Sinottica di «Geopolitica»
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Sommario: 1. Il progetto di statuto della città di Gerusalemme. - 2. La Gran Bretagna e la spartizione della palestina. – 3. Attentato sionista in una via di Gerusalemme. – 4. L’ONU e la Palestina. Rapporto pessimista della Commissione d’inchiesta. – 5. Le sorti incerte della Palestina. – 6. In un vicolo cieco. – 7. Il problema palestinese. –
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Mentre valgono le considerazioni generali già fatte per le precedenti fonti documentarie, e cioè: vedi Elenco Numerico, pare qui opportuno rilevare ogni volta la casualità e imparzialità con la quale le diverse fonti si aggiungono le une alle altre, animati da una pretesa di completezza, che sappiamo difficile da raggiungere. La“Gazette de Lausanne”, che si trova nello stesso archivio digitale del “Journal de Genève” è così presentato: «Fondé par Gabriel-Antoine Miéville, le premier numéro publié est daté du 1er février 1798 sous le nom de Peuple Vaudois. Le titre «Gazette de Lausanne» a été adopté en 1803, précédé par «Peuple Vaudois», «Bulletin Officiel», «Bulletin Helvétique», «Journal Suisse» et «Journal Helvétique». La collection complète représente 450'000 pages imprimées équivalant à 1'700'000 articles.». Insieme alle altre tre testate del gruppo è al momento l’unico archivio digitale a noi noto e accessibile, di pubblico dominio, che ci consente di andare oltre gli anni quaranta, ai quali si fermano i grandi quotidiani della Biblioteca Gallica. Nelle nostra ricerca, l’ordine di acquisizione dei dati è sì casuale ma non privo di conseguenze. L’archivio svizzero abbraccia 200 anni. Assumendo come anno di partenza il 1948, seguiamo un metodo ora diacronico, ora sincronico, raccordandolo con quello sincronico generale iniziato dall’anno 1921. Cercheremo di evitare appesantimenti nel Lettore, celandogli le problematiche della ricerca, ma agevolandogli per quanto possibile la navigazione in tutto l’ipertesto.
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1948
1882 1947 ↔ 1949 1950
1882 1947 ↔ 1949 1950
Anno inizio spoglio: 1948 |
Sommario: 1. Il progetto di statuto della città di Gerusalemme. - 2. La Gran Bretagna e la spartizione della palestina. – 3. Attentato sionista in una via di Gerusalemme. – 4. L’ONU e la Palestina. Rapporto pessimista della Commissione d’inchiesta. – 5. Le sorti incerte della Palestina. – 6. In un vicolo cieco. – 7. Il problema palestinese. –
Le project de statut de la ville de Jérusalem
Gazette de Lausanne,
Mercoledi, 151e - N° 35
11 febbraio 1948, p. 6
Mercoledi, 151e - N° 35
11 febbraio 1948, p. 6
LE PROJECT DE STATUT DE LA VILLE DE JERUSALEMME. Ce project a été élaboré par une commission du Conseil de tutelle de l’ONU. La territoire de Jérusalem sera demilitarisé en autonome, mais incorporé à l’union éconmiques palestinienne. La ville aura son gouverneur et un Conseil législatif de 48 membres, dont 18 Juifs et 18 Arabes. Les langues officielles seront l’hébreu et l’arabe.
Lake Success, 10 février. – (Reuter) La commission de travail du conseil de tutelle de l’ONU a pubblié mardi le projet de statut qu’elle a elaboré pour le régime international du territoire de Jérusalem. Ce projet doit être presenté au Conseil de tutelle le 16 février:
1. Les Nation unies garantissent l’intégrité territoriale de la ville de Jérusalem et le maintien pour son territoire d’un régime international spécial.
2. La ville est démilitarisés, y compris les formations para-militaires.
3. La ville aura un governeur élu pour trois ans et dont le mandat peut être prorogé. Le governeur ne peut être ni un habitant de la ville, ni un habitant d’un des Etats juif et arabe de la Plalestine. Le gouverneur ne dépend uniquement que du Conseil de tutelle des Nations unies comme autorité suprème. Il doit se charger de protéger les villes saintes dans les autres régions de la Palestine.
4. Le Conseil législatif de Jérusalem ne se compose que d’une seule chambre, à laquelle peuvent être elus les citoyens de Jerusalem âgés de 25 ans au moins. La citoyenneté de Jérusalem appartient aux personnes qui n’ont opté ni pour l’Etat arabe ni pour l’Etat juif.
5. Ce Conseil législatif comprendra 40 membres, dont 18 élus par les Arabes, 18 par les Juifs et les 4 derniers par les autres habitants de la ville.
6. Le Conseil législatif est élu pour quatre ans.
7. La ville possède ses propres tribunaux indépendants.
8. Les populations des Etats arabe et juif, ainsi que les pèlerins étrangers et les touristes peuvent pénétrer librement dans la ville, à condition que la sécurité publique soit garantie, ainsi que le bien-être économique. Le governeur est chargé du contrôle de l’immigration conformément aux instructions données par le Conseil de sécurité.
9. Les langues officielles de la ville sont l’hebreu et l’arabe. L’anglais et le français sont reconnuss comme langues auxiliares. Il faudra établir un système appropriè pour l’enseignement primaire et secondaire, afin d’assurer aux Arabes et aux Juifs les mêmes droits et devoirs, conformement à leurs traditions intellectuelles.
10. La ville est incorporée à l’Union économiques de Palestine, mais elle possède toutefois sa propre banque centrale et son système fiscal particulier, ce qui lui permettra de réaliser ses propres opérations financières sur le plan international. Les attributions étendues, pour permettre de résoudre les problèmes locaux.
Cap 2Lake Success, 10 février. – (Reuter) La commission de travail du conseil de tutelle de l’ONU a pubblié mardi le projet de statut qu’elle a elaboré pour le régime international du territoire de Jérusalem. Ce projet doit être presenté au Conseil de tutelle le 16 février:
1. Les Nation unies garantissent l’intégrité territoriale de la ville de Jérusalem et le maintien pour son territoire d’un régime international spécial.
2. La ville est démilitarisés, y compris les formations para-militaires.
3. La ville aura un governeur élu pour trois ans et dont le mandat peut être prorogé. Le governeur ne peut être ni un habitant de la ville, ni un habitant d’un des Etats juif et arabe de la Plalestine. Le gouverneur ne dépend uniquement que du Conseil de tutelle des Nations unies comme autorité suprème. Il doit se charger de protéger les villes saintes dans les autres régions de la Palestine.
4. Le Conseil législatif de Jérusalem ne se compose que d’une seule chambre, à laquelle peuvent être elus les citoyens de Jerusalem âgés de 25 ans au moins. La citoyenneté de Jérusalem appartient aux personnes qui n’ont opté ni pour l’Etat arabe ni pour l’Etat juif.
5. Ce Conseil législatif comprendra 40 membres, dont 18 élus par les Arabes, 18 par les Juifs et les 4 derniers par les autres habitants de la ville.
6. Le Conseil législatif est élu pour quatre ans.
7. La ville possède ses propres tribunaux indépendants.
8. Les populations des Etats arabe et juif, ainsi que les pèlerins étrangers et les touristes peuvent pénétrer librement dans la ville, à condition que la sécurité publique soit garantie, ainsi que le bien-être économique. Le governeur est chargé du contrôle de l’immigration conformément aux instructions données par le Conseil de sécurité.
