encore du mouvement
de conversion qui s'opère dans une portion
notable du peuple Jnif.

Cet incident est !e jPo~/~M~ en faveur
des Israélites présente au Concile œcuménique
du Vatican par les deux frères Lémann, a
cette fin que le saint Concile jugeant les
temps arrives et le moment opportun, daignât
adresser un appel solennel aux restes disper-
ses d'Israël pour le retour au Messie véri-
table.

Or, touchés de la supplique des frères Le-
mann, cinq cents évêques adressèrent au
Concile le Po~M/a~W! suivant

« Les Pères soussignés demandent au saint
« Concile œcuménique du Vatican, dans une
humble et pressante prière, qu'il daigne
« prévenir, par une invitation toute pater-
nelle, !a très infortunée nation d'Israël
« c'est-à-dire qu'il exprime le vœu que, fati-
« gués d'une attente non moins vaine que
« longue, les Israélites s'empressent de recon-' naitre le Messie Notre Sauveur Jésus-Christ,: véritablement promis à Abraham et annoncé
« par Moïse, achevant et couronnant ainsi la
H religion sans la changer, o

MOTIFS DU POSTULATUM

« D'une part les Pères soussignés ont la' très ferme confiance que le saint Concile' .')ura compassion des Israélites parce qu'ils
sont. toujours très chers a Dieu, à cause de
c leurs pères, et parce que c'est d'eux qu'est
« né le Christ selon la chair.

« D autre part. les mêmes Pères partagent
« /o ~OMCP et /n~~ coK/?~ce que ce vœude tendresse et d'honnenr sera, avec l'aidede l'Esprit-Saint, bien accueilli par plu- sieurs des enfants d'Abraham, parce que les obstacles qui les arrêtaient jusqu'à ce jour semblent de plus en plus disparaître depuis qu'est tombé l'antique mur de sépa-
« tion.

« Fasse donc le ciel qu'au plus tôt, ils ac-
' clament le Christ, lui disant //o~an?M«?
« 7~7.? e~ David! FeM! soit CW~' ~!
« c? MOM! f/M .SW~H~t~ Fasse le ciel qu'ils
« accourent se jeter entre les bras de l'Imma-
« cutée Vierge Marie qui, déjà leur sœur sc-
« ion la chair, veut être encore leur Mère se-
« Ion la grâce, comme elle est la nôtre »

Voilà donc que, pour ta première fois, toutes
les régions de l'univers, personnifiées dans
leurs évoques, ont formé comme une grande
voix pour demander, après plus de dix-huit
siècles, la conversion des fils de Jacob
Or les deux frères Lémann, après avoir re-
cueilli les cinq cents signatures apposées au
bas de ce P0~ des évoques, furent ad-
mis à l'honneur de le présenter à Sa Sainteté.' Il était nécessaire, comme le dit si bien le
« R. P. Ramière, que le regard de Pierre fut
« pour cet acte une confirmation et une bé-
« nédiction (1). » Pie IX, les ayant accueillis
avec tendresse, leur dit « Mes enfants, j j'ac-
« cepte votre .Po.s' je le remettrai
n moi-même au secrétaire du Concile. Oui, il
« convient, oui, il est bon d'adresser aux Is-
« raélites quelques paroles d'exhortation et
« d'encouragement. Votre nation a dans les
« Ecritures des promesses certaines de retour.' Si la vendange ne se peut faire encore tout
« entière, que le ciel nous accorde au moins
« quelques grappes. »

Puis il bénit affectucusemenUés deux frères,
en leur laissant ce précieux encouragement
« Vous travaillez pour votre peuple, c'est une
foca~'o~ vous voulez faire pour eux ce qu'a
fait Moïse les délivrer. »

Or, quand Dieu met au cœur de son Kglise
assemblée la douce et M:y/~ y)'?'MfM!'OH que
les temps sont venus, ou les Juifs, en partie
du moins, répondront à la voix qui les appelle
'au bercail, chanteront l'77o.s7H?! 7M de
D lorsque le Saint-Esprit incline le
cœur du successeur de Pierre, à prendre en
considération le .Po.s~M~M/M en faveur des
Juifs, que celui-ci appelle MMP t'oca~'OM l'œu-
vre entreprise avec tant de zèle par les deux
prêtres qui, à l'exemple de saint Paul, fe-
?Y!/PM t'O~M: ~:a~eM!M JOOW le M/M
/~M~ jt)f!7/)/f qu'il veut bien espérer du
ciel, sinon toute la vendange, au moins les
prémisses de cette vendange, et qu'il bénit et
encourage la mission des deux frères, il n'y a
plus à douter que nous ne touchions à l'épo-
que du consolant retour qu'une partie des
Juifs doit effectuer avant l'arrivée de l'Anté-
christ.

