Sinottica di «Geopolitica»
Le Figaro - Le Matin
Home
della “Questione sionista”
Le Figaro - Le Matin
Home
della “Questione sionista”
Mentre valgono le considerazioni generali già fatte per altre fonti documentarie, finora attinte, e cioè: 1°) «Oriente Moderno»; 2°) «Le peuple juif»; 3°) «Jüdische Rundschau»; 4°) Le temps; 5°) «L’Osservatore Romano»; 6°) «La Documentation Catholique»; 7°) «La Rassegna Italiana»; 8°) «La Correspondance d’Orient»; e in ultimo: 9°) «Le Matin» pare qui opportuno rilevare ogni volta la casualità e imparzialità con la quale le diverse fonti si aggiungono le une alle altre, animati da una pretesa di completezza, che sappiamo difficile da raggiungere. A causa di problematiche tecniche complesse da spiegare per le fonti digitalizzate in “Gallica” dobbiamo seguire in questi casi un criterio diacronico che si affianca a quello diacronico là dove possibile. Per assicurare una successione cronologica dei testi seguiremo per i quotidiani di “Gallica” una diversa numerazione, basata data del giorno e del mese di ogni singolo anno. Ciò consentirà inserzioni successive senza dover rifare la numerazione. Il nuovo simbolo di freccia: ⇒ immetterà nella modalità di editing orizzontale, a libro, dove sarà sviluppato il commento e l’apparato critico ed avendone il tempo anche la traduzione italiana, per chi non fosse in grado di leggere agevolmente il testo originale.
Il vasto archivio di “Le Temps” digitalizzato e reso disponibile dalla Biblioteca Gallica, si estende dal 1861 al 1939. Ci serviremo dell’OCR disponibile, correggendolo e confrontandolo con l’originale di cui daremo sempre l’immagine. Un link immetterà direttamente sul numero del quotidiano ubicato nel server di Gallica. Per i criteri di giudizio o eventuali deformazioni ideologico di questo e di altri quotidiani francesi digitalizzati non possiamo qui ed ora dare nostre valutazioni. Queste se mai seguiranno alla pubblicazione del testo e nella parte a ciò destinata, ossia la sezione orizzontale, a libro, dove svilupperemo il nostro commento critico. I primi risultati delle nostre ricerche ci sono di sprone al reperimento di fonti d’epoca, dove riusciamo subito ad attingere una visione diversa da quella interessate e spesso propagandistica degli interpreti successivi. Purtroppo, il mestiere dello storico, anche accademico, non si distingue gran che da quello del giornalista embedded ed è una verità nota attraverso il vecchio motto secondo cui sono i vincitori che scrivono la storia. Noi qui non abbiamo la pretesa di scrivere una storia diversa, che non avrà nessuna o quasi circolazione, ma avremo ottenuto un grande risultato personale, per noi stessi e per i quattro Lettori amici che ci sono vicini, se avremo aquisito una migliore consapevolezza critica del passato su una questione cruciale la cui libera conoscenza ci è preclusa.
Sommario: Anno 1921 de “Le Temps” → 1) 16.6.1921: La politica britannica nel Vicino Oriente. – 2) – 3) –
Serie Periodici 1921 = a: Oriente Moderno; b: Le peuple juif; c: Jüdische Rundschau; d: Le Temps; e: L’Osservatore Romano; f: La Documentation Catholique; g: La Rassegna Italiana; h: La Correspondance d’Orient; i: Le Figaro; j: Journal des débats; k: Journal de Genève; l: Gazette de Lausanne; m: La Vita Italiana; n: La Stampa; o: El Sol; p: El Siglo futuro; q: Alrededor del Mundo; r: New York Tribune; s: Evening Public Ledger; t: The Sidney Morning Herald; u: Luxemburger Wort; v: Escher Tageblatt; w: The Evening Post; x: The Ashburton Guardian; y: La Civiltà Cattolica; z: Miscellanea.