9. Les langues officielles de la ville sont l’hebreu et l’arabe. L’anglais et le français sont reconnuss comme langues auxiliares. Il faudra établir un système appropriè pour l’enseignement primaire et secondaire, afin d’assurer aux Arabes et aux Juifs les mêmes droits et devoirs, conformement à leurs traditions intellectuelles.
10. La ville est incorporée à l’Union économiques de Palestine, mais elle possède toutefois sa propre banque centrale et son système fiscal particulier, ce qui lui permettra de réaliser ses propres opérations financières sur le plan international. Les attributions étendues, pour permettre de résoudre les problèmes locaux.
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La Grande-Bretagne et le partage de la Palestine
Gazette de Lausanne,
Venerdi, 151e a. - N° 43
20 febbraio 1948, p. 6
Venerdi, 151e a. - N° 43
20 febbraio 1948, p. 6
LA GRANDE-BRETAGNE ET LE PARTAGE DE LA PALESTINE. Il ressort d’une déclaration de M. Greech Jones que l’Angleterre ne s’opposera pas à la creation d’une force internationale en Palestine et qu’elle estime qu’elle estime qu’il est temps de mettre à exécution la décision de l’ONU. – Les Etats-Unis semblent de même avis. - De notre correspondant de Washington par radiogramme.
Le délegué britannique auprès de l’ONU et secrétaire des colonie, M. Arthur Creech Jones, affirme que si le Nations unies ont sérieusement l’intention d’effectuer le partage de la Palestine elles devront appliquer leurs décisions en prenant des mesures appropriées, afin que le partage puisse entrer dans le domaine de la rèalité.
Jérusalem, 22 février. (Reuter.) _ Une exploslon, dimanche matin, a transformé en champ de ruines la rue Ben-Yehouda, la plus moderne du quartier des affaires de Jérusalem. Au nombre des bâtiments détruits se trouve l’Hotel Atlantic.
Les services du feu et les ambulances britanniques participent aux travaux de sauvetage. Ils ont commencé par dégager les personnes ensevelies sous les décombres et qui appelaient au secours.
Cette explosion, qui a fait sauter les bâtiments de l'Histadruth, est la plus violente qui se soit produite depuis l’attentat contre l’Hôtel du Roi David, en juillet 1946. Les murs se sont complètement effondrés. Les rues avoisinantes sont encombrées de gravats, et la circulation y est impossible. Le feu a éclaté en plusieurs endroits dans les environs. Toute la ville a été ébranlée, et des vitres ont été brisées dans le rayon d’un kilomètre et demi. Six grands bâtiments modernes ont été détruits ou très endommagés.
Jérusalem. 23 février. (Reuter). – On apprend de source officielle juive que le nombre des morts lors de l’explosion de Jérusalem s’élève jusqu’à maintenant à 41. On croit cependant que d’autres victimes se trouvent encore sous les décombres. Soixante personnes grièvement blessées ont été admises dans les hôpitaux.
(AFP.) – Deux camions militaires et une voiture blindée de la police britannique ont été utilisés pour l’attenttat, a déclarê le porte-parole de l’agence juive.
A la suite de cette explosion, l’«Irgoun Zwai Leum» a déclaré dans une note remise à la presse: «A dater de ce jour, tout policier ou soldat britannique trouvé dans les quartier juif sera exécuté».
Un porte-parole de l’agence juive a déclaré que celle-ci avait demandé au gouvernement palestinien et au quartier général britannique que les troupes et la police britanniques soient immediatoment retirées de quartiers israélites de Jérusalem. Tous les gardes civils et tous les membres de l’Haganah ont reçu l'ordre de contrôler l’identité des soldats britanniques qui se rendent dans un de ces quartlers.
On annonce officiellement que le correspondant d’Echange Telegraph, Guy Cox, a été abattu à 20 kilomètre de Jérusalem, alors qu’il se rendait à Tel Aviv. Sa voiture est tombée dans une embuscade. Cox avait appartenu au service de renseignament du Q.G. de l’avilatlon brltannlque en Palestine, dont il était officiel supérieur.
Lake-Success, 16 mars. (Reuter.) _ Le deuxième rapport de la commission palestinienne au Conseil de sécurî1é affirme qu’à l’échéance du mandat britannique, en mai de cette année, le chaos et l’effusion de sang rêgneront en Palestine. Les membres de la commission qui ont séjourné en Palestine ont souligné avec la plus grande énergie, dans une communication au président de la dite commission, que l’exécution de la résolution de l’assemblée générale sur le partage de la Palestine sera impossible tant que la sécurité ne sera pas garantie dans le pays.
Le rapport considère qu’il est du devoir de la commission de mentionner la situation actuella en Terre Sainte car à l’échéance de mandat sur la Palestine, ce pays aura à souffrir des passions partisanes.
Puis le rapport donne en détail les discussions qui ont eu lieu entre les membres de la commissîon et les autorîtés britanniques en Palestine sur l’admînistration civile du pays et sur la date exacte du retrait de Palestine des troupes britanniques et relève que les oonsultations avec le puissance mandataire ont confirmé la ferme volonté de celle-ci de maintenir un contrôle absolu sur la Palestine jusqu’à l’échéance du mandat.
Cette attitude des autorités administratives britanniques empêchera la commission de prendre ses reponsabilités avant le 15 mai en ce qui concerne l’administration du pays et, après cette date, de prendre l’entière responsabi1ité de l’administration de tout le pays à l’exception des territoires où se trouvent encore des troupes britanniques. Le rapport souligne d’autre part que la commission palestnienne ne pourra entrer dans le pays que deux semaines avant l’échéance du mandat britannique et qu’elle se trouvera par conséquent devant une situation tout à fait nouvelle.
Parlant ensuite des restrictions temporaires étab1ies par l’assemblée générale de l’ONU, le rapport déclare:
(Reuter.) - Le comité quadripartite pour la Palestine, comprenant les délégués de l’URSS, de la Chine, de la France et des Etat Unis, doit décider si Conseil de sécurité est compétent pour intervenir au moyen d’une force armée en Palestine pour exécuter la décision de partage de l’Assemhlée générale de l’ONU. Les Etat Unis, la France et l’URSS se sont mis d’accord sur une résolution déclarant que l’infiltration constante d’éléments armés en Palestine, afin d’êmpecher le partage, constitue une menace pour la paix. Le délégué de la Chine a proposé que l’expression «infiltration» soit employée aussi bien à l’égard des Juifs que des Arabes et se rapporte tant aux hommes qu’aux armes.
REGARD SUR LE MONDE. La sort incertain de la Palestine. – Pour l’observateur attentif commenter celui des événements politiques qui lui paraît le plus important, la tâche depuis quelque temps n’est certes pas facile! Les surprises se succèdent, en effet, avec une étonnante rapidité: lettre de Staline à M. Paasikivi. Pacte à cinque, crise du Conseil de contrôle pour l’Allemagne, proposition de rendre Trieste à l’Italie – on n’arrive resque plus à se dégager d’une telle avalanche…
Dans cette impressionnante série d’évenements, il en est est un éncore d’une très grande importance, la volte-face amèricaine à propos de la Palestine. Mais d’abord s’agit-il bien d’un volte-face, dans le plein sens di terme? C’est ce qu’il convient d’examiner avec la plus grande attention.
