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L’Asie arabe. Politique, économique et littéraire è un quindicinale, che esce a Parigi il 5 agosto del 1919 ed esce fino al 1921, secondo l’indicazione della scheda bibliografica. La Biblioteca Digitale Gallica ne contiene la collezione dal 1919 al 1920, per 25 unità. Dal programma del primo numero si legge: «Cet Journal, fait par des Arabes, défend, en premier lieu, la cause des Arabes. Noou estimons que l’oeuvre qu’il accomplira sera la meilleure propagande française, si toutefois la propagande consiste à étendre le cham d’action des vertu d’un peuple et à lui gagner des sympathies. Notre ambition est d’être le trait d’union entre le peuple Arabe et la France qui se sont connus autrefois sur le champ de bataille et qui sont destinés à se connaitre sur les champs d’activité économique».
DÉCLARATION du Congrès général Syrien, élu par le peuple, à la Section Américaine de la Commission d’enquête internationale. – Nous, membres soussignés du Congrès général syrien, réuni à Damas le deuxième mercredi de juillet 1919, composé des députés des trois zones, à savoir : le Sud, l’Est et l’Ouest, munis de tous pouvoirs par les habitants de nos divers district musulmans, chrétiens et Israélites, avons décidé d’établir la déclaration suivante contenant les revendications du peuple qui nous a élus pour la présenter à la section américaine de la Commission internationale.
1° Nous demandons l’immédiate et complète indépendance politique pour la Syrie sans protectorat ni tutelle, dans ces limites:
Au Nord, les montagnes de Taurus; au Sud, l’escale de Rafeh avec la ligne courant de Al-Juf vers le Akabah syrien et Hedjazien; à l’Est, l’Eupliraté et la rivière de Khabur et une ligne allant de l’est de Abu-Kamal à l’est de Al-Juf , à l’Ouest, la Méditerranée.
2° Nous demandons que le Gouvernement de la Syrie soit une monarchie de forme civile et constitutionnelle, aux larges principes décentralisateurs, sauvegardant les droits des minorités et que le roi soit l’Emir Faïssal, qui a pris une part glorieuse dans la lutte pour la cause de notre libération, et
mérite notre pleine et entière confiance.
3° Considérant le fait que le peuple arabe habitant la Syrie n’est pas naturellement moins doué que les autres races plus avancées et que ses facultés ne sont pas moins développées que celles des Bulgares, des Serbes, des Grecs et des Roumains, au commencement de leur indépendance, nous protestons contre l’article 22 de la convention de la Ligue des Nations, qui nous place parmi les nations qui se trouventà l’état moyen de leur dévelopment et qui se trouvent avoir besoin d’une puassance mandataire.
4° En cas de rejet par la Conférence de la Paix de cette juste protestation pour certaines considérations que nous ne pouvons pas comprendre, nous, nous reportant aux déclarations du Président Wilson, que son dessein en s’engageant dans la guerre était de mettre fin à toute ambition de conquête et de colonisation, nous ne pouvons regarder le mandat mentionné dans la convention de la Ligue des Nations, que comme l’équivalent d’une assistance technique et économique qui ne porte pas préjudice à notre indépendance complète. Et désirant que notre pays ne devienne pas une prime à la colonisation, et pensant que la nation Américaine est la plus éloignée de toute pensée de colonisation et n’a pas d’ambition politique dans notre pays, nous demandons l’aide économique et technique aux Etats-Unis d’Amérique, à condition qu’une telle assistance n’atteigne ni l’indépendance politique complète de notre pays, ni son unité, et que la durée de cette assistance n’excède pas vingt années.
5° Dans le cas où l’Amérique ne se trouverait pas en état de répondre à notre désir d’assistance, nous demanderions cette assistance à la Grande-Bretagne, toujours à la même condition qu’une telle assistance ne diminue en rien, ni la complète indépendance, ni l’unité de notre pays et que la durée de
cette assistance n’excède pas la période de temps mentionnée dans l’article précédent.
6° Nous ne reconnaissons aucun des droits réclamés par le Gouvernement français dans quelque partie de la Syrie que ce soit, et nous nous refusons à toute assistance quelconque de sa part, quelque soit la forme de cette assistance.