Les temps n'ont point permis au Concile
d'élever cette voix puissante destinée à ~MOM-
f0~' C'6fQ~.s, mais la réalisation
de ce vœu est réservée sans doute au même
Concile, au jour où il lui sera donné de se
réunir de nouveau pour achever son œuvre.
Puisse le grand Pontife, le Pape « de la Lu-
mière » qui a succédé au Pape ' de la Croix o,
être appelé à consommer l'ouvrage de ce der-
nier et à poser les assises de la nouvelle so-
ciété chrétienne 1

()) ~.M~yef du Sact'e-CfpM'' f/e ./à qui nous
empruntons cfs d6tai~.



Cap. 2

Top supra ↑ 1.10.1880 ↓ infra ⇒ plus

Constantinople et Jérusalem.
La question d’Orient qui finit et celle qui commence

(Deuxième article.)

La possibilité et la grande probabilité du retour des Juifs en Judée
dans un temps très rapproché.

La Croix,
Recueil Mensuel, 8e Livraison
Novembre 1880, p. 521-266

Indice: VIII. Les juifs et les divins oracles. – Deux temps distincts de leur conversion. – Elle aura lieu a Jerusalem avant et après l’Antéchrist.  IX. Le juif et la question orientale. – Solution dans les sens chrétien qu’aura cette question. – La situation est proche. – Ses conséquences- – Conclusions. – [X] Dernières nouvelles.

VIII.
 LES JUIFS ET LES DIVINS ORACLES.

DEUX TEMPS DISTINCTS DE LEUR CONVERSION.
ELLE AURA LIEU A JÉRUSALEM AVANT ET APRÈS L’ANTÉCHRIST.
 
IX.
LE JUIF ET LA QUESTION ORIENTALE.
SOLUTION DANS LE SENS CHRÉTIEN QU’AURA CETTE QUESTION.
LA SITUATION EST PROCHE.
SES CONSÉQUENCES.
CONCLUSION.

[X.]
DERNIÉRES NOUVELLES.



 27:

-----
CONSTANTINOPLE ET JERUSALEM

CONSTANTINOPLE ET JÉRUSALEM
LA QUESTION D'ORIENT QUI FINIT ET CELLE QUI COMMENCE

vin

LES JUIFS ET LES DIVINS ORACLES. DEUX
TEMPS DISTINCTS DE LEUR CONVERSION.
ELLE AURA LIEU A JERUSALEM AYANT ET
APRÈS L'ANTÉCHRIST.

« Votre nation, disait donc Pie IX aux
« abbés Lémann, a dans l'Ecriture des pro-
« messes certaines de retour. »

Ces promesses en effet sont aussi nom-
breuses que formelles dans les prophètes, et
personne n'ignore ce qu'en a écrit saint Paul
dans son épître aux Romains.

« Si leur réprobation (des Juifs), dit-il, est
« devenue la réconciliation du monde, que sera
« leur retour, sinon une résurrection à la
« vie ?. Car je ne veux pas, mes frères, vous
« laisser ignorer ce mystère qu'une partie
« des Juifs est tombée dans l'aveuglement
« jusqu'à ce que la plénitude des nations
« entra dans l'Eglise, et qu'après, tout Israël
« sera sauvé, selon ce qui a été écrit « II
« sortira de Sion un libérateur qui bannira
« l'impiété de Jacob et c'est là l'alliance que
« je ferai avec eux, lorsque j'aurai effacé
« leurs péchés. (Isaïe, LIX, 20). »

Or, cette conversion s'opérera à des époques
distinctes quoique très-rapprocbées, peu de
temps avant V Antéchrist et aussitôt après,
et elle aura lieu (au moins pour la plus
grande part) à Jérusalem.

Deuxième conversion. C'est en effet une
vérité très certaine enseignée par l'Ecriture et
parla tradition, qu'une partie du peuple juif,
la plus mauvaise et aussi la plus nombreuse,
d'abord se jettera à l'Antéchrist et le recevra
comme son messie, selon ces paroles du Sei-
gneur lui-même aux Juifs, en saint Jean
(V., 43). « Moi je suis venu au nom de mon
père et vous ne m'avez point reçu si un au-
tre vient en son nom (de sa propre autorité,
pour sa gloire et ses intérêts) vous le rece-
vrez. Cet autre, enseignent les sera

(Deuxième article.)

l'ennemi par excellence du véritable Christ,
et il sera envoyé principalement à cause des
Juifs, en punition de leur incrédulité, afin,
selon l'enseignement de l'Apôtre (Thes^ 11), que,
n'ayant point reçu et aimé la vérité pour
être sauvés, ils croient au mensonge, et
soient livrés à l'esprit de séduction et d'er-
reur pour leur perdition.

La partie de ces adhérents de l'Antéchrist
qui n'aura point péri avec lui quand « le Sei i-
gneur Jésus tuera l'impie du souffle de sa
bouche (Thess. 11) », saisie de crainte à la vue
des jugements de Dieu, se convertira avec le
reste des nations, témoins de cette suprême
catastrophe. C'est alors que tout Israël sera
sauvé. Or toutes ces choses, comme on sait,
se passeront à Jérusalem devenue le siège de
l'Antéchrist et de l'empire antichrétien. L'his-
toire en a été écrite par avance dans les pro-
phètes et particulièrement dans l'Apocalypse
de saint Jean.