Notre correspondant de Londres téléphone:
Dans le discours qu’il a prononcé mardi sur la politique britannique dans le Proche-Orient, M. Winston Churchill, ministre des colonies, avait à résoudre le problème difficile de donner satisfaction, dans une certaine mesure, aux avocats d’une politique d’économies, tout en démontrant que l’Angleterre devrait continuer à remplir les obligations que lui a imposées son double mandat en Palestine et en Mésopotamie.
Le ministre des colonies s’est acquitté de sa tâche avec une finesse et une science qui ont été très remarquées. Mais ce succès personnel n’empêche pas les critiques de tirer de ce discours la conclusion qui en ressort évidemment, à savoir que si la Mésopotamie est en bonne voie et que si elle ne tardera pas à se gouverner elle-même, la Palestine va continuer d’être une lourde charge et une source d’embarras sérieux pour la Grande-Bretagne.
M. Winston Churchill a rappelé d’abord les circonstances dans lesquelles il s’est trouvé chargé du sort de la Palestine et de la Mésopotamie. Il a exposé qu’il avait lui-même demandé depuis longtemps que les affaires du Proche-Orient fussent placées sous une direction unique par la constitution du département du Moyen-Orient au Colonial office, placé éventuellement dans ses attributions. Le ministre a exposé les circonstances dans lesquelles il est allé faire une enquête sur les lieux dans les premiers mois de cette année. A la suite de sa conférence au Caire avec les principaux administrateurs britanniques des pays d’Orient, des réformes importantes furent décidées. Quelques chiffres furent donnés par M. Winston Churchill. En novembre 1918, par exemple, la Grande-Bretagne payait à divers titres 700.000 personnes (soldats, fonctionnaires, etc.), et avait 175 bataillons dans le Proche-Orient. En 1919-1920, elle ne payait plus que 250.000 personnes. En 1920-1921, les effectifs étaient réduits à 70 bataillons, mais la révolte des Arabes en Mésopotamie enraya pendant quelque temps leur réduction. Pour l’exercice 1921-1922, la Grande-Bretagne compte no payer que 200.000 personnes et n’entretenir que 48 bataillons:
«A la suite d’une conférence du Caire – dit M. Churchill – le nombre des bataillons sera réduit à 23 avant le 15 juillet prochain et à 12 avant le 1er octobre. En outre les soldes, le ravitaillement et d’autres sources de dépense seront très réduits. L’administration de la Mésopotamie ne devrait pas coûter plus de 9 ou 10 millions de livres sterling l’année prochaine».
Après avoir ainsi répondu aux critiques des dépenses qu’entraînent les mandats d’Orient, M. Churchill passa à l’examen de la politique britannique telle qu’elle se dessine dans ces deux pays.
En Mésopotamie, l’Angleterre a pour politique, non pas de diviser les tribus arabes, comme le faisaient les Turcs, mais de les unir sous un roi de leur race. M. Churchill indiqua que l’Angleterre accueillerait avec grande faveur l’élection de l’émir Faiçal par les tribus arabes. Néanmoins, il y a d’autres candidats et même des partisans d’une administration anglaise pure et simple.
Passant à l’Arabie, le ministre indiqua la politique anglaise à l’égard de l’émir Ebensaoud, leader des Wahabites, les puritains de l’islam, ennemis mortels du roi Hussein. Cet émir, comme son adversaire Hussein, reçoit des subsides annuels de l’Angleterre. La Transjordanie, où l’ordre n’a pas encore été rétabli, est censée être gouvernée par l’émir Abduillah, frère aîné de l’émir Faiçal.
C’est en Palestine que la situation paraît être la plus dangereuse. Les Arabes sont inquiétés par le mouvement sioniste et par l’immigration des juifs. Il y aurait actuellement en Palestine 500.000 musulmans contre 65.000 juifs et 65.000 chrétien environ. M. Churchill montra que, dans ces conditions, les Arabes auraient fort de craindre d’ètre déplacés, surtout maintenant que l’on a décidé de limiter et surtout maintenant que l’on a décide de limiter et de controler l’immigration.