On sait que le délégué américain au Conseil de sécurité, M. Warren Austin, a annoncé vendredi dernier à ses collègues que les Etats-Unis n’étaient plus d’accord d’appuyer le plan de partage de la Palestine. Ils proposent en revanche un régime provisoire de tutelle des Nations unies et ne compromettant en aucune façon les revendications des parties intéressés auxquelles on pourrait apporter une solution ultérieure.
Samedi, à Los Angelès, M.Marshall a fait à ce propos une déclaration complémentaire. Cette proposition, a-t-il dit en substance, m’apparaît comme étant la plus sage dans les circonstances actuelles. Il convient par-dessus tout de maintenir la paix et de prévenir le graves désordre qui risquent d’éclater en Palestine, après l’expiration du mandat britannique, le 15 mai. Nous sommes placés devant ce fait qu’après le départ des Anglais, aucun gouvernement n’aura été constitué qui soit et mesure de maintenir l’ordre et de fairee respecter les lois. Une trêve est essentielle. Mais une trêve militaire ne peut être obtenue, dans les circonstances présentes, sans une trêve correspondant dans le domaine politique.
Enfin, a dit M. Marshall, le régime provisoire de tutelle pourra prendre fin aussitôt qu’une solution pacifique aura pu être trouvée.
Si l’on se réfère au déclarations du secrétaire d’Etat américain, on peut donc en conclure qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une volte-face, mais bien plutôt d’une décision temporaire, imposée par les circostances. Quand le partage n’équivaudra plus à une guerre certaine entre le Juifs et Arabes, les Américains se prononceront à nouveau en sa faveur.
Pourtant deux questions se posent encore: Pourra-t-il jamais y avoir un partage sans guerre? Les raisons données par M. Marshall sont-elles les seules qui aient amené un changement dans l’attitude des Etats-Unies?
Nous ne nous risquerons pas à répondre à la première. Quant à la seconde, il se pourrait bien que d’autres motifs inspirent la conduite américaine, et en relation avec la politique intérieure des Etas.Unies. M. Truman aura, en effet, appuyè depuis 1945 la thèse israélite pour des raisons purement humanitaires probablement aussi, mais également pour des raisons électorales. La «clientèle» juive aux Etats-Unis ne saurait, en effet, être dédaignée et représente un sérieux appoint en période d’élections. Or, une importante fraction israélite rallierait actuellement M. Wallace, ce qui alimentairait le mécontement présidentiel.
Mais il y a encore une autre raison qui jouerait, dans la suprenante détermination américaine un rôle considérable. Le Dèpartement d’Etat aurait acquis la certitude que l’accord russe sur le partage couvrait une manoeuvre aujourd’hui en voie d’exécution: profiter di désordre créé en Palestine par le départ des Anglais pour mettre la main sur le pays, par l’intermédiaire de Juifs communistes dont un certain nombre, dit-on, seraient déjà sur place. Or, les Etats-Unis ont notamment, dans celle partie du monde, des intérêts pétroliers auxquels ils ne sont pas prêts à renoncer en faveur de l’URSS.
Quoi qu’il en soit, la proposition américaine d’un régime provisoire de tutelle soulève de nouvelles difficultés qui ne sont pas près d’être résolue. Comme le remarque un éditorial pessimiste du Manchester Guardian, seule l’Assemblée générale des Nations unies est habilitée à modifier le projete de partage. Mais ajoute ce journal, rien ne permet pas de croire que les Etats-Unis obtiendraient la majorité des duex tiers nécessaire pour annuller la première décision.
En attendant la suggestion américaine, outre qu’elle affaiblit la position de M. Truman, suscite un dangereux mécontentement chez les Juifs et le pousse un peu plu à écouter les extrémistes qui font appel à la violence.
Un dernière et angoissante question se pose maintenat: A l’expiration du mandat britannique, le 15 mai, que va-t-il se passer en Palestine?
(Afp.) Après avoir encore entendu les délégués du Liban, de la Colombie et le représentant de l’Agence juive, le Conseil de securité a ajourné le débat sur la Palestine jusq’au 30 mars.
(Afp.) Selon les milieux proches du secrétaire d’Etat Marshall, celui-ci aurait déclaré mercredi lors de sa déposition à huis clos, devant la commission des affaires étrangères du Sénat, «que le gouvernement américain aurait décidé de retirer son appui au projet de partage de la Palestine parce qu’il pourrait être une cause éventuelle de guerre». Le secrétaire d’Etat aurait ajouté que le gouvernement des Etats-Unis craignait que les risques de guerre soient plus grand avec le plan de partage qu’avec le projet de tutele présenté par les Etats-Unie».
DANS UNE IMPASSE. En ce printemps 1948, les étonnés et les inquiets pullulent. Comment se peut-il que nous soyons tombés si bas, demandt-ils? Et comment sortir de ce mauvais pas?
Leur inquiétude se justifie peut-être. Elle pourrait même de quelque utilité si elle provoquait en eux un sursaut d’énergie. Mais leur étonnement ne se comprend pas. La crise que nous traversons était aisément prévisible. Le monde a été conduit, depuis la fin de la guerre, par des hommes qui n’étaient pour la plupart que de faux grands hommes. Des erreurs graves ont été commises dans le règlement de quelques-uns des problèmes les plus importants. Ces erreurs étaient évidentes. Elles ont été dénoncées au moment même où il airait été encore possible de les corriger. Mais les responsables de les conduite des affaires n’ont tenu compte des avertissements nombreux qui leur venaient de tous côtés. Pouquoi donc s’étonner que des édifices mal bâtis s’écroulent les uns après les autres? Aurait-on oublié que toute faute, en politique, se paie tôt ou tard?
Quoi qu’il en soit, nous voici arrivés à la saison des échéanches.
Pour la Palestine, il y a même une date précise. Celle que l’Angleterre a fixée comme terme à son activité de puissannce mandatrice: le 15 mai.
Les Anglais abandonnent la Palestine à son sort. Que se passera-t-il après leur départ? Nul ne le sait aujordd’hui. Ce que nous laissent prévoir les nouvelles qui nous viennent de ce pays malade, c’est l’anarchie, c’est la guerre.
Car le plan péniblement élaboré par l’assemblée des Nations Unies vient être jeté à la corbeille après tant d’autres. Les defenseurs les plus dévoués des Nations Unies en avaient fait grand cas l’automne dernier. Ils l’avaient présenté comme un témoignage éclatant de la capacité de la Nouvelle Societé des Nations de faire du travail constructif. C’était montrer beaucoup d’aveuglement. L’étrange découpage de la Palestine pouvait tout au plus inciter les esprit curieux à se demander comment on avait bien pu s’y prendre pour fabriquer quelque chose d’aussi compliqué. Les manifestations de joie des Sionistes ne parvenaient pas à étouffer les clameurs indignées des Arabes ni les cliquetis de leurs armes. De toute évidence, la force de la persuasion ne devait pas suffire à obtenir la reconnaissance par les deux parties du jugement de Salomon prononcé par les Nations Unies. L’ONU, au moment où elle engageait son prestige dans cette affaire see devait de prendre des mesures pour que sa décision ait force de loi.
Personne cependant ne parâit s’en être préoccupé un peu sérieusement. On a laissé entendre que les troupes britanniques se trouvant dèjà sur place pourraient être chargées d’assurer la protection des mesures d’exécution. Cela n’arrangeait guère le gouvernement de Londres qui a fait connaitre en temps voulu et avec toute la netteté désiderable qu’il n’était pas disposé, après avoir abbandonné le premier rôle, à jouer les utilités. L’avertissement méritait d’étre mèdité. Il y aurait eu mettre quelque intérêt à observer de plus près l’Angleterre, qui possède quelque expérience des problèmes du Moyen-Orient, et à tenir compte de ses suggestions. Mais la mode, à Lake Success, n’était pas à l’Angleterre. On n’attachait guère d’attention à ses réserves. Quant à la réaction des Arabes, on la considérait comme de peu d’importance. Feu de paille, disait-on.