7° Nous nous opposons aux prétentions des Sionistes qui tendraient à créer une patrie juive dans le Sud de la Syrie appelée Palestine et nous nous opposons à l’immigration sioniste dans toutes les régions de notre pays, parce que, non seulement nous ne leur reconnaissons aucun titre, mais nous les considérons comme un grave danger pour notre peuple aux points de vue national, économique et politique.
Nos compatriotes Juifs jouiront des droits communs et assumeront les responsabilités communes.
8° Nous demandons qu’aucune séparation ne soit faite, soit de la partie sud de la Syrie, appelée Palestine, soit de la zone du littoral ouest qui comprend le Liban, d’avec le pays Syrien, et nous désirons l’unité de notre pays, afin d’être garantis contré le partage sous n’importe quelles conditions.
9° Nous demandons l’indépendance complète pour la Mésopotamie émancipée et qu’il n’y ait aucune barrière économique entre les deux pays.
10° Les principes fondamentaux posés par le Président Wilson, condamnant les traités secrets, nous engagent à protester très violemment contre tout traité qui stipule le partage de la Syrie et contre tout engagement privé, tendant à l’établissement du Sionisme dans la partie Sud de la Syrie, demandant l’annulation de ces conventions et accords.
Les nobles principes formulés par le Président Wilson renforcent notre confiance, que les désirs émanant du fond de nos cœurs seront un'facteur décisif dans la fixation de notre avenir et que le President Wilson et le libre peuple américain voudront bien être nos défenseurs dans la réalisation de nos souhaits, montrant par là même leur sincérité, leur noble sympathie, ainsi que leur désir d’aider les nations plus faibles en général et notre peuple arabe on particulier.
Nous avons aussi pleine confiance que la Conférence de la Paix prendra en considération que nous ne nous sommes révoltés contre le pouvoir de l’empire Turcs, avec lequel nous partagions tous les privilèges civils, politiques et représentatifs, que parce qu’il violait nos droit nationaux, et que la Conférence exaucera nos vœux afin que nos droits politiques ne soient pas, après avoir versé notre sang pour la liberté et l’indépendance, inférieurs, après la guerre, à ce qu’ils étaient avant.
Nous demandons qu’il nous soit permis d’envoyer une délégation auprès de la Conférence de la Paix, afin qu’elle nous représente, qu’elle défende nos droits et assure la réalisation de nos désirs.
Les Arabes et le Sionisme. Nos amis Sionistes font flèche de tout bois. Après avoir mobilisé la force de la finance internationale pour rejeter les Arabes de la Palestine en dehors de leur patrie ou les prendre comme serfs, ils ont tenté de mobiliser la force socialiste internationale au service de leur cause.
M. le docteur Syrkin ouvre sa campagne, dans ce but, par un article que notre grand confrère L’Humanité, bien que ne partageant nullement, les idées utopiques qui sont à la base du sionisme), publie à titre documentaire.
Un Camarade socialiste russe s'est
chargé de répondre à l'article du doc-
teur Svrkin. Nous reproduisons avec
grand plaisir cette juste et renne ré-
ponse.
Pour le-Prolétariat Israélite
contre le sionisme
C'est avec un sentiment «Je profond Hon-
iieineiu que beaucoup de camarades juifs
ont lu dans L'llumnnti>< (l) ju défense
d'une théorie aussi antisocialiste et an-
tirévolutionnaire que celle du sionisme
socialiste.
On ne peut expliquer cela que -par le
l'ail que cette question est peu familière
à nos camarades d'Occident.
Comme la question sioniste est à l'ordre
du jour de la Conférence de la Paix, il
est tout à fait indiqué que l'opinion so-
cialiste, en France, puisse connaître l'avis
de la grande majorité du prolétariat juif
sur le sionisme en général et le sionisme
socialiste en particulier.
Quels sont les droits qu'évoquent les
sionistes pour reconquérir la Palestine
et reconstruire là-bas l'Etat jllif ?
Ils invoquent de soi-disant droits histo-
riques, parce que, il y a dix-neuf siècles,
'la Palestine appartenait aux Juifs. Et
c'est tout !
Ou connaît la valeur des soi-disant
« droits historiques ». En vertu de ces
mêmes droits, les chauvins français ré-
clament l'annexion de la rive gauche du
Rhin, les nationalistes polonais vou-
draient voir la Pologne s'étendre de la
Baltique à la mer Noire, les Belges s'an-
nexer le Limbourg hollandais, etc.