Le ministre, parlant de la pacification de la Transjordanie, s’est exprimé on termes très cordiaux sur la coopération, qui lui paraît indispensable, entre la France et la Grande-Bretagne en Orient.
Voici les passages principaux du discours du secrétaire aux colonies.
M. Winston Churchill a tout d’abord rappelé que la Grande-Bretagne devait tenir les engagements pris par elle.
«La Grande-Bretagne – dit-il – a promis de reconstituer une nation arabe et de rétablir autant que possible l’influence et l’autorité arabes dans les provinces soustraites au joug de la Turquie. Elle a promis de s’efforcer d’établir un foyer national israélite en Palestine; elle a accepté le mandat sur la Mésopotamie et la Palestine. Elle doit s’acquitter de ses engagements.
Il est essentiel, néanmoins, de réduire dans le Moyen-Orient les effectifs militaires et les dépenses. L’orateur a conféré, au Caire, avec les autorités de Palestine et de Mésopotamie. L’accord s’est fait avec toutes les autorités civiles et militaires sur la politique à appliquer dans toute la péninsule arabe.
A la conférence du Caire, il a été décidé que si on concluait des arrangements politiques convenables, on pourrait arriver à la réduction des effectifs. Pour atteindre ce but la politique de la Grande-Bretagne sera la suivante:
«On établira en Mesopotamie une assemblée arabe avec un souverain arabe choisi par les Arabes eux-mêmes, un souvrain arabe choisi par les Arabes eux-mêmes, mais un souverain qui agrée à la puissance mandataire. Le souverain dont la candidature sera proposée aux Arabes est l’émir Faïçal. Si l’émir Faiçal, qui est déjà en route pour la Mésopotamie, est choisi, il recevra l’appui de la Grande-Bretagne.
Le nouvel Etat arabe se chargera de l’administration de la Mésopotamie avec notre appui et nos conseils, jusqu’à ce qu’il soit en état de se gouverner seul, ce qui allégera nos charges. La Mésopotamie n’a pas une importance capitale au point de vue stratégique pour la défense de l’Inde, mais la Grande-Bretagne doit tenir sa promesse et établir un gouvernement qui soit toujours son ami et celui de la France. Toutefois, il faudra surveiller d’autres chefs arabes puissants qui essayent d’établir leur influence dominatrice et qui sont dangereux pour les Lieux Saints de l’islam. On continuera donc à donner des subsides mensuels à un des chefs chargé de maintenir les autres en respect, mais à condition que ce chef se conduise bien.
Le gouvernement arabe sera installé à Bagdad; l’armée arabe sera aux frais de l’Etat arabe. L’Angleterre pourra, grâce à ses aviateurs, dont le nombre sera augmenté, empêcher toute rébellion de la part des troupes; on organisera un service d’aéroplanes entre Bagdad et le Caire et on pourra y faire passer, suivant les besoins, les forces aériennes soit en Palestine, soit en Mésopotamie, soit en Egypte.
En Palestine, le problème est moins important qu’en Mésopotamie au point de vue militaire. Nous entretenons là 5.000 hommes afin de tenir nos promesses envers les sionistes. On ne peut pas diminuer les effectifs dans un avenir prochain; il est même possible qu’on sait obligé de les augmenter légèrement. La politique anglaise consiste à consulter les désirs des habitants du pays soumis au mandat britannique. Or, la majorité de la population de Palestine est musulmane et cette majorité userait de son pouvoir pour empêcher toute immigration des Israélites en Palestine, alors que nous avons promis; nous, aux israélites, de leur créer dans ce pays un foyer national. Il est arrivé par exemple, cette année-ci, 7.000 israélites envoyés par les sionistes, et cela a surexcité la population arabe d’autant plus que les sionistes ont déclaré que leur but était de faire de la Palestine un pays israélite et, que, d’autre part, les immigrants israélites proviennent pour une part de l’Europe centrale et notamment de la Russie.