Ce n’était pas un feu de paille. Au bout de quelque mois, les partisans du plan de partage adopté par l’ONU ont fini par prendre conscience des erreurs qu’ils aavaient commises. Il n’existait pas de solution qui pût satisfaire simultanément les Juifs et les Arabes. Il n’y avait pas d’autre moyen que la force pour assurer l’application du plan de partage.
Il a bien fallu alors se rendre à l’évidence, avour l’impuissance de l’ONU. Il a fallu reconnaitre – ce que chacun savait depuis longtemps – que derrière cet accord apparent des grandes puissances, et en particulier de la Russie soviétique et des Etats-Unis, se cachait un antagonisme irréductible. Les gouvernements de Washington et de Moscou avaient adopté le plan proposé par la commission de l’ONU pour des raisons fort différentes. L’opposition de leurs intérêts rendait impossible la constitution d’une armée internationale et les Américains n’avaient nulle envie d’introduire dans ce Moyen-Orient si riche en pétrole quelque nouveau Cheval de Troie.
Le revirement américain n’a donc rien qui puisse surprendre. Il n’est que la conséquence d’un enchainement logique de faits. Unies véritablement, les Nations dite unies auraient été capables de résoudre le problème palestinien. Désunies comme elles le sont en rèalitè, elles n’en avaient pas les moyens. Dès ce moment, chaque Etat devait être amené à reconsidérer la situation afin de prendre les mesures qu’il jugeait nécessaires à sa sécuritè. Il n’est pas juste de dire que la nouvelle proposition du gouvernement de Washington a porté un coup très et presque mortel à l’ONU. La crise de l’ONU, déterminèe par la volontèe arrêtée et maintes fois avouée des Soviets de refuser toute collaboration loyale avec le monde non communiste, est antérieure à cette décision américaine dont elle est méme une des causes essentielles.
Reste à savoir se cette nouvelle proposition du gouvernement américain fait avancer d’un pas la solution du problème de Palestine.
Les premières réactions ne laissent guère de place à l’espoir. Car ce sont maintenant les Sionistes qui protestent, tandis que les Arabes laissent percer une demi-satisfaction. Personne en fait ne songe à une trève. Au contraire, les combats redoublent d’intensité sous l’oeil de moins en moins attentif des Anglais qui ne peuvent plus attendre le moment où il seront sortir de ce guêpier. Arabes et Juifs veulent leur Palestine et ce n’est pas la perspective d’un régime de tutelle qui peut les amener à envisager une détente. Au point où ils en sont arrivés, ils ne s’inclineront que devant la force, et comme précisément le Conseil de sécurité ne dispose pas de cette armée internationale dont parlait la Charte des Nations Unies, ses conseils et ceux de l’Assemblée seront de peu de poids.
Dans ces conditions, mieux vaudrait reconnaître qu’il n’y a pas de solution pour l’instant au problème palestinien et laisser les Arabes et les Juifs s’arranger entre eux comme ils le pourront.
Circonscrire l’incendie. Est-ce encore possible?
Le délegué britannique auprès de l’ONU et secrétaire des colonie, M. Arthur Creech Jones, affirme que si le Nations unies ont sérieusement l’intention d’effectuer le partage de la Palestine elles devront appliquer leurs décisions en prenant des mesures appropriées, afin que le partage puisse entrer dans le domaine de la rèalité.
Une explosion fait un camp de ruines
d’une importante rue de Jérusalemme
d’une importante rue de Jérusalemme
Gazette de Lausanne,
Lunedi, 151e a. - N° 48
23 febbraio 1948, p. 6
Lunedi, 151e a. - N° 48
23 febbraio 1948, p. 6
Jérusalem, 22 février. (Reuter.) _ Une exploslon, dimanche matin, a transformé en champ de ruines la rue Ben-Yehouda, la plus moderne du quartier des affaires de Jérusalem. Au nombre des bâtiments détruits se trouve l’Hotel Atlantic.
Les services du feu et les ambulances britanniques participent aux travaux de sauvetage. Ils ont commencé par dégager les personnes ensevelies sous les décombres et qui appelaient au secours.
Cette explosion, qui a fait sauter les bâtiments de l'Histadruth, est la plus violente qui se soit produite depuis l’attentat contre l’Hôtel du Roi David, en juillet 1946. Les murs se sont complètement effondrés. Les rues avoisinantes sont encombrées de gravats, et la circulation y est impossible. Le feu a éclaté en plusieurs endroits dans les environs. Toute la ville a été ébranlée, et des vitres ont été brisées dans le rayon d’un kilomètre et demi. Six grands bâtiments modernes ont été détruits ou très endommagés.
41 morti
Jérusalem. 23 février. (Reuter). – On apprend de source officielle juive que le nombre des morts lors de l’explosion de Jérusalem s’élève jusqu’à maintenant à 41. On croit cependant que d’autres victimes se trouvent encore sous les décombres. Soixante personnes grièvement blessées ont été admises dans les hôpitaux.
Exploit de l’Irgoun?
(AFP.) – Deux camions militaires et une voiture blindée de la police britannique ont été utilisés pour l’attenttat, a déclarê le porte-parole de l’agence juive.
A la suite de cette explosion, l’«Irgoun Zwai Leum» a déclaré dans une note remise à la presse: «A dater de ce jour, tout policier ou soldat britannique trouvé dans les quartier juif sera exécuté».
Un porte-parole de l’agence juive a déclaré que celle-ci avait demandé au gouvernement palestinien et au quartier général britannique que les troupes et la police britanniques soient immediatoment retirées de quartiers israélites de Jérusalem. Tous les gardes civils et tous les membres de l’Haganah ont reçu l'ordre de contrôler l’identité des soldats britanniques qui se rendent dans un de ces quartlers.
UN JOURNALISTE TUÉ
On annonce officiellement que le correspondant d’Echange Telegraph, Guy Cox, a été abattu à 20 kilomètre de Jérusalem, alors qu’il se rendait à Tel Aviv. Sa voiture est tombée dans une embuscade. Cox avait appartenu au service de renseignament du Q.G. de l’avilatlon brltannlque en Palestine, dont il était officiel supérieur.
L’ONU e la Palestina:
rapporto pessimista della Commissione d’inchiesta
rapporto pessimista della Commissione d’inchiesta
Gazette de Lausanne,
Mercoledi, 151e a. - N° 65
17 marzo 1948, p. 8
Mercoledi, 151e a. - N° 65
17 marzo 1948, p. 8
Lake-Success, 16 mars. (Reuter.) _ Le deuxième rapport de la commission palestinienne au Conseil de sécurî1é affirme qu’à l’échéance du mandat britannique, en mai de cette année, le chaos et l’effusion de sang rêgneront en Palestine. Les membres de la commission qui ont séjourné en Palestine ont souligné avec la plus grande énergie, dans une communication au président de la dite commission, que l’exécution de la résolution de l’assemblée générale sur le partage de la Palestine sera impossible tant que la sécurité ne sera pas garantie dans le pays.