Ce n'est pas dans un journal socialiste
comme L'Humanité qu'il faut faire la cri-
tique des droits dits « historiques ». On a
eu bien souvent l'occasion dé la faire déjà.
Et comment les sionistes entendent-ils
- recouvrer leurs «, droits? »
Le Dr Syrkin le dit d'une façon bien
explicite : « La Palestine est aux mains
des Anglais qui l'ont promise solennelle-
ment aux Juifs pendant la guerre n.
C'est charmant : Les Anglais ont con-
quis la Palestine par les armes pour. les
Juifs. Vraiment, la naïveté n'a parfois
pas de bornes !
Et c'est aux.lecteurs de L'Humanité, qui
savent tout au long ce que valent les
« promesses solennelles » des diplomates
à la Lloyd George et à la Wilson, qu'on
veut présenter une pareille thèse !
Les capitalistes anglais, d'accord avec
certaincapitalistes juifs, sont certaine-
ment intéressés dans l'exploitation de la
Palestine ; mais, de là à consentir à l'Etat
juif, il y a un abîme.
Nous nous permettons de soumettre au
1)' Syrkin le ras de l'Egypte, pour ne citer
qu'un exemple, afin de lui taire toucher
du doigt la valeur de ceitamcs « pro-
messes solennelles ».
Mais ce u cadeau » que les Anglais font
(en promesse, bien entendu) aux Juiis,
appartient-il à ceux qui le font ?
Nullement, et c'est le Ur Syrkin qui nous
dit : La Palestine compte 7(H).(HR) habi-
lants, (tollt HNMKM) Juifs. Los WK).(HH) non-
Juifs ne «ont pas des Anglais ; ce sont
presque exclusivement (plus de 70 0/0) des
Arabes.
La Palestine appartient actuellement 1
aux Arabes, qui ne sont nullement dispo-
sés à la céder de bonne grâce aux Juifs.
Le D" Syrkin croit avoir trouvé une so-
lution à cette difficulté épineuse en disant
gentiment aux Arabes : « L'Arabe indé-
pendante est la terre de vos aspirations
nationales », allez-y, et, s'il reste quelques
Arabes dans l'Etat juif, eh bien ! « ils
jouiront. -de tous les avantages que la ci-
vilisation juive amènera avec elle JI.
Cela rappelle l'idée fameuse de l'hu-
moriste Alphonse Allais résolvant la
question 'd'Orient en renvoyant les Turcs.
dans le Turkestan !
Que dirait M. Syrkin si quelque pince-
sans-rire de Varsovie lui disait : « La
Palestine est la terre de vos aspirations
nationales ; allez-y, et s'il reste quelques
Juifs en Pologne, eh bien ! ils jouiront de
tous les avantages de la civilisation polo-
naise ».
Or, c'est la le langage que M. Dmowski
et consorts tiennent aux Juifs de Polo-
gne et qui sert à justifier les horribles
progroms dont H umanité a fréquem-
ment parlé.
Ce n'est pas par hasard si le langage
que tient le Dr Syrkin aux Arabes res-
semble tellement au langage que tient
M. Dmowski aux Juifs ; ils proviennent
du même principe, à savoir : le nationa-
lisme.
La distinction que le Dr Syrkin fait en
tre son nationalisme révolutionnaire et
le nationalisme impérialiste est purement
utopique.
Tous deux mettent Vidée nationale au-
dessus de tout, et tous deux prêchent
« l'Union Sacrée » au sein de la nation.
Le nationalisme reste partout et toujours
le même, mais, selon les circonstances, il
change ses oripeaux et son langage.
Comment expliquer autrement ce revi-
, rement brusque d'un Pihmdskl, qui était,
il y a quelques mois, un révolutionnaire,
et qui est aujourd'hui tombé dans l'im-
périalisme ? 11 était et - il reste nationa-
liste avant tout.
C'est aussi le cas du Dr Syrkin, qui,
pour aboutir à l'Etat juif en Palestine, ne
s'effraye pas d'aller bras dessus, bras
dessous avec les sionistes petits bour-
geois, et de siéger avec eux dans la Délé-
gation ju,.i\'c auprès de la Conférence de
la Paix.