Les Arabes de Palestine croient que dans quelques années leurs institutions et leur sort seront entre les mains des israélites. Il résulte de cet état de choses des difficultés que le haut-commissaire britannique, qui est lui-même sioniste, s’efforce, d’aplanir.
Les Anglais doivent essayer de concilier les Arabes et les israélites. En conformité des promesses qu’ils ont faites et ils sont obligés de maintenir des troupes pour assurer que les deux parties en présence acceptent la situation qui leur est faite».
Passant ensuite à la question de Transjordanie, M. Winston Churchill déclare:
«Les Français ont repoussé de Damas certains éléments qui, réfugiés dans la Transjordanie, font des incursions en territoire français. De deux choses l’une: nous devions y maintenir l’ordre ou laisser les Français entrer dans ce territoire. Or, comme nous ne voulions pas faire de grosses dépenses, nous avons eu recours aux bons offices et aux forces du frère ainé de l’émir Faiçal. Celui-si est chargé d’empêcher tout mouvement d’hostilité contre les Français, et jusqu’ici, il y a réussi. Sa conduite a été des plus correctes envers les Anglais et les Français. Toutefois, s’il renonçait à la mission dont nous l’avons chargé à son corps défendant, certainement nous trouverions pour le remplacer quelques autres chefs arabes ayant de bonnes dispositions et jouissant de la même influence que lui. La politique que nous poursuivons à l’égard de la famille du chérif de la Mecque n’est aucunement opposée aux intérêts français. Au contraire, c’est la meilleure que l’on puisse adopter pour empêcher qu’en Syrie la France ne soit troublée par les influences arabes avec lesquelles elle n’est malheureusement pas d’accord».
«Il existe parmi les fonctionnaires français et britanniques du Proche-Orient – poursuit le ministre – un certain courant de récriminations à l’état latent. Les fonctionnaires français et britanniques, qui occupent une situation responsable ne se laissent pas influencer par ce courant et il est certain que des deux côtés on s’opposera avec fermeté à toute manifestation de cet esprit. Il serait profondément préjudiciable aux Anglais comme aux Français que nos deux grands pays ne fussent pas à même d’agir de concert dans le Proche-Orient et qu’on continuat d’avoir l’impression; comme pendant ces cinq dernières années, que l’un de nos pays est indifférent aux aspirations arabes et que l’autre est hostile aux Turcs. Ce serait désastreux.
Nous Verrions s’unir contre nous dans ces régions toutes les forces hostiles au moment même où nous cherchons à diminuer nos effectifs et nos dépenses. Si nous voulons maintenir notre situation et nous acquitter de nos obligations eu Proche-Orient, nous devons, Anglais et Français, poursuivre une politique d’apaisement et d’amitié à l’ègard des Arabes et des Turcs.
Notre politique s’inspire constamment du sincère désir d’établir une solide communauté d’intérets entre les Arabes d’une part et la Grande-Bretagne et ses alliés dé l’autre. Tout ceci serait réduit à néant si nous ne pouvions pas nous entendre avec la France au sujet d’un règlement pacifique et durable avec la Turquie. Une manifestation d’impuissance de la part do la Grandé-Bretagne et de la France ne peut pas conduire à un règlement de ce genre. Nous avons les moyens de défendre nos intérêts essentiels, nous devons montrer que nous les possédons et que, en dernier ressort, nous pouvons les mettre en oeuvre, autrement Il n’y aurait pas de limite à l’étendue des mauvais traité ments qui seraient infligés a ces grands alliés victorieux qui, il y a si peu de temps, ont abattu l’empire ottoman. Si nous nous montrions impuissants ou incapables de nous défendre, il nous serait impossible d’aboutir à une solution pacifique».
«La politique que nous devons poursuivra et que nous poursuivons depuis de nombreux mois, c’est d’obtenir une paix durable et véritable avec la Turquie, et c’est grâce à une paix de ce genre que l’Angleterre et la France pourront voir se réduire d’une façon sensible les fardeaux qui leur incombent dans le Proche-Orient.