Le rapport considère qu’il est du devoir de la commission de mentionner la situation actuella en Terre Sainte car à l’échéance de mandat sur la Palestine, ce pays aura à souffrir des passions partisanes.
Puis le rapport donne en détail les discussions qui ont eu lieu entre les membres de la commissîon et les autorîtés britanniques en Palestine sur l’admînistration civile du pays et sur la date exacte du retrait de Palestine des troupes britanniques et relève que les oonsultations avec le puissance mandataire ont confirmé la ferme volonté de celle-ci de maintenir un contrôle absolu sur la Palestine jusqu’à l’échéance du mandat.
Cette attitude des autorités administratives britanniques empêchera la commission de prendre ses reponsabilités avant le 15 mai en ce qui concerne l’administration du pays et, après cette date, de prendre l’entière responsabi1ité de l’administration de tout le pays à l’exception des territoires où se trouvent encore des troupes britanniques. Le rapport souligne d’autre part que la commission palestnienne ne pourra entrer dans le pays que deux semaines avant l’échéance du mandat britannique et qu’elle se trouvera par conséquent devant une situation tout à fait nouvelle.
Parlant ensuite des restrictions temporaires étab1ies par l’assemblée générale de l’ONU, le rapport déclare:
- La résistanee arabe a rendu impossible l’établissement d’un gouvernement provisoire dans le futur Etat arabe pour le premier avril;
- Bien que la commission ait entrepris des démarches en vue de former un gouvernement provisoire juif, celui-ci ne sera pas en mesure d’exercer ses prérogatives avant la fin du mandat britannique;
- L’attitude de la puissance mandataire exclut la possilité des organes gouvernementaux provisoires dès le premier avril.
OÚ LES ETATS-UNIS ET L’URSS
SE METTENT D’ACCORD
SE METTENT D’ACCORD
(Reuter.) - Le comité quadripartite pour la Palestine, comprenant les délégués de l’URSS, de la Chine, de la France et des Etat Unis, doit décider si Conseil de sécurité est compétent pour intervenir au moyen d’une force armée en Palestine pour exécuter la décision de partage de l’Assemhlée générale de l’ONU. Les Etat Unis, la France et l’URSS se sont mis d’accord sur une résolution déclarant que l’infiltration constante d’éléments armés en Palestine, afin d’êmpecher le partage, constitue une menace pour la paix. Le délégué de la Chine a proposé que l’expression «infiltration» soit employée aussi bien à l’égard des Juifs que des Arabes et se rapporte tant aux hommes qu’aux armes.
La sort incertain de la Palestine
Gazette de Lausanne,
Giovedi, 151e a. - N° ..
25 marzo 1948, p. 72
Giovedi, 151e a. - N° ..
25 marzo 1948, p. 72
REGARD SUR LE MONDE. La sort incertain de la Palestine. – Pour l’observateur attentif commenter celui des événements politiques qui lui paraît le plus important, la tâche depuis quelque temps n’est certes pas facile! Les surprises se succèdent, en effet, avec une étonnante rapidité: lettre de Staline à M. Paasikivi. Pacte à cinque, crise du Conseil de contrôle pour l’Allemagne, proposition de rendre Trieste à l’Italie – on n’arrive resque plus à se dégager d’une telle avalanche…
Dans cette impressionnante série d’évenements, il en est est un éncore d’une très grande importance, la volte-face amèricaine à propos de la Palestine. Mais d’abord s’agit-il bien d’un volte-face, dans le plein sens di terme? C’est ce qu’il convient d’examiner avec la plus grande attention.
On sait que le délégué américain au Conseil de sécurité, M. Warren Austin, a annoncé vendredi dernier à ses collègues que les Etats-Unis n’étaient plus d’accord d’appuyer le plan de partage de la Palestine. Ils proposent en revanche un régime provisoire de tutelle des Nations unies et ne compromettant en aucune façon les revendications des parties intéressés auxquelles on pourrait apporter une solution ultérieure.
Samedi, à Los Angelès, M.Marshall a fait à ce propos une déclaration complémentaire. Cette proposition, a-t-il dit en substance, m’apparaît comme étant la plus sage dans les circonstances actuelles. Il convient par-dessus tout de maintenir la paix et de prévenir le graves désordre qui risquent d’éclater en Palestine, après l’expiration du mandat britannique, le 15 mai. Nous sommes placés devant ce fait qu’après le départ des Anglais, aucun gouvernement n’aura été constitué qui soit et mesure de maintenir l’ordre et de fairee respecter les lois. Une trêve est essentielle. Mais une trêve militaire ne peut être obtenue, dans les circonstances présentes, sans une trêve correspondant dans le domaine politique.
Enfin, a dit M. Marshall, le régime provisoire de tutelle pourra prendre fin aussitôt qu’une solution pacifique aura pu être trouvée.
Si l’on se réfère au déclarations du secrétaire d’Etat américain, on peut donc en conclure qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une volte-face, mais bien plutôt d’une décision temporaire, imposée par les circostances. Quand le partage n’équivaudra plus à une guerre certaine entre le Juifs et Arabes, les Américains se prononceront à nouveau en sa faveur.
Pourtant deux questions se posent encore: Pourra-t-il jamais y avoir un partage sans guerre? Les raisons données par M. Marshall sont-elles les seules qui aient amené un changement dans l’attitude des Etats-Unies?
Nous ne nous risquerons pas à répondre à la première. Quant à la seconde, il se pourrait bien que d’autres motifs inspirent la conduite américaine, et en relation avec la politique intérieure des Etas.Unies. M. Truman aura, en effet, appuyè depuis 1945 la thèse israélite pour des raisons purement humanitaires probablement aussi, mais également pour des raisons électorales. La «clientèle» juive aux Etats-Unis ne saurait, en effet, être dédaignée et représente un sérieux appoint en période d’élections. Or, une importante fraction israélite rallierait actuellement M. Wallace, ce qui alimentairait le mécontement présidentiel.
Mais il y a encore une autre raison qui jouerait, dans la suprenante détermination américaine un rôle considérable. Le Dèpartement d’Etat aurait acquis la certitude que l’accord russe sur le partage couvrait une manoeuvre aujourd’hui en voie d’exécution: profiter di désordre créé en Palestine par le départ des Anglais pour mettre la main sur le pays, par l’intermédiaire de Juifs communistes dont un certain nombre, dit-on, seraient déjà sur place. Or, les Etats-Unis ont notamment, dans celle partie du monde, des intérêts pétroliers auxquels ils ne sont pas prêts à renoncer en faveur de l’URSS.
Quoi qu’il en soit, la proposition américaine d’un régime provisoire de tutelle soulève de nouvelles difficultés qui ne sont pas près d’être résolue. Comme le remarque un éditorial pessimiste du Manchester Guardian, seule l’Assemblée générale des Nations unies est habilitée à modifier le projete de partage. Mais ajoute ce journal, rien ne permet pas de croire que les Etats-Unis obtiendraient la majorité des duex tiers nécessaire pour annuller la première décision.
En attendant la suggestion américaine, outre qu’elle affaiblit la position de M. Truman, suscite un dangereux mécontentement chez les Juifs et le pousse un peu plu à écouter les extrémistes qui font appel à la violence.
Un dernière et angoissante question se pose maintenat: A l’expiration du mandat britannique, le 15 mai, que va-t-il se passer en Palestine?
AU CONSEIL DE SECURITÉ
(Afp.) Après avoir encore entendu les délégués du Liban, de la Colombie et le représentant de l’Agence juive, le Conseil de securité a ajourné le débat sur la Palestine jusq’au 30 mars.