C'est « l'Union Sacrée » juive, n'est-ce
ipas? En tout cas, ce n'est pas la lutte de
J'lassp ! Ce n'est pas le socialisme.
11 est vrai que lorsque se pose la ques-
tion de savoir quelle seia l'organisation
(sociale de l'Etat juif, le Dr Svrkin réin-
troduit tout à coup le socialisme ; mais
sous quelle forme inoffen«ive !
Le vrai caractère du sionisme a été très
hien comprisi par les réactionnaires de
ftous les pays qui sont actuellement tous
igagnés à l'idée sioniste.
Même le grand massacreur cl.' Juifs, le
ministre tsariste Plehye, n'était pns hos-
l'.ile h ce beau « rêve juif » parce que
d'idée sionl-ste a toujours servi à détourner
il'att.ention des masses juives de la lutte
Tévolutionnaire dans leur pays natal et
il la diriger vers de-s buts nébuleux, loin-
tains et impalpables:
Le prolétariat juif est, dans sa grande
majorité trop attaché aux idées socialistes
I(\t. révolutionnaires pour ne pas combat-
ire âprement le nationalisme juif en gé-
néral et le sionisme en particulier. Il pré-
férera la lutte pour l'idéal socialiste dans
Aes pays où le sort l'a fait naître à l'uto-
pie sioniste.
11 ne se laissera pas leurrer par les airs
,df" flûte de « l'Union Sacrée » et reste
Adèle à la solidarité internationale1 des
•prolétaires et à la lutte des classes.
Les ouvriers juifs sont, convaincus que
seule la suppression du régime capitaliste
détruira définitivement l'oppression de
l'homme par l'homme, de la nation par la
-nation.
Pour les prolétaires juifs, la « nouvelle
Jérusalem », la future Sion, c'est le so-
cialisme ! lSAtTT,
(1) Le sionisme socialiste, par le doc-
teur Nahum Syrkin. Liliiiiionité du
27 juillet 1910.
LA QUESTIONE SIONISTA
E IL VICINO ORIENTE
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tratta dal quindicinale “L’Asie arabe.”
|| → 1920
L’Asie arabe: - 1919 - 1920.
Sommario: Anno 1919 → 1. Dichiarazione del Congresso generale siriano, eletto dal popolo, alla Sezione americana della Commissione d’inchiesta internazionale. – 2. Gli Arabi e il Sionismo. –E IL VICINO ORIENTE
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tratta dal quindicinale “L’Asie arabe.”
|| → 1920
Anno di inizio spoglio: 1919 |
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Déclaration du Congrès gènéral Syrien,
élu par le peuple, à la Section Americaine
de la Commission d’enquête internationale
L’Asie Arabe,
A. I, N° 1, p. 2
5 aout 1919
DÉCLARATION du Congrès général Syrien, élu par le peuple, à la Section Américaine de la Commission d’enquête internationale. – Nous, membres soussignés du Congrès général syrien, réuni à Damas le deuxième mercredi de juillet 1919, composé des députés des trois zones, à savoir : le Sud, l’Est et l’Ouest, munis de tous pouvoirs par les habitants de nos divers district musulmans, chrétiens et Israélites, avons décidé d’établir la déclaration suivante contenant les revendications du peuple qui nous a élus pour la présenter à la section américaine de la Commission internationale.
1° Nous demandons l’immédiate et complète indépendance politique pour la Syrie sans protectorat ni tutelle, dans ces limites:
Au Nord, les montagnes de Taurus; au Sud, l’escale de Rafeh avec la ligne courant de Al-Juf vers le Akabah syrien et Hedjazien; à l’Est, l’Eupliraté et la rivière de Khabur et une ligne allant de l’est de Abu-Kamal à l’est de Al-Juf , à l’Ouest, la Méditerranée.
2° Nous demandons que le Gouvernement de la Syrie soit une monarchie de forme civile et constitutionnelle, aux larges principes décentralisateurs, sauvegardant les droits des minorités et que le roi soit l’Emir Faïssal, qui a pris une part glorieuse dans la lutte pour la cause de notre libération, et
mérite notre pleine et entière confiance.