Première conversion. La première conver-
sion des Juifs aura lieu à Jérusalem, principale-
ment par la prédication d'Elie quelque temps s
avant F apparition de l'homme de péché fi).
Qu'au prophète Elic soit réservée la mission
de convertir la meilleure part du peuple juif,
c'est là une vérité qui prend la première place
après les dogmes de foi catholique, vérité
fondée sur les textes les plus clairs et les plus
formels de l'Ecriture, enseignée par toute la
tradition cl qui fait également l'objet de la foi
et de l'attente d'Israël. « Voilà, dit le Seigneur
dansle prophète Malachie, que je vous enverrai
le' prophète Elie avant que vienne le jour
grand et horrible du Seigneur. Et il conver-
tira le coeur des pères à leurs enfants et le
cœur des enfants à leurs pères, » en les ra-
menant à la foi, au véritable Messie, que leurs
pères, tes patriarches et tes saints de l'Ancien
Testament avaient Fidèlement attendu etqu'eux
avaient renié quand il fut venu.

Il) Corneille de la Pierre.


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28:


CONSTANTINOPLE ET JERUSALEM

Pour ce qui est du lieu où s'opérera cette
conversion, citons seulement quelques textes
des prophètes

« Je les rassemblerai de toutes les contrées
« vers lesqnelles je les ai chassés dans ma fu-
« renr. et je les ramènerai en ce lieu (à Je-
« rusalem). Et je ferai avec eux un pacte èter-
« nel et je ne cesserai de leur faire du bien
« et je mettrai dans leur cœur ma crainte,
« afin qu'ils ne s'éloignent plus de moi. »
(Jérém. eh. 83.)

« En ce jour-là, j'ôterai de ton cou le joug
« de ton ennemi et je le briserai, je mettrai
« en pièces ses liens et les étrangers ne te
« domineront plus.» (Jérém. 29.)

« Je vous retirerai d'entre les peuples, je
« vous rassemblerai de tous les pays et je
« vous ramènerai dans votre terre. Je répan-
« drai sur vous une eau pure (celle du bap-
« tème), et vous serez purifiés de toutes vos
« souillures. et vous habiterez dans la terre
« que j'ai donnée -à vos pères. Quand je
« vous aurai purifiés, que j'aurai rempli vos
« villes, rétabli les lieux ruinés et que cette
« terre qui paraissait déserte et désolée aux
« veux des passants, aura été cultivée, on
« 'dira cette terre qui était incidte est de-
« venue comme un jardin de délices. »
(Esech. 36.)

Enfin un fait immense qui caractérise ce
retour est la conversion générale des nations
et leur réunion en grand nombre à Jérusalem,
pour ne former qu'un seul peuple chrétien
avec les Juifs

« Dans le temps où le Seigneur, dit So-
« phonie fch. 3 et 8), ramènera et réunira les
« restes dispersés de son peuple, il les élèvera
« en honneur et en gloire devant tous, les
« peuples de la terre. Comme ils ont été
« un objet de malédiction au milieu des na-
« tions ils seront en bénédiction. Alors
« beaucoup de peuples viendront, et des na-
« tions puissantes, chercher le Seigneur des
« armées à Jérusalem et implorer la face du
« Seigneur. »

C'est donc après le retour de la meilleure
part des Juifs dans la Judée que Dieu fera
avec eux un pacte éternel, pour ne plus
cesser de leur faire du bien, qu'il répandra
sur eux une eau pure, etc. qu'ils seront
en bénédiction au milieu des nations et que
beaucoup de peuples convertis viendront à
Jérusalem, et formeront avec les Juifs un
peuple chrétien.

Mais la question est tranchée chronologi-
quement au chapitre 38mo, du prophète Ezô-
chiel où se trouve exposé, historiquement et
d'une manière si dramatique, le dessein secret
que formera l'Antéchrist de s'emparer par
surprise de la Judée et d'étendre la main
sur le peuple qui y était nouvellement réta-
bli.

Le Seigneur parle donc ainsi par ce pro-
phète à Gog et à. Magog (à l'Antéchrist, à son
peuple et à ses armées, désignés par les
mêmes noms dans l'Apocalypse de saint Jean,
cette histoire prophétique des derniers temps):
« Prépare-toi (ô Gog), et toute la multitude
« assemblée près de toi (Magog), et vois toute
« leur loi. Dans les derniers temps tu vien-
« dras chez une nation qui a été sauvée du
« glaive et rassemblée du milieu des peuples
« sur les montagnes d'Israël restées désertes
« et qui habite en toute confiance (en sa
« terre). Tu monteras comme la tempête, tu
« arriveras comme une nuée couvrant cette
« terre, toi, tes bataillons et un grand nombre
« de peuples avec toi.