(Afp.) Selon les milieux proches du secrétaire d’Etat Marshall, celui-ci aurait déclaré mercredi lors de sa déposition à huis clos, devant la commission des affaires étrangères du Sénat, «que le gouvernement américain aurait décidé de retirer son appui au projet de partage de la Palestine parce qu’il pourrait être une cause éventuelle de guerre». Le secrétaire d’Etat aurait ajouté que le gouvernement des Etats-Unis craignait que les risques de guerre soient plus grand avec le plan de partage qu’avec le projet de tutele présenté par les Etats-Unie».
Dans une impasse
Gazette de Lausanne,
Giovedi, 151e a. - N° ..
31 marzo 1948, p. 72
Giovedi, 151e a. - N° ..
31 marzo 1948, p. 72
DANS UNE IMPASSE. En ce printemps 1948, les étonnés et les inquiets pullulent. Comment se peut-il que nous soyons tombés si bas, demandt-ils? Et comment sortir de ce mauvais pas?
Leur inquiétude se justifie peut-être. Elle pourrait même de quelque utilité si elle provoquait en eux un sursaut d’énergie. Mais leur étonnement ne se comprend pas. La crise que nous traversons était aisément prévisible. Le monde a été conduit, depuis la fin de la guerre, par des hommes qui n’étaient pour la plupart que de faux grands hommes. Des erreurs graves ont été commises dans le règlement de quelques-uns des problèmes les plus importants. Ces erreurs étaient évidentes. Elles ont été dénoncées au moment même où il airait été encore possible de les corriger. Mais les responsables de les conduite des affaires n’ont tenu compte des avertissements nombreux qui leur venaient de tous côtés. Pouquoi donc s’étonner que des édifices mal bâtis s’écroulent les uns après les autres? Aurait-on oublié que toute faute, en politique, se paie tôt ou tard?
Quoi qu’il en soit, nous voici arrivés à la saison des échéanches.
Pour la Palestine, il y a même une date précise. Celle que l’Angleterre a fixée comme terme à son activité de puissannce mandatrice: le 15 mai.
Les Anglais abandonnent la Palestine à son sort. Que se passera-t-il après leur départ? Nul ne le sait aujordd’hui. Ce que nous laissent prévoir les nouvelles qui nous viennent de ce pays malade, c’est l’anarchie, c’est la guerre.
Car le plan péniblement élaboré par l’assemblée des Nations Unies vient être jeté à la corbeille après tant d’autres. Les defenseurs les plus dévoués des Nations Unies en avaient fait grand cas l’automne dernier. Ils l’avaient présenté comme un témoignage éclatant de la capacité de la Nouvelle Societé des Nations de faire du travail constructif. C’était montrer beaucoup d’aveuglement. L’étrange découpage de la Palestine pouvait tout au plus inciter les esprit curieux à se demander comment on avait bien pu s’y prendre pour fabriquer quelque chose d’aussi compliqué. Les manifestations de joie des Sionistes ne parvenaient pas à étouffer les clameurs indignées des Arabes ni les cliquetis de leurs armes. De toute évidence, la force de la persuasion ne devait pas suffire à obtenir la reconnaissance par les deux parties du jugement de Salomon prononcé par les Nations Unies. L’ONU, au moment où elle engageait son prestige dans cette affaire see devait de prendre des mesures pour que sa décision ait force de loi.
Personne cependant ne parâit s’en être préoccupé un peu sérieusement. On a laissé entendre que les troupes britanniques se trouvant dèjà sur place pourraient être chargées d’assurer la protection des mesures d’exécution. Cela n’arrangeait guère le gouvernement de Londres qui a fait connaitre en temps voulu et avec toute la netteté désiderable qu’il n’était pas disposé, après avoir abbandonné le premier rôle, à jouer les utilités. L’avertissement méritait d’étre mèdité. Il y aurait eu mettre quelque intérêt à observer de plus près l’Angleterre, qui possède quelque expérience des problèmes du Moyen-Orient, et à tenir compte de ses suggestions. Mais la mode, à Lake Success, n’était pas à l’Angleterre. On n’attachait guère d’attention à ses réserves. Quant à la réaction des Arabes, on la considérait comme de peu d’importance. Feu de paille, disait-on.
Ce n’était pas un feu de paille. Au bout de quelque mois, les partisans du plan de partage adopté par l’ONU ont fini par prendre conscience des erreurs qu’ils aavaient commises. Il n’existait pas de solution qui pût satisfaire simultanément les Juifs et les Arabes. Il n’y avait pas d’autre moyen que la force pour assurer l’application du plan de partage.
Il a bien fallu alors se rendre à l’évidence, avour l’impuissance de l’ONU. Il a fallu reconnaitre – ce que chacun savait depuis longtemps – que derrière cet accord apparent des grandes puissances, et en particulier de la Russie soviétique et des Etats-Unis, se cachait un antagonisme irréductible. Les gouvernements de Washington et de Moscou avaient adopté le plan proposé par la commission de l’ONU pour des raisons fort différentes. L’opposition de leurs intérêts rendait impossible la constitution d’une armée internationale et les Américains n’avaient nulle envie d’introduire dans ce Moyen-Orient si riche en pétrole quelque nouveau Cheval de Troie.
Le revirement américain n’a donc rien qui puisse surprendre. Il n’est que la conséquence d’un enchainement logique de faits. Unies véritablement, les Nations dite unies auraient été capables de résoudre le problème palestinien. Désunies comme elles le sont en rèalitè, elles n’en avaient pas les moyens. Dès ce moment, chaque Etat devait être amené à reconsidérer la situation afin de prendre les mesures qu’il jugeait nécessaires à sa sécuritè. Il n’est pas juste de dire que la nouvelle proposition du gouvernement de Washington a porté un coup très et presque mortel à l’ONU. La crise de l’ONU, déterminèe par la volontèe arrêtée et maintes fois avouée des Soviets de refuser toute collaboration loyale avec le monde non communiste, est antérieure à cette décision américaine dont elle est méme une des causes essentielles.
Reste à savoir se cette nouvelle proposition du gouvernement américain fait avancer d’un pas la solution du problème de Palestine.
Les premières réactions ne laissent guère de place à l’espoir. Car ce sont maintenant les Sionistes qui protestent, tandis que les Arabes laissent percer une demi-satisfaction. Personne en fait ne songe à une trève. Au contraire, les combats redoublent d’intensité sous l’oeil de moins en moins attentif des Anglais qui ne peuvent plus attendre le moment où il seront sortir de ce guêpier. Arabes et Juifs veulent leur Palestine et ce n’est pas la perspective d’un régime de tutelle qui peut les amener à envisager une détente. Au point où ils en sont arrivés, ils ne s’inclineront que devant la force, et comme précisément le Conseil de sécurité ne dispose pas de cette armée internationale dont parlait la Charte des Nations Unies, ses conseils et ceux de l’Assemblée seront de peu de poids.
Dans ces conditions, mieux vaudrait reconnaître qu’il n’y a pas de solution pour l’instant au problème palestinien et laisser les Arabes et les Juifs s’arranger entre eux comme ils le pourront.
Circonscrire l’incendie. Est-ce encore possible?
Jacques Freymond
Le problème palestinien
Nos lecteurs int dejà pu apprécier quelques correspondances de l’auteur de l’article que nous publions aujourd’hui. M. J. Duhamel rentre di Moyen-Orient. Il nous fait part de son opinion sur un sujet controversé.