L’avenir seul peut nous dire si cette politique sera couronnée de succès, mais en tout cas les mesures annoncées sont de nature à atteindre le but. La Chambre doit les approuver et soutenir le gouvernement actuel dans l’oeuvre de réduction des dépenses et de conciliation qu’il a déjà commencé à accomplir résolument».
Divers autres orateurs prennent part au débat et critiquent le gouvernement. Ils demandent, les uns l’évacuation de la Mésopotamie, les autres l’accroissement des effectifs britanniques en Mésopotamie, et le débat est ajourné au moment où l’un des orateurs est en train de réclamer une réduction de 5 millions des crédits demandés par M. Winston Churchill, proposition qui, si elle était votée, équivaudrait a un vote de blâme pour le gouvernement.
Torna al Sommario.
Altri periodici del 1921. - Navigazione: Indice delle Fonti e Repertori: Cronologia - Analitico. - Forum: «Tribuna di “Civium Libertas”». - Societas: «Civium Libertas».
*
1920 ↔ 1922
1882 - 1883 - 1884 - 1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889 - 1890 - 1891 - 1892 - 1993 - 1894 - 1895 - 1896 - 1897 - 1898 - 1899 - 1900 - 1901 - 1902 - 1903 - 1904 - 1905 - 1906 - 1907 - 1908 - 1909 - 1910 - 1911 - 1912 - 1913 - 1914 - 1915 - 1916 - 1917 - 1918 - 1919 - 1920 - 1921 - 1922 - 1923 - 1924 - 1925 - 1926 - 1927 - 1928 - 1929 - 1930 - 1931 - 1932 - 1933 - 1934 - 1935 - 1936 - 1937 - 1938 - 1939 - 1940 - 1941 - 1942 - 1943 - 1944 -
Sommario: Anno 1921 de “Le Temps” → 1) 16.6.1921: La politica britannica nel Vicino Oriente. – 2) – 3) –
Serie Periodici 1921 = a: Oriente Moderno; b: Le peuple juif; c: Jüdische Rundschau; d: Le Temps; e: L’Osservatore Romano; f: La Documentation Catholique; g: La Rassegna Italiana; h: La Correspondance d’Orient; i: Le Figaro; j: Journal des débats; k: Journal de Genève; l: Gazette de Lausanne; m: La Vita Italiana; n: La Stampa; o: El Sol; p: El Siglo futuro; q: Alrededor del Mundo; r: New York Tribune; s: Evening Public Ledger; t: The Sidney Morning Herald; u: Luxemburger Wort; v: Escher Tageblatt; w: The Evening Post; x: The Ashburton Guardian; y: La Civiltà Cattolica; z: Miscellanea.
La politique britannique dans le Proche-Orient
Notre correspondant de Londres téléphone:
Dans le discours qu’il a prononcé mardi sur la politique britannique dans le Proche-Orient, M. Winston Churchill, ministre des colonies, avait à résoudre le problème difficile de donner satisfaction, dans une certaine mesure, aux avocats d’une politique d’économies, tout en démontrant que l’Angleterre devrait continuer à remplir les obligations que lui a imposées son double mandat en Palestine et en Mésopotamie.
Le ministre des colonies s’est acquitté de sa tâche avec une finesse et une science qui ont été très remarquées. Mais ce succès personnel n’empêche pas les critiques de tirer de ce discours la conclusion qui en ressort évidemment, à savoir que si la Mésopotamie est en bonne voie et que si elle ne tardera pas à se gouverner elle-même, la Palestine va continuer d’être une lourde charge et une source d’embarras sérieux pour la Grande-Bretagne.