« Voici ce que dit le Seigneur Dieu En
« ce jour-là des pensées monteront dans ton
« cœur, et tu méditera? des desseins per-
« vers et tu diras J'irai jusqu'à cette terre
« sans forteresses, je m'avancerai contre
« ceux qui reposent et qui habitent en sécu-
« rite sans murailles, sans portes ni ver-
« rous. et j'envahirai ma proie et j'éten-
« drai la main sur ceux qui avaient été aban-
« donnés et qui ont été rétablis, sur un peu-
« pie rassemblé du milieu des nations et qui
« commençait à habiter au milieu de la
« terre (expression pour désigner la Judée,
« spécialement Jérusalem).

« Je t'amènerai, dit le Seigneur, contre ma
« terre, alin que les nations (que tu as sé-
« duites), me connaissent lorsque j'aurai fait
« éclater ma puissance en toi, ô Gog »
Suit la description des châtiments qu'on
retrouve en détail dans l'Apocalypse.
« J'exercerai ma puissance sur eux
« (Gog et Magog), par la peste, par le sang,
« par de violents orages, par une pluie de
« pierres énormes, et je ferai pleuvoir du ciel
« le feu et le souffre sur Gog, sur son armée
« et sur la multitude des peuples qui sont
« avec lui. Et je montrerai ma grandeur et
« je serai manifesté aux yeux de la multitude
« des nations, et ils sauront que je suis le
« Seigneur. »

Commentant cette prophétie, le prince des
interprètes de l'Ecrit,ure, Corneille de la
Pierre, était amené à conclure, il y a un peu
plus de deux siècles, que ce qui s'était fait
vers la fin du onzième siècle, sous Godefroy
de Bouillon, se renouvellerait avant l'arrivée
de l'Antechrist, à savoir que la Terre Sainte
serait recouvrée par les chrétiens « si eut sub
(iode f rida Bullonio faction est, sic ante
Antechristum terra sancta a christ! anis re-
cuperabitur »

Comme on vit donc, après la prise de Jéru-
salem, l'an 1187, et la conquête de la Judée
par ce héros chrétien élu roi de Jérusalem,
d'immenses multitudes de toutes les nations,
hommes, femmes et enfants, accourir à la


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29:
  

CONSTANTINOPLE ET JERUSALEM

suite des croisés aux Saints Lieux et même y
fixer leur résidence, ainsi en sera-t-il, mais
dans une proportion qui ne s'est jamais vue,
quand un monarque chrétien aura, dans une
dernière et formidable croisade, achevé d'a-
battre en Europe l'empire de Mahomet, refoulé
le Turc de la Terre Sainte et rendu Jérusalem
et la Judée aux chrétiens.

Cependant le peuple juif, que concerne la
prophétie d'Ezéchiel, s'y montrera plus em-
pressé et plus nombreux que toutes les autres
nations. C'est à flots pressés qu'il rentrera
dans la terre de ses pères, en bénissant les
lois chrétiennes, pleines de clémence et de
justice, qui lui permettront de.revoir et d'ha-
biter en sécurité son antique patrie. C'est
alors que plusieurs d'entre eux, dont le nom-
bre s'accroîtra chaque jour, commenceront,
par leurs œuvres de foi et de charité et par
les larmes du repentir, à ôter de leur terre
la malédiction,, à en laver la tache, à en effa-
cer le crime, et à la préparer à recevoir de la
rosée du ciel cette maison spirituelle qui doit
faire, selon l'apôtre « la richesse des nations ».
Alors s'accomplira pour le sol lui-même de
la Judée la prophétie d'Ezéchiel citée plus
haut « Cette terre qui apparaissait déserte, in-
culte et désolée, redeviendra comme un jar-
din de délices. » (Voir la note très importante
à la fin de l'article.)

Vers la fin de cette période de retour ap-
paraîtra donc, comme Jean-Baptiste sur les
bords du Jourdain, le prophète Elie revêtu
d'un cilice, prêchant aux Juifs la pénitence et
la foi en Jésus-Christ pour avoir la rémis-
sion de leurs péchés, et préparant au Sei-
gneur ce peuple parfait, qui dans la grande
tribulation fournira à l'Eglise tant de glo-
rieux athlètes et de martyrs intrépides (Apoc.,
VII). Les Juifs accourront pour entendre
le grand prophète de Jérusalem et de toute
la Judée et des contrées les plus éloignées, et
se convertiront par multitudes à Jésus-Christ.
C'est pourquoi la partie la plus mauvaise
de la nation les prendra, ainsi que le pro-
phète, dans une haine furieuse. Aussi, dès les
premiers temps où l'Antéchrist commencera
à se révéler, les plus influents et les
plus puissants iront le trouver et le solli-
citeront de s'emparer par surprise de la Ju-
dée s'offrant à le servir et à l'aider de leurs
bras et de leurs biens pour en exterminer
tous les chrétiens et ils lui amèneront pour
être ses premiers et ses dévoués auxiliaires
toute la partie du peuple demeurée incré-
dule ce qui ne leur sera point difficile, ceux-
ci trouvant dans l'Antéchrist, dans sa doctrine
et dans ses mœurs, le type du seul Messie qu'ils
attendent. D'autre part, tout obstacle aura dis-
paru du côté des autres nations chrétiennes,
dont la judaïsation et l'apostasie seront un
fait accompli dans le grand nombre de leurs

membres, lesquels formeront, avec la partir
mauvaise des Juifs, le peuple antichrétien,
l'unité du mal, la cité du diable.