3° Considérant le fait que le peuple arabe habitant la Syrie n’est pas naturellement moins doué que les autres races plus avancées et que ses facultés ne sont pas moins développées que celles des Bulgares, des Serbes, des Grecs et des Roumains, au commencement de leur indépendance, nous protestons contre l’article 22 de la convention de la Ligue des Nations, qui nous place parmi les nations qui se trouventà l’état moyen de leur dévelopment et qui se trouvent avoir besoin d’une puassance mandataire.
4° En cas de rejet par la Conférence de la Paix de cette juste protestation pour certaines considérations que nous ne pouvons pas comprendre, nous, nous reportant aux déclarations du Président Wilson, que son dessein en s’engageant dans la guerre était de mettre fin à toute ambition de conquête et de colonisation, nous ne pouvons regarder le mandat mentionné dans la convention de la Ligue des Nations, que comme l’équivalent d’une assistance technique et économique qui ne porte pas préjudice à notre indépendance complète. Et désirant que notre pays ne devienne pas une prime à la colonisation, et pensant que la nation Américaine est la plus éloignée de toute pensée de colonisation et n’a pas d’ambition politique dans notre pays, nous demandons l’aide économique et technique aux Etats-Unis d’Amérique, à condition qu’une telle assistance n’atteigne ni l’indépendance politique complète de notre pays, ni son unité, et que la durée de cette assistance n’excède pas vingt années.
5° Dans le cas où l’Amérique ne se trouverait pas en état de répondre à notre désir d’assistance, nous demanderions cette assistance à la Grande-Bretagne, toujours à la même condition qu’une telle assistance ne diminue en rien, ni la complète indépendance, ni l’unité de notre pays et que la durée de
cette assistance n’excède pas la période de temps mentionnée dans l’article précédent.
6° Nous ne reconnaissons aucun des droits réclamés par le Gouvernement français dans quelque partie de la Syrie que ce soit, et nous nous refusons à toute assistance quelconque de sa part, quelque soit la forme de cette assistance.
7° Nous nous opposons aux prétentions des Sionistes qui tendraient à créer une patrie juive dans le Sud de la Syrie appelée Palestine et nous nous opposons à l’immigration sioniste dans toutes les régions de notre pays, parce que, non seulement nous ne leur reconnaissons aucun titre, mais nous les considérons comme un grave danger pour notre peuple aux points de vue national, économique et politique.
Nos compatriotes Juifs jouiront des droits communs et assumeront les responsabilités communes.
8° Nous demandons qu’aucune séparation ne soit faite, soit de la partie sud de la Syrie, appelée Palestine, soit de la zone du littoral ouest qui comprend le Liban, d’avec le pays Syrien, et nous désirons l’unité de notre pays, afin d’être garantis contré le partage sous n’importe quelles conditions.
9° Nous demandons l’indépendance complète pour la Mésopotamie émancipée et qu’il n’y ait aucune barrière économique entre les deux pays.
10° Les principes fondamentaux posés par le Président Wilson, condamnant les traités secrets, nous engagent à protester très violemment contre tout traité qui stipule le partage de la Syrie et contre tout engagement privé, tendant à l’établissement du Sionisme dans la partie Sud de la Syrie, demandant l’annulation de ces conventions et accords.
Les nobles principes formulés par le Président Wilson renforcent notre confiance, que les désirs émanant du fond de nos cœurs seront un'facteur décisif dans la fixation de notre avenir et que le President Wilson et le libre peuple américain voudront bien être nos défenseurs dans la réalisation de nos souhaits, montrant par là même leur sincérité, leur noble sympathie, ainsi que leur désir d’aider les nations plus faibles en général et notre peuple arabe on particulier.
Nous avons aussi pleine confiance que la Conférence de la Paix prendra en considération que nous ne nous sommes révoltés contre le pouvoir de l’empire Turcs, avec lequel nous partagions tous les privilèges civils, politiques et représentatifs, que parce qu’il violait nos droit nationaux, et que la Conférence exaucera nos vœux afin que nos droits politiques ne soient pas, après avoir versé notre sang pour la liberté et l’indépendance, inférieurs, après la guerre, à ce qu’ils étaient avant.
Nous demandons qu’il nous soit permis d’envoyer une délégation auprès de la Conférence de la Paix, afin qu’elle nous représente, qu’elle défende nos droits et assure la réalisation de nos désirs.