M. Winston Churchill a rappelé d’abord les circonstances dans lesquelles il s’est trouvé chargé du sort de la Palestine et de la Mésopotamie. Il a exposé qu’il avait lui-même demandé depuis longtemps que les affaires du Proche-Orient fussent placées sous une direction unique par la constitution du département du Moyen-Orient au Colonial office, placé éventuellement dans ses attributions. Le ministre a exposé les circonstances dans lesquelles il est allé faire une enquête sur les lieux dans les premiers mois de cette année. A la suite de sa conférence au Caire avec les principaux administrateurs britanniques des pays d’Orient, des réformes importantes furent décidées. Quelques chiffres furent donnés par M. Winston Churchill. En novembre 1918, par exemple, la Grande-Bretagne payait à divers titres 700.000 personnes (soldats, fonctionnaires, etc.), et avait 175 bataillons dans le Proche-Orient. En 1919-1920, elle ne payait plus que 250.000 personnes. En 1920-1921, les effectifs étaient réduits à 70 bataillons, mais la révolte des Arabes en Mésopotamie enraya pendant quelque temps leur réduction. Pour l’exercice 1921-1922, la Grande-Bretagne compte no payer que 200.000 personnes et n’entretenir que 48 bataillons:
«A la suite d’une conférence du Caire – dit M. Churchill – le nombre des bataillons sera réduit à 23 avant le 15 juillet prochain et à 12 avant le 1er octobre. En outre les soldes, le ravitaillement et d’autres sources de dépense seront très réduits. L’administration de la Mésopotamie ne devrait pas coûter plus de 9 ou 10 millions de livres sterling l’année prochaine».
Après avoir ainsi répondu aux critiques des dépenses qu’entraînent les mandats d’Orient, M. Churchill passa à l’examen de la politique britannique telle qu’elle se dessine dans ces deux pays.
En Mésopotamie, l’Angleterre a pour politique, non pas de diviser les tribus arabes, comme le faisaient les Turcs, mais de les unir sous un roi de leur race. M. Churchill indiqua que l’Angleterre accueillerait avec grande faveur l’élection de l’émir Faiçal par les tribus arabes. Néanmoins, il y a d’autres candidats et même des partisans d’une administration anglaise pure et simple.
Passant à l’Arabie, le ministre indiqua la politique anglaise à l’égard de l’émir Ebensaoud, leader des Wahabites, les puritains de l’islam, ennemis mortels du roi Hussein. Cet émir, comme son adversaire Hussein, reçoit des subsides annuels de l’Angleterre. La Transjordanie, où l’ordre n’a pas encore été rétabli, est censée être gouvernée par l’émir Abduillah, frère aîné de l’émir Faiçal.
C’est en Palestine que la situation paraît être la plus dangereuse. Les Arabes sont inquiétés par le mouvement sioniste et par l’immigration des juifs. Il y aurait actuellement en Palestine 500.000 musulmans contre 65.000 juifs et 65.000 chrétien environ. M. Churchill montra que, dans ces conditions, les Arabes auraient fort de craindre d’ètre déplacés, surtout maintenant que l’on a décidé de limiter et surtout maintenant que l’on a décide de limiter et de controler l’immigration.
Le ministre, parlant de la pacification de la Transjordanie, s’est exprimé on termes très cordiaux sur la coopération, qui lui paraît indispensable, entre la France et la Grande-Bretagne en Orient.
Le discours de M. Winston Churchill
Voici les passages principaux du discours du secrétaire aux colonies.
M. Winston Churchill a tout d’abord rappelé que la Grande-Bretagne devait tenir les engagements pris par elle.
«La Grande-Bretagne – dit-il – a promis de reconstituer une nation arabe et de rétablir autant que possible l’influence et l’autorité arabes dans les provinces soustraites au joug de la Turquie. Elle a promis de s’efforcer d’établir un foyer national israélite en Palestine; elle a accepté le mandat sur la Mésopotamie et la Palestine. Elle doit s’acquitter de ses engagements.
Il est essentiel, néanmoins, de réduire dans le Moyen-Orient les effectifs militaires et les dépenses. L’orateur a conféré, au Caire, avec les autorités de Palestine et de Mésopotamie. L’accord s’est fait avec toutes les autorités civiles et militaires sur la politique à appliquer dans toute la péninsule arabe.