Or l'état actuel du peuple juif, tel que nous
l'avons constaté, n'est-ce pas la préparation
visible et l'acheminement rapide, à ce qui est
écrit de son retour à Jérusalem et de sa con-
version « à la fin des jours ? » »

Oui, ces deux courants qui emportent cette
nation en deux voies opposées, mais abou-
tissant toutes deux à Jérusalem, sont le signe
évident que nous entrons dans l'époque où
vont commencer à s'accomplir les dernières
destinées de ce peuple auxquelles sont ratta-
chées, par des liens mystérieux, celles des au-
tres nations.

Nous voyons, en offel, un mouvement ana-
logue à celui du peuple juif s'opérer dans
ces dernières. Car, tandis que la révolution
pousse les masses à la négation du Christ et
se propose d'amener l'apostasie universelle,
un travail religieux extraordinaire ramène
chaque jour à Jésus-Christ et à son Eglise
un grand nombre d'âmes droites et amies de
la vérité.

Gloire à Dieu! C'est le travail qui s'opère
sur le plan du divin Architecte et qui, réunis-
sant bientôt les deux peuples Juif et Gentil
par la pierre angulaire qui est le Christ,
fera surgir jusqu'aux nues le magnifique édi-
tice d'Unité catholique, auquel le Seigneur
ajoutera le couronnement quand, du souffle
de sa douche, il aura tué l'impie qui sédui-
sait les nations et arraché à la Bête les restes
de Jacob.

L'ancien rabbin, le savant abbé Drach, si
versé dans la science des Ecritures et des tra-
ditions de la synagogue, concluait, en 1844,
de ce mouvement extraordinaire dans la na-
tion juive, lequel avait commencé à se mani-
fester dans la première période de ce siècle,
que « cela paraissait être un signe certain des
derniers temps du monde. »

Mais ce signe qui n'a fait que croître cha-
que jour et qui brille aujourd'hui plus que ja-
mais, n'apparaitra dans tout son éclal que
quand celui qui tient encore un peu par les
étais de puissances rivales étant ôté du mi-
lieu des nations, la Judée sera redevenne
l'héritage des peuples chrétiens, particulière-
ment du peuple juif.

IX

LE JUIF ET LA QUESTION ORIENTALE.- SOLU-
TION DANS LE SENS CHRETIEN QU'AURA
CETTE QUESTION. LA SITUATION EST PRO-
CHE. SES CONSÉQUENCES. CONCLUSION.
L'état politique actuel de l'empire ottoman,
les derniers événements accomplis en Orient
et ceux qui se préparent encore en ce mo-


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30:



CONSTANTINOPLE ET JÉRUSALEM

ment, le désignent en vérité pour une chute
inévitable et prochaine, comme ce doigt mys-
térieux qui écrivait sur les murailles, à la
lueur des flambeaux, la fin de l'empire baby-
lonien au milieu d'une dernière orgie.
Personne ne saurait à cette heure élever le
moindre doute sur l'existence tout à fait pré-
caire de l'empire anti-chrétien arrivé à une
extrême décrépitude, et qui ne subsiste pro-
visoirement que par la rivalité des puissances
intéressées à la conserver.

Mais Dieu se sert précisément de cette riva-
lité pour donner à son Eglise le temps de lui
préparer, au sein même de cet empire ver-
moulu, une riche moisson d'rimes, moisson qui
apparaît, déjà blanchie, et tout à l'heure
bonne à cueillir.

Dès 18-40, M. l'abbé Etienne, alors procureur
général de la Congrégation de Saint-Lazare,
écrivait ces réflexions bien remarquables aux-
quelleslestemps et les événements présents don-
nent unegrande actualité «A monavis, disait-
il, la question d'Orient, qui occupe tous les
esprits, qui absorbe l'activité des hommes
d'Etat et fait craindre au sein de l'Europe
une conflagration générale, ne sera résolue
que par le catholicisme. »

Ceux-là sont dans une grande erreur, qui
pensent qu'il leur est donné de fixer les des-
tinées de ce peuple et de s'approprier ou de
partager à leur g»é ses dépouilles. Dieu
laissera les hommes s'agiter et les gouverne-
ments rivaux tirailler en tous sens cet empire
agonisant tous leurs efforts, n'auront d'autre
résultat que de donner à l'Evangile le temps
de s'établir partout, de rallier les esprits et de
s'enraciner dans les coeurs. La dernière heure
de la puissance ottomane ne sonnera tjue
quand son patrimoine sera irrévocablement
acquis à Jésus-Christ. Telle est la conviction
que remportera de l'Orient tout homme at-
tentif au progrès de notre foi à mesure que
l'empire s'affaiblit.