On se bat en Palestine et on se battrà peut être pour la Palestine. Et pourtant l’opinion européenne connaît mal le problème qui se pose dans cette Terre Sainte, si son attention vient d’être attirée récemment sur lui par le changement d’attitude américaine.
Avant la guerre de 1914-1918, il y avait déjà des Juifs en Palestine et ils y vivaient en paix avec les Arabes. Mais ils y étaient alor peut-être 40.000; ils sont aujourd’hui environ 700.000. C’est l’immigration soutenue qui sans conteste a créé la situation que l’on constate aujourd’hui. Et les premiers à regretter ce fait ne sont pas les moins responsables de son existance. «Les Anglais ont ouvert un robinet que les a noyés». Les Juifs sont devenue sionistes. C’est cette distintion fondamentale qui doit présider à tout essai d’analyse. Tant que les Juifs ont vécu sur cette terre, dont on oublie par trop la pauvreté, comme membre d’une minorité reconnue et admise par un sentiment de justice et de tolérance qu’on trouve encore aujourd’hui chez les Musulmans, l’ordre régnait et le calme étai durable. Mais ddu jour où cette minorité sans cesse accrue a désiré faire de la Palestine sa terre exclusive, on a vu les Arabes protester, puis se révolter. La guerre devait éclater.
Mais on a beau peser les droit respectifs d’une race de persécutés auxquels on a promis un refuge, et ceux d’un peuple stable installé sur cette terre depusi de quinze siècles, on ne les départage pas en partageant le territoire. La recommandation de l’O.N.U. était vouée à l’echec. Les nations arabes et les puissances comptant parmi leur population des masses musulmanes l’ont bien compris. Même la Yougoslavie s’est abstenue de voter dans ce sens. La France a certanement commis une lourde faute en ne la suivant pas dans cette voie. Aujourd’hui, les Etats-Unis, qui avaient été les instigateurs du vote, ont reconnu leur erreur. Il peut être utile de rechercher quels motifs ou quels sentiment expliquent ce revirement.
Le long entretien que j’ai eu avec le chef et l’âme de la Ligue arabe, Azzam-Pacha m’a apporté des éléments intéressants. Les Américains ont commencé à appuyer sentimentalement et par réeò souci d’humanité despersonnes souvent sans refuge et sans cesse poursuivies. Comme cependant les Juis des Etats- Unis, mûs aussi par un élan de solidarité mystique, ne désiraient pas que l’immigration de leurs frères se dirigeât vers le pays où ils s’étaint assuré une position puissante, mais où l’opinion antisémite demeure possible, ils s’efforcèrent de déverser ailleurs ce flot à la fois sympathique et dangereux. La Palestine étai la terre promise. Le gouvernement américain était évidemment d’accord. Aujourd’hui, cependant, deux ordres de facteurs ont fait triompher la politique du State Departement du président Truman.
D’abord, la résistance arabe a montré aux Américains qu’en soutenant la demande israélite, ils risquaient de perdre l’amitié musulmane, non seulement dans le Proche-Orient, mais aussi aux Indes et Même en Chine où les Musulmans sont très nombreux. L’opinion s’est émue. Beaucoup d’Israélites ont eux-mêmes poussé le président Truman à changer d’attitude, ne voulant pas que l’on puisse croire qu’ils étaient Juifs avant d’être Américains. La question était devenue une question de défence de l’Amerique. D’autant plus qu’elle se trouvait par ailleurs liée à celle de l’expansion russe; et c’est là le second facteur qui a déterminé le revirement récent des Etas-Unis, abstraction faite de l’influence raciste d’origine allemande qui trouve là une occasion de satisfaction.
Presque tous les immigrants juifs viennent en effet de l’Est européen. D’Occident il en vient très peu, et beaucoup de ceux qui y sont désireraient en repartir. Or, parmi ces immigrants, d’infiltre un grand nombre de communistes. Il est même probable qu’ilos ne sont pas tous Juifs – c’st du moins ce qui fut découvert récemment lors du contrôle d’un bateau qui finalement n‘accosta pas. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Etas.Unis en seraient donc arrivés malgré eux à soutenir une pénétration russe en Palestine!
Cet état de choses ne peut évidemment durer et cela explique la nouvelle attitude que les Américains comptent adopter. On sait que cette attitude s’ecprime en une proposition de tutelle temporaire des Nations Unies, tutelle qui devrait s’efforcer, au besoin par la contrainte, de rétablir l’ordre en Palestine, pour conduire, par un accord bilatéral, à l’instauration d’un gouvernement unique.
Le Anglais doivent quitter la Palestine le 15 mai prochain. Mgr Hughes, internonce apostolique, ciitoyen anglais, m’exprimait, il y a quelques jours, sa réaction d’home devant cette décision du gouvernement britannique, qui prend là une responsabilité morale écrasante. Si un poivoir de substitution est imposé, cette responsabilité diminue, mais ce départ a moins de sens. Car les Arabes – pour qui le départ anglais va pourtant comporter des inconvénients sérieux, puisq’il signifie la rupture du barrage naval, l’amélioration du ravitaillement juif par la côte, et l‘accroissement de l’immigration déjà en route – ont cette détermination douloureuse qui leur fait préférer une guerre précaire à une paix bancale. Leur désir sincère est de traiter le problème palestinien sans intervention étrangère. Au début, la situation empirera sans doute, mais l’experience du malheur sera probablement la condition d’une entente, entente dont la formule pratique n’est pas arrêtée sans retour par la Ligue arabe, qui s’exprimer en tous cas par la reconnaissance aux Juifs d’un statut de minorité privilégiée.
Je conçois bien ce qu’a d’imaginatif la fin d’une intervention, même occulte, des grandes puissances sur cette terre dont la valeur symbolique s’efface devant la position stratégique. Je conçois bien aussi ce qu’a de prpfondément choquant pour la conscience internationale cette attitude de Ponce Pilate qui consiste à se laver les mains du sang qu’on a contribué à faire couler. Je conçois bien enfin ce qu’il y a de philosophiquement dangerreux à abandonner la réalisation d’une idée qu’on avait érigée en promesse. Mais il peut être utile que les Américains se rendent compte de trois certitudes presque absolue: 1. Les Arabes se sentent infiniment plus près d’eux que des Russes, les Musulmans ayant vécu sur des principes que le communisme ne saurait respecter; 2. La pauvreté du pays fait que la constitution d’un Etat juif en Palestine ne peut être une solution d’enseble au problème des réfugiés israélites; et les chiefs juifs savent bien qu’une fois au pouvoir ils devraient arrêter l’immigration; 3. Les Arabes s’opposeront avec autant d’endurance que de passion à toute solution qui aboutirait à donner à d’autres le pouvoir majoritaire.
Alors je me demande, et je leur demande si le mieux n’est pas quand même de tirer trois conclusions de ces trois données: laisser repartir les Juifs qui le désiderent – (on peut prévoir – et le représenntant diplomatique des Etats-Unies le sait bien – que plusiers dizaine de milliers de demandes sont déjà prêtes à être déposées) – cesser d’aider ceux qui se battent, quels qu’ils soient – et la fin du soutien sera le début de la réflexion; trouver un autre territoire qui puisse les recevoir (on peut en trouver dont l’intérêt économique sera plus grand, si la valeur mystique en est absente)… Je sais bien qu’il s’agit dans doute plus d’un rêve de paix que d’une réalité politique, car la guerre acharnée que nous déplorons aujourd’hui en Palestine est à l’echelle du drame spirituel qui s’y joue.