Cap. 2
Top ↑ c. 1 ↓ c. 3 → plus
Les Arabes et le Sionisme
L’Asie Arabe,
A. I, N° 1, p. 3-4
5 aout 1919
Les Arabes et le Sionisme. Nos amis Sionistes font flèche de tout bois. Après avoir mobilisé la force de la finance internationale pour rejeter les Arabes de la Palestine en dehors de leur patrie ou les prendre comme serfs, ils ont tenté de mobiliser la force socialiste internationale au service de leur cause.
M. le docteur Syrkin ouvre sa campagne, dans ce but, par un article que notre grand confrère L’Humanité, bien que ne partageant nullement, les idées utopiques qui sont à la base du sionisme), publie à titre documentaire.
Un Camarade socialiste russe s'est
chargé de répondre à l'article du doc-
teur Svrkin. Nous reproduisons avec
grand plaisir cette juste et renne ré-
ponse.
Pour le-Prolétariat Israélite
contre le sionisme
C'est avec un sentiment «Je profond Hon-
iieineiu que beaucoup de camarades juifs
ont lu dans L'llumnnti>< (l) ju défense
d'une théorie aussi antisocialiste et an-
tirévolutionnaire que celle du sionisme
socialiste.
On ne peut expliquer cela que -par le
l'ail que cette question est peu familière
à nos camarades d'Occident.
Comme la question sioniste est à l'ordre
du jour de la Conférence de la Paix, il
est tout à fait indiqué que l'opinion so-
cialiste, en France, puisse connaître l'avis
de la grande majorité du prolétariat juif
sur le sionisme en général et le sionisme
socialiste en particulier.
Quels sont les droits qu'évoquent les
sionistes pour reconquérir la Palestine
et reconstruire là-bas l'Etat jllif ?
Ils invoquent de soi-disant droits histo-
riques, parce que, il y a dix-neuf siècles,
'la Palestine appartenait aux Juifs. Et
c'est tout !
Ou connaît la valeur des soi-disant
« droits historiques ». En vertu de ces
mêmes droits, les chauvins français ré-
clament l'annexion de la rive gauche du
Rhin, les nationalistes polonais vou-
draient voir la Pologne s'étendre de la
Baltique à la mer Noire, les Belges s'an-
nexer le Limbourg hollandais, etc.
Ce n'est pas dans un journal socialiste
comme L'Humanité qu'il faut faire la cri-
tique des droits dits « historiques ». On a
eu bien souvent l'occasion dé la faire déjà.
Et comment les sionistes entendent-ils
- recouvrer leurs «, droits? »
Le Dr Syrkin le dit d'une façon bien
explicite : « La Palestine est aux mains
des Anglais qui l'ont promise solennelle-
ment aux Juifs pendant la guerre n.
C'est charmant : Les Anglais ont con-
quis la Palestine par les armes pour. les
Juifs. Vraiment, la naïveté n'a parfois
pas de bornes !
Et c'est aux.lecteurs de L'Humanité, qui
savent tout au long ce que valent les
« promesses solennelles » des diplomates
à la Lloyd George et à la Wilson, qu'on
veut présenter une pareille thèse !
Les capitalistes anglais, d'accord avec
certaincapitalistes juifs, sont certaine-
ment intéressés dans l'exploitation de la
Palestine ; mais, de là à consentir à l'Etat
juif, il y a un abîme.
Nous nous permettons de soumettre au
1)' Syrkin le ras de l'Egypte, pour ne citer
qu'un exemple, afin de lui taire toucher
du doigt la valeur de ceitamcs « pro-
messes solennelles ».
Mais ce u cadeau » que les Anglais font
(en promesse, bien entendu) aux Juiis,
appartient-il à ceux qui le font ?
Nullement, et c'est le Ur Syrkin qui nous
dit : La Palestine compte 7(H).(HR) habi-
lants, (tollt HNMKM) Juifs. Los WK).(HH) non-
Juifs ne «ont pas des Anglais ; ce sont
presque exclusivement (plus de 70 0/0) des
Arabes.
La Palestine appartient actuellement 1
aux Arabes, qui ne sont nullement dispo-
sés à la céder de bonne grâce aux Juifs.