Cette conviction, les Turcs eux-mêmes la
partagent. Ils ont compris que leur règne est
passé, qu'ils ne forment plus qu'une ombre
de nation prête à s'évanouir, et qu'il leur est
désormais impossible de lutter contre le prin-
cipe de mort qui ruine leur constitution. Et
ce qui est le plus remarquable, ce peuple, dont
le caractère simple, loyal et noble, commande
encore l'estime au sein des malheurs, a l'in-
time persuasion que c'est à nous à recueillir
ses débris. Autant il a de mépris pour les sec-
taires, qu'il confond avec les Juifs dans une
égale aversion, autant manifeste-t-il d'affec-
tion pour les catholiques.

Est-ce là un indice de la prochaine réunion
des enfants de Mahomet à la grande famille
de Jésus-Christ? Nous avons tout lieu de le
croire quand nous voyons partout l'islamisme
s'éteindre au profit de la vraie foi.

Mais ce qui n'est pas moins merveilleux,
c'est (jue cette conversion effectuée aujour-
d'hui par un grand nombre de Mahomôtans
de la classe lettrée, qui déguisent leur foi
sous quelques pratiques cérémonielles du Co-
ran, pour échapper à une loi de mort, et pré-
parée en même temps dans la masse du peuple
est l'onivre de simples femmes.

« Ce que n'a pu, dit Rohrbacher (1), ni
l'épée des Croisés, ni la science des docteurs,
ouvrir les maisons, ouvrir les coeurs des Turcs,
une Sonir d'école le fera, une Soeur de Charité
le fera. Et qui plus est, l'Instituteur de ces
Sœurs de charité, Vincent de Paul, leur a pré-
dit que Dieu les appelait à lui conquérir les
nations de l'Orient. »

Or tout cela étant et demeurant incontesta-
ble, qui pourrait n'y pas voir la préparation
manifeste à un premier et prochain accom-
plissement de ce que le prophète historien des
temps, Daniel (ch. 7), a écrit touchant l'em-
pire anti-chrétien de Mahomet, à savoir que
lorsque se tiendra le junetnent contre lui
pour que la puissance lui soit ôtée, qu'il
soit mis en poudre et disparaisse à jamais,
alors seront données au peuple des Saints
la souveraineté, la puissance, la nrandeur
de tous lesroyaumes qui sont sous le ciel? »
Il est vrai que semblable à la bête féroce,
qui, mortellement atteinte et un instant ter
rassôe, se relève dans un suprême effort plus
furieuse pour déchirer et mettre en pièces
son ennemi ainsi l'empire anti-chrétien se
relèvera un petit nombre de jours dans l'An-
téchrist, avec un grincement de rage sans
bornes et une puissance de nuire centuplée,
afin de déchirer et de broyer les membres du
cbasseur qui l'a blessé à mort mais ce ne
sera que pour donner à la sentence du Très-
Haut le dernier et le plus parfait accomplis-
sement qu'il puisse avoir ici-bas, jusqu'au
jour du jugement suprême.

Or, en même temps que Daniel prophétisait
contre l'empire anti-chrétien, il supputait le
temps de sa durée et la fixait dans »u?i temps,
deux temps et la moitié dun temps », ce
qui, dans le langage des prophètes, signifie
à la lettre un an, deux ans et la. moitié d'une
année, » soit trois ans et demi, on comme
l'explique le Daniel du Nouveau Testament,
saint Jean, traitant le même sujet dans son
Apocalypse, quarante-deux mois on 1,260
jours. Or il faut savoir que, dans l'Ecriture, il
y a deux manières de supputer les temps,
l'une ordinaire, par temps ou par année, et
l'autre qu'on peut appeler figurative, où les
jours figurent pour des années. Telle-; sont
par exemple les soixante et dix semais d, in-
nées (la semaine était de sept années pour
sept jours), par lesquelles le même prophète
| (1) L'illii?t,ri; historien de l'Église catholique.


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31:




CONSTANTINOPLE ET JERUSALEM

avait fixé l'époque précise de l'avènement du
Messie.

Ces 1,260 jours, qui seront à la lettre le
temps que durera le règne de l'Antechrist,
seront donc 1,260 ans, marquant la durée de
l'empire de Mahomet, qui fut le prodrome et la
figure la plus parfaite de celui de l'Antechrist.
Comme le règne anti chrétien du faux pro-
phète- a commencé vers 623, il finirait vers
1882. Rohrbacher tient ce calcul non seule-
ment'comme possible, mais comme très pro-
bable. Il écrivait cela il y a quarante ans; s'il
vivait encore, il ne trouverait sans doute pas
ce calcul moins probable,

D'autre part, nous venons de voir que les
Turcs eux-mêmes ont la conviction que leur
règne est passé et que la Croix héritera de
l'empire du Croissant. L'histoire des peuples
témoigne que rien d'important n'est jamais
arrivé dans le monde sans avoir été annoncé
ou présenté d'une manière certaine par
avance.