Avant la guerre de 1914-1918, il y avait déjà des Juifs en Palestine et ils y vivaient en paix avec les Arabes. Mais ils y étaient alor peut-être 40.000; ils sont aujourd’hui environ 700.000. C’est l’immigration soutenue qui sans conteste a créé la situation que l’on constate aujourd’hui. Et les premiers à regretter ce fait ne sont pas les moins responsables de son existance. «Les Anglais ont ouvert un robinet que les a noyés». Les Juifs sont devenue sionistes. C’est cette distintion fondamentale qui doit présider à tout essai d’analyse. Tant que les Juifs ont vécu sur cette terre, dont on oublie par trop la pauvreté, comme membre d’une minorité reconnue et admise par un sentiment de justice et de tolérance qu’on trouve encore aujourd’hui chez les Musulmans, l’ordre régnait et le calme étai durable. Mais ddu jour où cette minorité sans cesse accrue a désiré faire de la Palestine sa terre exclusive, on a vu les Arabes protester, puis se révolter. La guerre devait éclater.
Mais on a beau peser les droit respectifs d’une race de persécutés auxquels on a promis un refuge, et ceux d’un peuple stable installé sur cette terre depusi de quinze siècles, on ne les départage pas en partageant le territoire. La recommandation de l’O.N.U. était vouée à l’echec. Les nations arabes et les puissances comptant parmi leur population des masses musulmanes l’ont bien compris. Même la Yougoslavie s’est abstenue de voter dans ce sens. La France a certanement commis une lourde faute en ne la suivant pas dans cette voie. Aujourd’hui, les Etats-Unis, qui avaient été les instigateurs du vote, ont reconnu leur erreur. Il peut être utile de rechercher quels motifs ou quels sentiment expliquent ce revirement.
Le long entretien que j’ai eu avec le chef et l’âme de la Ligue arabe, Azzam-Pacha m’a apporté des éléments intéressants. Les Américains ont commencé à appuyer sentimentalement et par réeò souci d’humanité despersonnes souvent sans refuge et sans cesse poursuivies. Comme cependant les Juis des Etats- Unis, mûs aussi par un élan de solidarité mystique, ne désiraient pas que l’immigration de leurs frères se dirigeât vers le pays où ils s’étaint assuré une position puissante, mais où l’opinion antisémite demeure possible, ils s’efforcèrent de déverser ailleurs ce flot à la fois sympathique et dangereux. La Palestine étai la terre promise. Le gouvernement américain était évidemment d’accord. Aujourd’hui, cependant, deux ordres de facteurs ont fait triompher la politique du State Departement du président Truman.
D’abord, la résistance arabe a montré aux Américains qu’en soutenant la demande israélite, ils risquaient de perdre l’amitié musulmane, non seulement dans le Proche-Orient, mais aussi aux Indes et Même en Chine où les Musulmans sont très nombreux. L’opinion s’est émue. Beaucoup d’Israélites ont eux-mêmes poussé le président Truman à changer d’attitude, ne voulant pas que l’on puisse croire qu’ils étaient Juifs avant d’être Américains. La question était devenue une question de défence de l’Amerique. D’autant plus qu’elle se trouvait par ailleurs liée à celle de l’expansion russe; et c’est là le second facteur qui a déterminé le revirement récent des Etas-Unis, abstraction faite de l’influence raciste d’origine allemande qui trouve là une occasion de satisfaction.
Presque tous les immigrants juifs viennent en effet de l’Est européen. D’Occident il en vient très peu, et beaucoup de ceux qui y sont désireraient en repartir. Or, parmi ces immigrants, d’infiltre un grand nombre de communistes. Il est même probable qu’ilos ne sont pas tous Juifs – c’st du moins ce qui fut découvert récemment lors du contrôle d’un bateau qui finalement n‘accosta pas. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Etas.Unis en seraient donc arrivés malgré eux à soutenir une pénétration russe en Palestine!
Cet état de choses ne peut évidemment durer et cela explique la nouvelle attitude que les Américains comptent adopter. On sait que cette attitude s’ecprime en une proposition de tutelle temporaire des Nations Unies, tutelle qui devrait s’efforcer, au besoin par la contrainte, de rétablir l’ordre en Palestine, pour conduire, par un accord bilatéral, à l’instauration d’un gouvernement unique.
Le Anglais doivent quitter la Palestine le 15 mai prochain. Mgr Hughes, internonce apostolique, ciitoyen anglais, m’exprimait, il y a quelques jours, sa réaction d’home devant cette décision du gouvernement britannique, qui prend là une responsabilité morale écrasante. Si un poivoir de substitution est imposé, cette responsabilité diminue, mais ce départ a moins de sens. Car les Arabes – pour qui le départ anglais va pourtant comporter des inconvénients sérieux, puisq’il signifie la rupture du barrage naval, l’amélioration du ravitaillement juif par la côte, et l‘accroissement de l’immigration déjà en route – ont cette détermination douloureuse qui leur fait préférer une guerre précaire à une paix bancale. Leur désir sincère est de traiter le problème palestinien sans intervention étrangère. Au début, la situation empirera sans doute, mais l’experience du malheur sera probablement la condition d’une entente, entente dont la formule pratique n’est pas arrêtée sans retour par la Ligue arabe, qui s’exprimer en tous cas par la reconnaissance aux Juifs d’un statut de minorité privilégiée.
Je conçois bien ce qu’a d’imaginatif la fin d’une intervention, même occulte, des grandes puissances sur cette terre dont la valeur symbolique s’efface devant la position stratégique. Je conçois bien aussi ce qu’a de prpfondément choquant pour la conscience internationale cette attitude de Ponce Pilate qui consiste à se laver les mains du sang qu’on a contribué à faire couler. Je conçois bien enfin ce qu’il y a de philosophiquement dangerreux à abandonner la réalisation d’une idée qu’on avait érigée en promesse. Mais il peut être utile que les Américains se rendent compte de trois certitudes presque absolue: 1. Les Arabes se sentent infiniment plus près d’eux que des Russes, les Musulmans ayant vécu sur des principes que le communisme ne saurait respecter; 2. La pauvreté du pays fait que la constitution d’un Etat juif en Palestine ne peut être une solution d’enseble au problème des réfugiés israélites; et les chiefs juifs savent bien qu’une fois au pouvoir ils devraient arrêter l’immigration; 3. Les Arabes s’opposeront avec autant d’endurance que de passion à toute solution qui aboutirait à donner à d’autres le pouvoir majoritaire.
Alors je me demande, et je leur demande si le mieux n’est pas quand même de tirer trois conclusions de ces trois données: laisser repartir les Juifs qui le désiderent – (on peut prévoir – et le représenntant diplomatique des Etats-Unies le sait bien – que plusiers dizaine de milliers de demandes sont déjà prêtes à être déposées) – cesser d’aider ceux qui se battent, quels qu’ils soient – et la fin du soutien sera le début de la réflexion; trouver un autre territoire qui puisse les recevoir (on peut en trouver dont l’intérêt économique sera plus grand, si la valeur mystique en est absente)… Je sais bien qu’il s’agit dans doute plus d’un rêve de paix que d’une réalité politique, car la guerre acharnée que nous déplorons aujourd’hui en Palestine est à l’echelle du drame spirituel qui s’y joue.
J. Duhamel
(Segue)