Le D" Syrkin croit avoir trouvé une so-
lution à cette difficulté épineuse en disant
gentiment aux Arabes : « L'Arabe indé-
pendante est la terre de vos aspirations
nationales », allez-y, et, s'il reste quelques
Arabes dans l'Etat juif, eh bien ! « ils
jouiront. -de tous les avantages que la ci-
vilisation juive amènera avec elle JI.
Cela rappelle l'idée fameuse de l'hu-
moriste Alphonse Allais résolvant la
question 'd'Orient en renvoyant les Turcs.
dans le Turkestan !
Que dirait M. Syrkin si quelque pince-
sans-rire de Varsovie lui disait : « La
Palestine est la terre de vos aspirations
nationales ; allez-y, et s'il reste quelques
Juifs en Pologne, eh bien ! ils jouiront de
tous les avantages de la civilisation polo-
naise ».
Or, c'est la le langage que M. Dmowski
et consorts tiennent aux Juifs de Polo-
gne et qui sert à justifier les horribles
progroms dont H umanité a fréquem-
ment parlé.
Ce n'est pas par hasard si le langage
que tient le Dr Syrkin aux Arabes res-
semble tellement au langage que tient
M. Dmowski aux Juifs ; ils proviennent
du même principe, à savoir : le nationa-
lisme.
La distinction que le Dr Syrkin fait en
tre son nationalisme révolutionnaire et
le nationalisme impérialiste est purement
utopique.
Tous deux mettent Vidée nationale au-
dessus de tout, et tous deux prêchent
« l'Union Sacrée » au sein de la nation.
Le nationalisme reste partout et toujours
le même, mais, selon les circonstances, il
change ses oripeaux et son langage.
Comment expliquer autrement ce revi-
, rement brusque d'un Pihmdskl, qui était,
il y a quelques mois, un révolutionnaire,
et qui est aujourd'hui tombé dans l'im-
périalisme ? 11 était et - il reste nationa-
liste avant tout.
C'est aussi le cas du Dr Syrkin, qui,
pour aboutir à l'Etat juif en Palestine, ne
s'effraye pas d'aller bras dessus, bras
dessous avec les sionistes petits bour-
geois, et de siéger avec eux dans la Délé-
gation ju,.i\'c auprès de la Conférence de
la Paix.
C'est « l'Union Sacrée » juive, n'est-ce
ipas? En tout cas, ce n'est pas la lutte de
J'lassp ! Ce n'est pas le socialisme.
11 est vrai que lorsque se pose la ques-
tion de savoir quelle seia l'organisation
(sociale de l'Etat juif, le Dr Svrkin réin-
troduit tout à coup le socialisme ; mais
sous quelle forme inoffen«ive !
Le vrai caractère du sionisme a été très
hien comprisi par les réactionnaires de
ftous les pays qui sont actuellement tous
igagnés à l'idée sioniste.
Même le grand massacreur cl.' Juifs, le
ministre tsariste Plehye, n'était pns hos-
l'.ile h ce beau « rêve juif » parce que
d'idée sionl-ste a toujours servi à détourner
il'att.ention des masses juives de la lutte
Tévolutionnaire dans leur pays natal et
il la diriger vers de-s buts nébuleux, loin-
tains et impalpables:
Le prolétariat juif est, dans sa grande
majorité trop attaché aux idées socialistes
I(\t. révolutionnaires pour ne pas combat-
ire âprement le nationalisme juif en gé-
néral et le sionisme en particulier. Il pré-
férera la lutte pour l'idéal socialiste dans
Aes pays où le sort l'a fait naître à l'uto-
pie sioniste.
11 ne se laissera pas leurrer par les airs
,df" flûte de « l'Union Sacrée » et reste
Adèle à la solidarité internationale1 des
•prolétaires et à la lutte des classes.
Les ouvriers juifs sont, convaincus que
seule la suppression du régime capitaliste
détruira définitivement l'oppression de
l'homme par l'homme, de la nation par la
-nation.
Pour les prolétaires juifs, la « nouvelle
Jérusalem », la future Sion, c'est le so-
cialisme ! lSAtTT,
(1) Le sionisme socialiste, par le doc-
teur Nahum Syrkin. Liliiiiionité du
27 juillet 1910.
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