Il est rare aussi que quelque oracle ne pré-
side point à la destinée d'une nation il ne
faut donc pas s'étonner de rencontrer dans un
peuple une prophétie formelle dont on ne
peut souvent assigner l'origine, ou tout au
moins le pressentiment certain et général des
changements des destinées de cette nation ou
de sa fin.

Aussi, trouvons-nons chez le peuple turc
une prophétie aussi ancienne qu'accréditée,
annonçant que, « un jour, l'épée des Français
les chasserait de l'Europe et renverserait leur
empire ». Et cette prophétie est passée parmi
eux à l'état d'une telle conviction que le cé-
lèbre Ducange, en publiant les Mémoires de
Joinville, s'adressait à Louis XIV et le conju-
rait, au nom de la France et de la religion,
d'accomplir « une ancienne prophétie annon-
çant que la destruction de la puissance otto-
mane était réservée à la valeur d'un monarque
français. »

En 1860 et 1861, lors des massacres de
Syrie, on écrivait d'Orient que les imans, ou
prêtres, et ceux appelés les saints de l'isla-
misme, se servaient de ces prophéties, tant
elles sont anciennes et populaires, pour exci-
ter dans le peuple le fanatisme des croyants
et les préparer à la lutte suprême que cha-
cun attend avec anxiété.

C'est pourquoi la pieuvre du schisme et de
l'hérésie étendra vainement ses immenses
tentacules par delà les monts et les mers pour
se saisir de la proie qu'elle convoite depuis
si longtemps; vainement la Russie schisma-
tique et la protestante Angleterre se dispute-
ront l'héritage de Mahomet; il n'est destiné
ni au schisme ni à l'hérésie, mais à l'Eglise
de Dieu. Ce sera le don de joyeux avènement
qui lui sera fait par un puissant monarque
catholique.

Aussi, malgré toutes les apparences du
contraire, la question orientale est et demeu-
rera insoluble jusqu'à l'arrivée de celui qui a
seul mission de la résoudre avec beaucoup
d'autres.

Or c'est sous le règne du Cyrus chrétien et
sous l'empire de ses lois pleines de justice, de
sagesse et de mansuétude que, tous les obsta-
cles au retour d'Israël étant levés, les Juifs
accoureront, en immenses multitudes, de toutes
les nations qui sont sous le ciel, chercher le
salut à Jérusalem ou y porter déjà le trésor
de leur foi et de leurs œuvres.

Alors commenceront à s'accomplir pour
Jérusalem les paroles consolantes du même
prophète qui avait, en chants lugubres et
pleins de larmes, annoncé ses ruines « En
ce temps-là Jérusalem sera appelée le trône de
Jéhovah, et toutes les nations s'assembleront
au nom du Seigneur dans Jérusalem, et elles
ne suivront plus la perversité de leur cœur
très mauvais. En combien de fils te mul-
tiplierai-je, Jérusalem? Combien belle et dé-
sirable est la terre que je te donnerai, à sa-
voir le magnifique héritage des nations!
(Jérém, 3.)

Bien que le trône du Seigneur ait été trans-
porté à Rome, devenue par ce privilège la
Jérusalem spirituelle, Jérusalem n'en est pas
moins restée, comme Jésus-Christ l'a dit lui-
même « la ville du Grand Roi », d'où il en-
voya ses pacifiques conquérants lui soumettre
toutes les nations.

Jérusalem est donc la mère de l'Eglise et la
fontaine de la grâce c'est pourquoi, à la
chute du règne antichrétien de Mahomet, elle
sortira de ses ruines, déposera son deuil et
revêtira un immense éclat elle redeviendra
la vraie Jérusalem, la vision de la p une
image sur la terre de la Jérusalem d'En Haut,
à laquelle elle prépare les dernières et les
plus saintes légions des élus.

Quand le Soleil de Justice, qui s'est levé de
la Jérusalem d'Orient pour éclairer les nations,
se sera couché sur les ruines de Rome, la Jé-
rusalem d'Occident, selon qu'il est écrit d'elle
(Apoc., chap. 18), il brillera de nouveau sur
« la ville du Grand Roi » dans toute la beauté
et la splendeur de ses derniers feux.