A la conférence du Caire, il a été décidé que si on concluait des arrangements politiques convenables, on pourrait arriver à la réduction des effectifs. Pour atteindre ce but la politique de la Grande-Bretagne sera la suivante:
«On établira en Mesopotamie une assemblée arabe avec un souverain arabe choisi par les Arabes eux-mêmes, un souvrain arabe choisi par les Arabes eux-mêmes, mais un souverain qui agrée à la puissance mandataire. Le souverain dont la candidature sera proposée aux Arabes est l’émir Faïçal. Si l’émir Faiçal, qui est déjà en route pour la Mésopotamie, est choisi, il recevra l’appui de la Grande-Bretagne.
Le nouvel Etat arabe se chargera de l’administration de la Mésopotamie avec notre appui et nos conseils, jusqu’à ce qu’il soit en état de se gouverner seul, ce qui allégera nos charges. La Mésopotamie n’a pas une importance capitale au point de vue stratégique pour la défense de l’Inde, mais la Grande-Bretagne doit tenir sa promesse et établir un gouvernement qui soit toujours son ami et celui de la France. Toutefois, il faudra surveiller d’autres chefs arabes puissants qui essayent d’établir leur influence dominatrice et qui sont dangereux pour les Lieux Saints de l’islam. On continuera donc à donner des subsides mensuels à un des chefs chargé de maintenir les autres en respect, mais à condition que ce chef se conduise bien.
Le gouvernement arabe sera installé à Bagdad; l’armée arabe sera aux frais de l’Etat arabe. L’Angleterre pourra, grâce à ses aviateurs, dont le nombre sera augmenté, empêcher toute rébellion de la part des troupes; on organisera un service d’aéroplanes entre Bagdad et le Caire et on pourra y faire passer, suivant les besoins, les forces aériennes soit en Palestine, soit en Mésopotamie, soit en Egypte.
L’administration de la Palestine
En Palestine, le problème est moins important qu’en Mésopotamie au point de vue militaire. Nous entretenons là 5.000 hommes afin de tenir nos promesses envers les sionistes. On ne peut pas diminuer les effectifs dans un avenir prochain; il est même possible qu’on sait obligé de les augmenter légèrement. La politique anglaise consiste à consulter les désirs des habitants du pays soumis au mandat britannique. Or, la majorité de la population de Palestine est musulmane et cette majorité userait de son pouvoir pour empêcher toute immigration des Israélites en Palestine, alors que nous avons promis; nous, aux israélites, de leur créer dans ce pays un foyer national. Il est arrivé par exemple, cette année-ci, 7.000 israélites envoyés par les sionistes, et cela a surexcité la population arabe d’autant plus que les sionistes ont déclaré que leur but était de faire de la Palestine un pays israélite et, que, d’autre part, les immigrants israélites proviennent pour une part de l’Europe centrale et notamment de la Russie.
Les Arabes de Palestine croient que dans quelques années leurs institutions et leur sort seront entre les mains des israélites. Il résulte de cet état de choses des difficultés que le haut-commissaire britannique, qui est lui-même sioniste, s’efforce, d’aplanir.
Les Anglais doivent essayer de concilier les Arabes et les israélites. En conformité des promesses qu’ils ont faites et ils sont obligés de maintenir des troupes pour assurer que les deux parties en présence acceptent la situation qui leur est faite».
La Transjordania
Passant ensuite à la question de Transjordanie, M. Winston Churchill déclare:
«Les Français ont repoussé de Damas certains éléments qui, réfugiés dans la Transjordanie, font des incursions en territoire français. De deux choses l’une: nous devions y maintenir l’ordre ou laisser les Français entrer dans ce territoire. Or, comme nous ne voulions pas faire de grosses dépenses, nous avons eu recours aux bons offices et aux forces du frère ainé de l’émir Faiçal. Celui-si est chargé d’empêcher tout mouvement d’hostilité contre les Français, et jusqu’ici, il y a réussi. Sa conduite a été des plus correctes envers les Anglais et les Français. Toutefois, s’il renonçait à la mission dont nous l’avons chargé à son corps défendant, certainement nous trouverions pour le remplacer quelques autres chefs arabes ayant de bonnes dispositions et jouissant de la même influence que lui. La politique que nous poursuivons à l’égard de la famille du chérif de la Mecque n’est aucunement opposée aux intérêts français. Au contraire, c’est la meilleure que l’on puisse adopter pour empêcher qu’en Syrie la France ne soit troublée par les influences arabes avec lesquelles elle n’est malheureusement pas d’accord».