Concluons donc pour ce qui nous reste à
dire de la question juive. Le mouvement qui
porte aujourd'hui les Juifs par masses consi-
dérables vers la Judée et les tentatives de
ses financiers auprès de la Sublime Porte,
tendent, il est vrai, à la réalisation de leur
rêve, qui est de préparer Jérusalem à être la
capitale de leur empire politique et matériel
sur les nations, mais ce ne sera jamais là
qu'un rêve suivi d'amères déceptions la pre-
mière, quand, à la fin de l'empire turc, ils
verront la Judée passer des mains des infi-
dèles en celles des chrétiens; la seconde, et  


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32:




CONSTANTINOPLE ET JÉRUSALEM

la plus cruelle, leur est réservée par l'Ante-
christ. Celui-ci leur offrira bien un instant
l'apparence de ce qu'ils convoitent, afin de
les séduire par cet appât mais son empire
éphémère sera moins un empire juif qu'une
agglomération de tous les peuples, son gou-
vernement qu'une sentine d'apostats de toute
provenance, particulièrement de Juifs cepen-
dant, et ses armées qu'un ramassis infect de
toutes les nations, destinées à périr bientôt
avec leur idole.

C'est alors que les survivants de cette ar-
rière-garde du peuple juif, perdus d'abord
dans les armées de l'Antechrist, effrayés et
désillusionnés, tendront les bras au véritable
Christ, bénissant celui qui vient au nom dit
Seigneur, et qu'ils se rencontreront avec les
armées des nations à la dernière étape assi-
gnée à tous les peuples aux pieds de Jésus-
Christ dans son Eglise. Ils seront, selon la
prière du Sauveur, « consommés dans l'unité »
S. Jean, 17).

Puissent ces réflexions, qui n'ont été inspi-
rées que par la charité et le désir ardent de
faire briller aux yeux de mes frères la vérité
qui délivre et qui sauve, contribuer, avec la
grâce de Dieu, à prémunir un grand nombre
d'entre eux contre les dangers de ces temps
difficiles et périlleux prédits par saint Paul,
et qui nous environnent et nous pressent de
plus en plus de toutes parts I

DERNIÈRES NOUVELLES

Les dernières nouvelles arrivées tout récem-
ment de Jérusalem viennent, avec une mer-
veilleuse opportunité, confirmer notre thèse et
montrer que la restauration prédite sera une
oeuvre de nos jours.

Comme le lecteur le verra, les ouvriers sont
déjà à la besogne depuis quelque temps, et
ils ont bien travaillé. D'autres ouvriers plus
nombreux, enrôlés par de puissants entrepre-
neurs, se mettront bientôt en route et l'on verra
surgir, comme par enchantement, de ces rui-
nes dix-huit fois séculaires, sur cet imposant
théâtre qui attirera les regards du monde en-
tier, la scène où doit se jouer le dernier acte
du drame des nations.

La Zeitshrift fur den Orient reçoit de Jé-
rusalem d'intéressants détails sur les progrès
accomplis ces dernières années en Pales-

tine. Ces progrès sont surtout démontrés
par la grande quantité de constructions qui
se sont élevées dans les villes. A Jérusalem,
le nombre des habitations a presque triplé
depuis vingt-cinq ans; les maisons détériorées
ou ruinées ont été restaurées ou rebâties, et,
hors de la vieille ville, des faubourgs entiè-
rement neufs ont été construits. L'extension
de la ville a lieu principalement du côté de
l'ouest.

Bethléem a l'aspect d'une ville neuve. A
Jalfa, des faubourgs ont été bâtis par des
Arabes venus d'Egypte pour la plupart; le
mur de la ville a été démoli, le fossé comblé,
et plusieurs maisons neuves, des magasins et
de beaux édifices ont été érigés. Ramieh,
Nazareth, Tibériade, Kaïfla, Oifné, Ramallah,
Beit-Jal, Beith-Sahur, Kolonieh, Artos se
sont également agrandies et pour ainsi dire
transformées.

Presque toutes les maisons ont aujour-
d'hui des fenêtres vitrées, ce qui était rare il
y a vingt ans. A Yenin et à Naplouse, on voit
de nouveaux arsenaux et des casernes. On
remarque aussi un grand progrès dans l'éclai-
rage des villes, dans les dispositions prises
pour leur assainissement, dans le mode de
pavage. Sur beaucoup d'édifices on a placé
des horloges pour indiquer l'heure au public,
et les portes des villes ne sont plus fermées
le soir.

Il est permis maintenant de sonner les clo-
ches dans les églises chrétiennes. Plusieurs
de ces églises ont été restaurées et on en
a bâti de nouvelles dans quelques villes, ainsi
qu'un grand nombre d'écoles et de synago-
gues à Jérusalem.

L'aqueduc qui, dans les anciens temps,
amenait à Jérusalem les eaux des marais qui
portent le nom de réservoirs de Salomon, a
été relevé, et il aboutit à la place du Temple.
Comme signe de progrès dans l'agriculture,
on peut observer que, à Jaffa, les jardins ont
quadruplé en étendue depuis un quart de
siècle. Outre la colonie allemande établie au
pied du mont Carmel, on trouve de nouveaux
établissements sur la rivière de l'Aujeh, dans
les plaines voisines de Bir-Addes, à Kefr-Sabba.
Les plantations et les pâturages se sont éga-
lement beaucoup développés.

L'abbé Ch. Dutartre.

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