Coopération franço-britanniqué nécessaire
«Il existe parmi les fonctionnaires français et britanniques du Proche-Orient – poursuit le ministre – un certain courant de récriminations à l’état latent. Les fonctionnaires français et britanniques, qui occupent une situation responsable ne se laissent pas influencer par ce courant et il est certain que des deux côtés on s’opposera avec fermeté à toute manifestation de cet esprit. Il serait profondément préjudiciable aux Anglais comme aux Français que nos deux grands pays ne fussent pas à même d’agir de concert dans le Proche-Orient et qu’on continuat d’avoir l’impression; comme pendant ces cinq dernières années, que l’un de nos pays est indifférent aux aspirations arabes et que l’autre est hostile aux Turcs. Ce serait désastreux.
Nous Verrions s’unir contre nous dans ces régions toutes les forces hostiles au moment même où nous cherchons à diminuer nos effectifs et nos dépenses. Si nous voulons maintenir notre situation et nous acquitter de nos obligations eu Proche-Orient, nous devons, Anglais et Français, poursuivre une politique d’apaisement et d’amitié à l’ègard des Arabes et des Turcs.
Notre politique s’inspire constamment du sincère désir d’établir une solide communauté d’intérets entre les Arabes d’une part et la Grande-Bretagne et ses alliés dé l’autre. Tout ceci serait réduit à néant si nous ne pouvions pas nous entendre avec la France au sujet d’un règlement pacifique et durable avec la Turquie. Une manifestation d’impuissance de la part do la Grandé-Bretagne et de la France ne peut pas conduire à un règlement de ce genre. Nous avons les moyens de défendre nos intérêts essentiels, nous devons montrer que nous les possédons et que, en dernier ressort, nous pouvons les mettre en oeuvre, autrement Il n’y aurait pas de limite à l’étendue des mauvais traité ments qui seraient infligés a ces grands alliés victorieux qui, il y a si peu de temps, ont abattu l’empire ottoman. Si nous nous montrions impuissants ou incapables de nous défendre, il nous serait impossible d’aboutir à une solution pacifique».
Pour une paix durable en Turquie
«La politique que nous devons poursuivra et que nous poursuivons depuis de nombreux mois, c’est d’obtenir une paix durable et véritable avec la Turquie, et c’est grâce à une paix de ce genre que l’Angleterre et la France pourront voir se réduire d’une façon sensible les fardeaux qui leur incombent dans le Proche-Orient.
L’avenir seul peut nous dire si cette politique sera couronnée de succès, mais en tout cas les mesures annoncées sont de nature à atteindre le but. La Chambre doit les approuver et soutenir le gouvernement actuel dans l’oeuvre de réduction des dépenses et de conciliation qu’il a déjà commencé à accomplir résolument».
Divers autres orateurs prennent part au débat et critiquent le gouvernement. Ils demandent, les uns l’évacuation de la Mésopotamie, les autres l’accroissement des effectifs britanniques en Mésopotamie, et le débat est ajourné au moment où l’un des orateurs est en train de réclamer une réduction de 5 millions des crédits demandés par M. Winston Churchill, proposition qui, si elle était votée, équivaudrait a un vote de blâme pour le gouvernement.
Torna al Sommario.
Altri periodici del 1921. - Navigazione: Indice delle Fonti e Repertori: Cronologia - Analitico. - Forum: «Tribuna di “Civium Libertas”». - Societas: «Civium Libertas».
(Segue)